Les leçons à tirer des gains des femmes dans la composition des conseils d’administration


Je vous invite à lire la courte version française de l’article, effectuée par Google, que j’ai corrigée. Ce travail de correction est certainement encore perfectible, mais le résultat est très satisfaisant.
Bonne lecture !

La semaine dernière,  un juge californien a invalidé une loi adoptée en 2018  exigeant que les sociétés cotées en bourse dont le siège est dans l’État aient au moins une femme dans leur conseil d’administration. Cette décision fait suite  à une décision similaire d’un juge le mois dernier , jugeant inconstitutionnelle une loi d’État adoptée en 2020, obligeant les entreprises à respecter un quota d’au moins un administrateur de conseil d’administration racialement, ethniquement ou autrement diversifié. Alors que la décision est un coup dur pour les défenseurs de la diversité des genres du conseil d’administration et que l’État devrait faire appel, l’impact de la loi est déjà clair. L’analyse de la croissance des conseils d’administration des  entreprises basées en Californie en 2021 a révélé que plus de la moitié des nouveaux membres du conseil d’administration cette année-là étaient des femmes.

Cette tendance s’est poursuivie au-delà des limites des entreprises dont le siège est en Californie. L’analyse JUST a révélé que la diversité moyenne des genres dans les conseils d’administration du Russell 1000 est passée de 23,8 % à 28,2 % entre 2019 et 2021. Lorsque nous décomposons ces gains par seuils de représentation de 30 %, 40 % et 50 %, nous constatons des gains dans chacun de ces groupes. (Figure 1).

Figure 1 : Pourcentage d’entreprises dont la diversité des genres au sein du conseil d’administration est égale ou supérieure à 30 %, 40 % et 50 %.

En 2021, près de la moitié (44 %) des conseils d’administration analysés par JUST Capital étaient composés d’au moins 30 % de femmes. Beaucoup moins de conseils étaient composés de 40 % ou plus de femmes et seulement 3 % des conseils atteignaient la parité ou comptaient plus de 50 % de femmes. De plus, de 2019 à 2021, le pourcentage d’entreprises dans les trois seuils a augmenté de plus de 50 %. Néanmoins, la diversité des conseils d’administration a encore un long chemin à parcourir pour atteindre la parité hommes-femmes, comme en témoigne la lenteur de la croissance du seuil le plus élevé de 50 % ou plus.

Bien que l’analyse de JUST Capital montre que la diversité des genres au sein du conseil d’administration a considérablement augmenté à chacun des trois seuils en seulement deux ans, cela n’a pas toujours été le cas. Les progrès en matière de diversité des genres ont été auparavant lents, voire glacials. Entre 2012 et 2017, la part des administrateurs femmes dans le S&P 500 n’a augmenté que de cinq points de pourcentage ( de 17 % à 22 % ). Mais au cours des cinq dernières années, le  pourcentage de femmes siégeant au conseil d’administration du S&P 500 a augmenté de neuf points de pourcentage  (de 22 % à 31 %),  presque le double  de l’augmentation de 2012 à 2017.

Le succès du mouvement pour la diversité des genres au sein des conseils d’administration contient des leçons clés – concernant la pression des investisseurs, la formation de coalitions et des demandes spécifiques – qui peuvent aider à accélérer les efforts plus larges en faveur de la diversité des entreprises.

La pression des investisseurs peut conduire à de vrais résultats

La pression effective des actionnaires est un facteur majeur de l’augmentation de la diversité des genres au sein des conseils d’administration. À partir de 2017, les campagnes des «trois grands» investisseurs institutionnels, BlackRock, State Street et Vanguard, ont utilisé leur influence pour faire progresser la diversité des sexes au sein des conseils d’administration avec diverses politiques de vote qui ont défié les conseils d’administration qui n’étaient pas suffisamment diversifiés. Les recherches indiquent  que cela a conduit les entreprises à élargir leurs efforts de recrutement de candidates, à élire davantage de femmes aux conseils d’administration et aux postes de présidentes des comités du conseil d’administration.

