Quand la gouvernance façonne la diplomatie : leçons pour le monde des affaires


Dans un monde où les frontières entre sphères nationale et internationale s’estompent, la gouvernance d’un État n’est plus un enjeu strictement interne. Elle façonne directement sa crédibilité, sa stabilité et son influence à l’échelle mondiale.

Ce constat, largement valable pour les États, mérite aussi d’être transposé à la gouvernance des entreprises. Cet article a été écrit avec l’aide de IA.

Donald Trump et Carney sur le « 51e État »

Gouvernance interne et influence externe : un lien indissociable

Comme dans le monde des affaires, la cohérence entre les principes internes et les comportements externes est devenue essentielle. Un État bien gouverné, transparent, stable et responsable inspire la confiance, attire les partenaires et renforce son rôle dans la définition des normes collectives.

À l’inverse, les régimes autoritaires, instables ou incohérents exportent leurs failles : instabilité, décisions arbitraires, repli sur soi, affaiblissement des mécanismes collectifs. Cette logique se reflète aussi dans les entreprises mal gouvernées, dont les comportements à l’international minent leur réputation et fragilisent leur performance durable.

États-Unis vs Canada : deux styles de gouvernance démocratique

Les États-Unis illustrent bien cette dynamique de tension.
Selon l’administration en place, le pays peut incarner :

    • un leader mondial engagé dans la défense de la démocratie et du multilatéralisme,
    • ou au contraire un acteur impulsif et imprévisible, minant les institutions qu’il avait lui-même contribué à créer.

Le Canada, quant à lui, mise sur une gouvernance plus stable, plus cohérente avec ses valeurs : respect des institutions, prévisibilité, transparence. Cette posture constante renforce sa légitimité diplomatique, même s’il reste un acteur modeste sur le plan militaire ou stratégique.

Cette comparaison met en lumière une vérité que le monde des affaires connaît bien : la stabilité, la transparence et l’alignement entre discours et action sont des facteurs clés de confiance et de performance, à l’interne comme à l’externe.

En conclusion : une leçon de gouvernance applicable aux conseils d’administration

Cette série d’analyses sur la gouvernance démocratique visait à montrer que les principes de bonne gouvernance ne s’arrêtent pas aux frontières d’un État ou aux décisions d’un conseil d’administration. Ils ont des répercussions profondes :

    • sur la résilience institutionnelle,
    • sur la valeur perçue par les parties prenantes,
    • et sur la capacité d’influencer positivement l’environnement externe.

Les États-Unis et le Canada illustrent deux modèles démocratiques contrastés :

    • l’un fondé sur la séparation des pouvoirs, mais vulnérable à la polarisation ;
    • l’autre plus centralisé mais stable, misant sur la collaboration et la responsabilité partagée.

Dans les deux cas, la gouvernance démocratique – comme la gouvernance d’entreprise – demeure un projet vivant, fragile, perfectible. Elle nécessite vigilance, adaptation et engagement constant.

Alors, en gouvernance comme en diplomatie, la vraie question demeure :

Quelle organisation voulons-nous bâtir, et sur quelles règles partagées allons-nous fonder sa légitimité et sa durabilité ?

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Auteur : Gouvernance des entreprises | Jacques Grisé

Ce blogue fait l’inventaire des documents les plus pertinents et récents en gouvernance des entreprises. La sélection des billets, « posts », est le résultat d’une veille assidue des articles de revue, des blogues et sites web dans le domaine de la gouvernance, des publications scientifiques et professionnelles, des études et autres rapports portant sur la gouvernance des sociétés, au Canada et dans d’autres pays, notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France, en Europe, et en Australie. Chaque jour, je fais un choix parmi l’ensemble des publications récentes et pertinentes et je commente brièvement la publication. L’objectif de ce blogue est d’être la référence en matière de documentation en gouvernance dans le monde francophone, en fournissant au lecteur une mine de renseignements récents (les billets quotidiens) ainsi qu’un outil de recherche simple et facile à utiliser pour répertorier les publications en fonction des catégories les plus pertinentes. Jacques Grisé est professeur titulaire retraité (associé) du département de management de la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval. Il est détenteur d’un Ph.D. de la Ivy Business School (University of Western Ontario), d’une Licence spécialisée en administration des entreprises (Université de Louvain en Belgique) et d’un B.Sc.Comm. (HEC, Montréal). En 1993, il a effectué des études post-doctorales à l’University of South Carolina, Columbia, S.C. dans le cadre du Faculty Development in International Business Program. Il a été directeur des programmes de formation en gouvernance du Collège des administrateurs de sociétés (CAS) de 2006 à 2012. Il est maintenant collaborateur spécial au CAS. Il a été président de l’ordre des administrateurs agréés du Québec de 2015 à 2017. Jacques Grisé a été activement impliqué dans diverses organisations et a été membre de plusieurs comités et conseils d'administration reliés à ses fonctions : Professeur de management de l'Université Laval (depuis 1968), Directeur du département de management (13 ans), Directeur d'ensemble des programmes de premier cycle en administration (6 ans), Maire de la Municipalité de Ste-Pétronille, I.O. (1993-2009), Préfet adjoint de la MRC l’Île d’Orléans (1996-2009). Il est présentement impliqué dans les organismes suivants : membre de l'Ordre des administrateurs agréés du Québec (OAAQ), membre du Comité des Prix et Distinctions de l'Université Laval. Il préside les organisations suivantes : Société Musique de chambre à Ste-Pétronille Inc. (depuis 1989), Groupe Sommet Inc. (depuis 1986), Coopérative de solidarité de Services à domicile Orléans (depuis 2019) Jacques Grisé possède également une expérience de 3 ans en gestion internationale, ayant agi comme directeur de projet en Algérie et aux Philippines de 1977-1980 (dans le cadre d'un congé sans solde de l'Université Laval). Il est le Lauréat 2007 du Prix Mérite du Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ) et Fellow Adm.A. En 2012, il reçoit la distinction Hommage aux Bâtisseurs du CAS. En 2019, il reçoit la médaille de l’assemblée nationale. Spécialités : Le professeur Grisé est l'auteur d’une soixantaine d’articles à caractère scientifique ou professionnel. Ses intérêts de recherche touchent principalement la gouvernance des sociétés, les comportements dans les organisations, la gestion des ressources humaines, les stratégies de changement organisationnel, le processus de consultation, le design organisationnel, la gestion de programmes de formation, notamment ceux destinés à des hauts dirigeants et à des membres de conseil d'administration.

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