Pour compléter la pression des investisseurs institutionnels en faveur de la diversité  du conseil d’administration, la règle de divulgation du conseil d’administration du Nasdaq , qui a été approuvée par la SEC en août 2021, marque une approche différente pour favoriser la diversité du conseil d’administration. La règle du Nasdaq encourage la diversité des conseils d’administration en demandant aux entreprises de divulguer publiquement les données démographiques de leur conseil d’administration et, pour les entreprises qui n’ont pas au moins deux administrateurs différents (divers définis comme des femmes, appartenant à un groupe racial ou ethnique sous-représenté, ou comme LGBTQ+), d’expliquer pourquoi cela reste le cas. La règle du Nasdaq pousse à une plus grande transparence et des rapports normalisés donnent aux investisseurs un meilleur aperçu des divers indicateurs démographiques des administrateurs.

Et cette approche a connu du succès. S’exprimant lors d’un événement JUST Capital , la vice-présidente principale du Nasdaq et responsable des inscriptions et des revenus aux États-Unis, Karen Snow, a déclaré qu’avant la règle, environ 25% du S&P 500 ont divulgué les données démographiques de leur conseil d’administration et maintenant plus de 60% l’ont divulgué. « Il s’agit de prendre le leadership maintenant et de présenter des lignes directrices qui pourraient aider les investisseurs et les autres membres de la communauté à comprendre ce que vous faites », a-t-elle déclaré. Pour Snow, l’accent mis par la règle sur la divulgation, plutôt que sur les quotas, a permis de voir les progrès des entreprises. Une approche similaire à d’autres formes de divulgation de la diversité,  y compris la démographie de la main-d’œuvre , pourrait aider à accélérer la transparence des entreprises américaines.

Le plaidoyer par le biais de réseaux et de coalitions est essentiel à l’engagement des investisseurs

Alors que l’engagement des investisseurs a incité les entreprises à nommer plus de femmes à leurs conseils d’administration, les organisations de défense des droits ont joué un rôle crucial dans l’élévation de la diversité des genres au sein des conseils d’administration comme une priorité pour les investisseurs. Le  30% Club , né au Royaume-Uni en 2010 et étendu à l’international, et la  30 Percent Coalition , fondée aux États-Unis en 2011, ont développé avec succès des coalitions entre investisseurs, membres de conseils d’administration et experts en gouvernance d’entreprise pour défendre la diversité des genres au sein des conseils d’administration.

De plus, les organisations de réseautage dirigées par des femmes ont joué un rôle en aidant les entreprises à trouver de nouveaux talents à la direction du conseil d’administration. Les partenaires du Réseau de la diversité d’Equilar  , le consortium de l’organisation pour faire progresser la diversité au sein des conseils d’administration, contiennent plusieurs groupes de réseautage dirigés par des femmes, dont certains sont régionaux ou universitaires. Women Corporate Directors  et  Athena Alliance , deux autres partenaires du réseau de la diversité, offrent une formation et un encadrement aux femmes ainsi que des opportunités de réseautage pour augmenter leur probabilité de se joindre à un conseil d’administration.

Des demandes spécifiques mènent à des résultats spécifiques

Une autre leçon qui peut être appliquée aux pressions en faveur de la diversité des entreprises est que les objectifs sont utiles, mais que des objectifs moins ambitieux conduiront à des réalisations moins ambitieuses. Dans la plupart des efforts de plaidoyer entourant la diversité des genres au sein des conseils d’administration,  le chiffre de 30 % est cité comme seuil cible  et a même été utilisé pour marquer certaines organisations, comme on le voit dans le 30 % Club et la 30 Percent Coalition. Certains considèrent que 30 % représentent la  masse critique  où les groupes sous-représentés peuvent avoir un impact sur la dynamique des conseils d’administration et ce pourcentage a été adopté par les investisseurs comme le pourcentage recommandé de diversité des genres au sein d’un conseil.

D’autres groupes ont évolué pour fixer des objectifs plus ambitieux en matière de diversité des sexes au sein des conseils d’administration, et ils soutiennent que le pourcentage de femmes dans les conseils d’administration des entreprises devrait être plus représentatif de la population. 50/50 Women on Boards , par exemple, plaide désormais pour la parité hommes-femmes dans les conseils d’administration des sociétés du Russell 3000 après avoir atteint son objectif initial de 20 % de femmes administratrices en 2020. , mais les données de JUST Capital montrent que les entreprises du JUST 100 sont plus de deux fois plus susceptibles d’avoir une diversité de genre au sein du conseil d’administration de 50 % ou plus que leurs pairs du Russell 1000. Cependant, comme le montre la figure 1 ci-dessus, les entreprises qui présentent ce niveau de mixité au sein de leur conseil d’administration restent très rares.

En plus de fixer des objectifs, il est également important de prendre en compte les poussées intersectionnelles en faveur de la diversité. Il est important de noter que toutes les femmes n’ont pas bénéficié de la même manière des pressions en faveur de la diversité des genres au sein des conseils d’administration. En 2020,  les femmes blanches occupaient trois fois plus de sièges au conseil d’administration que les femmes de couleur dans le Fortune 500. Comme indiqué dans une  analyse JUST de 2021 sur la diversité du conseil d’administration, les groupes de défense de la représentation raciale/ethnique peuvent contribuer à ces efforts. Mais parce que les mouvements historiques autour de la mixité des conseils d’administration n’ont pas pris en compte la race dès le départ, leurs efforts ont conduit à des avancées inégales pour les femmes. L’élévation de la diversité raciale / ethnique des conseils d’administration des entreprises est cruciale pour étendre la diversité des conseils d’administration au-delà du genre et garantir que les femmes blanches ne sont pas les principales bénéficiaires des poussées de diversité.

Et bien que nous continuions à voir une augmentation de la diversité des sexes au sein des conseils d’administration, il est important de ne pas confondre ce succès avec les progrès des femmes dans l’ensemble des entreprises américaines. Des données récentes montrent que les femmes sont  terriblement sous-représentées dans la C-Suite, et fait peut-être encore plus alarmant, les femmes cadres subissent toujours les  mêmes types de discrimination sexuelle  qui affligent les femmes à tous les échelons des entreprises américaines. Les investisseurs et les groupes de défense devraient étendre leur attention à la diversité au-delà du niveau du conseil d’administration. Les campagnes pour la diversité de la suite C et d’autres niveaux de leadership ont le potentiel de créer une représentation plus équitable au sommet, et d’autres efforts peuvent pousser à des résultats similaires dans l’ensemble de la main-d’œuvre d’une entreprise.

La diversité des sexes au sein des conseils d’administration des entreprises américaines continue d’augmenter, mais il a fallu une décennie d’efforts soutenus de la part de plusieurs groupes pour atteindre ce succès. Les leçons apprises au cours de cette période peuvent et doivent être mises à profit pour aider à accélérer des efforts plus larges visant à diversifier les rangs des entreprises américaines.

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*Molly Stutzman est « Analyst of Corporate Research » à JUST Capital.

Top 10 des billets publiés sur Harvard Law School Forum au 17 juin 2022


 

Voici, comme à l’habitude, le compte rendu hebdomadaire du forum de la Harvard Law School sur la gouvernance corporative au 17 juin 2022.

Cette semaine, j’ai relevé les dix principaux billets.

Bonnes découvertes !

Corporate Governance Structures in the Nonprofit Realm | BoardEffect

 

  1. ESG Global Study 2022
  2. What’s “Controversial” About ESG? A Theory of Compelled Commercial Speech under the First Amendment
  3. Proposed ESG Disclosure Requirements for Investment Advisers and Investment Companies
  4. Corporate Racial Equity Tracker
  5. The SEC’s Authority to Pursue Climate-Related Disclosure
  6. Competing Views on the Economic Structure of Corporate Law
  7. Meeting Expectations for Board Diversity
  8. Proposal on Climate-Related Disclosures Falls Within the SEC’s Authority
  9. Regulatory Solutions: A Global Crackdown on ESG Greenwash
  10. Proposal on Climate-Related Disclosures for Investors

 

Diversité, expérience et efficacité dans la composition du conseil


Voici un excellent rapport publié par Merel Spierings, chercheuse au Conference Board ESG Center. Cette publication est basée sur sa récente publication, qui a été publiée par le Conference Board et la société d’analyse ESG ESGAUGE, en collaboration avec Debevoise & Plimpton, le KPMG Board Leadership CenterRussell Reynolds Associates et le John L. Weinberg Center for Corporate Governance de l’Université du Delaware.

Je vous invite à lire l’introduction à la version française de l’article, effectuée par Google, que j’ai corrigée. Ce travail de correction est certainement encore perfectible, mais le résultat est très satisfaisant.

L’attention des investisseurs et des régulateurs à la composition et aux pratiques du conseil d’administration a considérablement évolué au cours des 20 dernières années.

À la suite des effondrements d’Enron et de WorldCom, ces parties prenantes se sont d’abord concentrées sur le renforcement de l’indépendance et de la surveillance du conseil d’administration. [1] Après la crise financière de 2008, cela a fait place à une plus grande concentration sur la question de savoir si les conseils d’administration disposent de la bonne combinaison de compétences et d’expérience pour guider la stratégie commerciale, ainsi que sur les mécanismes permettant aux actionnaires de tenir les conseils d’administration responsables des performances de l’entreprise. [2]

Plus récemment, l’attention portée à la diversité des conseils d’administration s’est non seulement accélérée, mais s’est également étendue à la question plus large de la manière dont les conseils d’administration supervisent les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Par exemple, au début de 2022, les investisseurs ont relevé la barre de la diversité au sein du conseil d’administration [3] et la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis a proposé des règles visant à une plus grande divulgation du rôle du conseil d’administration dans le changement climatique et la cybersécurité, avec des règles sur la gestion du capital humain à venir.

Ces tendances ont des répercussions importantes sur la composition, la taille et la formation des conseils. Les entreprises ont besoin de conseils d’administration composés d’administrateurs issus de divers horizons, ainsi que des compétences et de l’expérience nécessaires pour superviser la liste croissante des priorités. Ils ont également besoin de conseils d’administration de taille suffisante pour accueillir ces personnes, ainsi que pour alimenter les (nouveaux) comités du conseil d’administration qui traitent des sujets ESG. Et ils doivent avoir des programmes d’intégration plus solides pour ces nouveaux administrateurs, ainsi que des programmes de formation continue du conseil pour s’assurer que l’ensemble du conseil ne s’appuie pas sur l’expertise de quelques administrateurs, mais maîtrise la liste croissante des problèmes que les conseils sont censés résoudre.

Cet article fournit des informations sur la composition du conseil d’administration (y compris la diversité des sexes, des races et des orientations sexuelles, les qualifications et les compétences des administrateurs), la taille et la formation dans les sociétés S&P 500 et Russell 3000. Les conclusions sont basées sur des données dérivées du tableau de bord en ligne interactif en direct alimenté par ESGAUGE, [5] ainsi que sur une discussion sur la règle de Chatham House avec des professionnels de la gouvernance de premier plan tenue en avril 2022.

Board Composition: Diversity, Experience, and Effectiveness

Insights for What’s Ahead

  • Although boards may want to add functional experience in ESG areas, such as technology, cybersecurity, human capital, and climate, directors can bring meaningful value only if they can make the connection between these functional areas and business strategy. The recent decline in the reported percentage of board members with business strategy experience is worrisome, as board members without broad strategic experience can hinder effective board discussions and will likely be less useful partners for management. Boards should not sacrifice business strategy experience to achieve functional expertise.
  • While boards are becoming more gender diverse, many companies will need to further increase their efforts to meet investors’ future demands, which include having a board that is at least 30 percent gender diverse instead of merely having one or two female directors. This means, for example, that a board with nine directors will need at least three women.
  • Companies should also anticipate a greater push on racial (ethnic) diversity, which will increasingly spill over into director elections, as investors and proxy advisors alike have started setting targets for the racial composition of boards and will (advise to) vote against directors if those targets are not being met.
  • Disclosure on other personal and less visible traits, such as sexual orientation, needs to be carried out with sensitivity to the directors’ individual and collective views. Before adding new questions about personal traits, it’s important to have a conversation with board members about what additional topics should be covered and why. It’s also helpful to discuss whether the company should disclose these characteristics on an individual or aggregate basis.
  • While companies have traditionally focused on recruiting directors with “hard skills,” boards need to keep an eye on “soft skills” when vetting new directors. Recent events have made it clear that even though traditional skills and expertise are pivotal, other competencies should be taken into account as well when recruiting new directors, including crisis management, the ability to listen, eagerness to learn, and openness to change.
  • Expect boards to increase modestly in size as companies seek to add diversity, new skills and expertise, and board committees providing ESG oversight. This increase is likely to be permanent as a result of the pressure to recruit directors with additional expertise relating to cybersecurity and climate change (proposed SEC rules will require more disclosure on the role of the board and its expertise in these two areas), as well as the need to keep the workload for directors manageable.
  • Given the need to ensure directors are able to effectively oversee a growing number of ESG areas, companies will want to adopt a hybrid approach of using internal and external resources for director education. It’s vital for outside providers to offer trusted and objective information, benchmarking, and advice. And as management may also benefit from additional education, companies should consider outside firms that are adept at educating both the C-suite and boards—although the breadth and depth of education for management may be greater.

Board Composition

Independent Director Qualifications and Skills

  • Even though business strategy continues to be the most commonly cited experience for directors, the reported percentage of board members with such experience has been declining. In the S&P 500, the share of directors with such experience—as reported in the proxy statement or other disclosure documents—declined from 69.7 percent in 2018 to 67.5 percent in 2021. The Russell 3000 saw a larger decrease, from 67.7 percent in 2018 to 62.9 percent in 2021. This suggests that boards may be attracting directors with knowledge in specific areas (e.g., cybersecurity) who do not have broad business strategy experience.
  • The decline in strategic experience has been accompanied by a decline in international experience on boards as well—even as the world has become more interconnected. In the S&P 500, it went from 19.6 percent in 2018 down to 14.4 percent in 2021, and in the Russell 3000, it declined from 10 to 8.1 percent.
  • By contrast, experience in business operations, finance, and technology in the S&P increased in recent years. Experience in business operations grew from 5.7 percent in 2018 to 11.9 percent in 2021 and in finance from 19.7 percent in 2018 to 22.2 percent in 2021. The percentage of directors with technology experience is also increasing: from 22.1 percent in 2020, to 22.6 percent in 2021, and to 23.9 percent in 2022 (following a decline from 2018 to 2020).

Director Qualifications and Skills (S&P 500)

Source: The Conference Board/ESGAUGE, 2022

  • Directors with strategic experience are more sought after in larger companies than in smaller companies; the opposite is true for directors with a background in investment management. In 2021, 74 percent of directors at the largest companies, with an annual revenue of $50 billion and over, had business strategy experience, but the percentage dropped to 63.7 percent for the smallest companies, with an annual revenue under $100 million. Conversely, investment management experience was the most prevalent at the smallest companies (12.1 percent versus 3.2 percent at the largest companies). This may reflect the view at large companies that they can obtain such experience by hiring outside advisors, while smaller companies have fewer resources to do so.
  • Technology experience seems to be desired at all but the smallest companies. Whereas the average percentage of directors with a technology background ranged between 19 percent (for companies with an annual revenue of $100-999 million) and 25.8 percent (for the largest companies), only 6.7 percent of directors in companies with an annual revenue of under $100 million reported having such experience.
  • In 2021, information technology companies had by far the highest percentage of board members who report a technology background in their professional profile (40.6 percent of all Russell 3000 directors at entities in the sector), followed by communication services (21.7 percent), and utilities (19.6 percent) companies. Firms in the materials, consumer staples, and industrials sectors had the highest percentages of directors with experience at the international level (15.7, 15.1, and 11.1 percent, respectively); conversely, only 4.7 percent of independent directors in the financial sector reported an international background. The highest shares of directors with legal experience were found on boards of financial institutions (12.7 percent), real estate companies (11.9 percent), and utilities (11.8 percent). The financial sector also leads with the highest representation of directors with accounting or auditing experience (11.4 percent, compared to only 4.2 percent of directors at health care companies).

Director Gender

  • The share of female directors on US boards continues to grow—a trend spurred in part by investors’ growing demands and the SEC’s approval of Nasdaq’s Board Diversity Listing Standards. [5] In the S&P 500, the share of female directors grew from 22.8 percent in 2018 to 28.9 percent in 2021. And preliminary data from 2022 indicate this trend will continue: as of April, 30 percent of directors were women. [6] The share of female directors in the Russell 3000 continues to be lower than in the S&P 500, at 24.1 percent in 2021, but it is up from 16.6 percent in 2018.

Director Gender, by Index

Source: The Conference Board/ESGAUGE, 2022

  • Similarly, the number of companies with an all-male board in the S&P 500 was near zero in 2021 (averaging 0.2 percent), compared to 1.4 percent in 2018. In the Russell 3000, 5.1 percent of companies reported having no female representation in 2021, but representation was dramatically lower in 2018, when 20.5 percent disclosed having all-male boards.
  • There is a direct correlation between company size and gender diversity in the boardroom, with the highest percentage of female directors concentrated among boards of larger companies: in 2021, 30.8 percent of directors at companies with annual revenue of $50 billion or higher were women, compared to 19.5 percent of those in companies with annual revenue of $100 million or lower.
  • Companies in the utilities (29.6 percent), consumer staples (28.7 percent), and consumer discretionary (27.7 percent) sectors have the highest percentage of female directors in the Russell 3000. Boards of nonutility energy firms are the most male dominated, with only 19.8 percent being women, and almost half (48.3 percent) of such companies have no or only one female director on the board.

Director Race/Ethnicity

  • Disclosure of director race/ethnicity surged in 2021—and an early analysis indicates that even more companies are planning to disclose this type of information in 2022. In the S&P 500, a majority of companies now disclose race/ethnicity: 58.8 percent in 2021, up from 11.4 percent in 2018. As of April 2022, this percentage has gone up even further, to 73.3 percent. The Russell 3000 has also seen increased disclosure, from 3.8 percent in 2018 to 27.7 percent in 2021 to 45.1 percent currently in 2022.

Director Race/Ethnicity – Disclosure Rate, by Index

Source: The Conference Board/ESGAUGE, 2022

  • There are vast disparities between large and small companies in disclosing racial/ethnic diversity: in 2021, 70.9 percent of companies with an annual revenue of $50 billion and over disclosed director race/ethnicity, compared to only 8 percent of companies with an annual revenue under $100 million.
  • Across business sectors in the Russell 3000, disclosure of director race/ ethnicity was most common at companies in the utilities sector (52.9 percent), followed by those in materials (42.1 percent), and consumer staples (38.2 percent). Health care companies were least likely to disclose this information (17.5 percent).
  • The number of non-White directors is steadily increasing—at least at larger companies. In 2021, 76.7 percent of directors in the S&P 500 were White, which is roughly on par with the percentage of the US population between 50 and 70 years old and down from 80.1 percent of directors in 2018; 12.6 percent were African American (up from 11.3 percent in 2018); and 5.1 percent were Asian, Native Hawaiian, or Pacific Islander (up from 1.8 percent in 2018). Conversely, the percentage of Latino or Hispanic directors went down, from 6.6 percent in 2018 to 5.1 percent in 2021. [7]
  • Interestingly, the share of White directors in the Russell 3000 ticked up from 78.1 percent in 2018 to 79 percent in 2021—and even further up to 80 percent as of April. Moreover, the percentage of African American and Latino or Hispanic directors went down in 2021 compared to 2018, but the share of Asian, Native Hawaiian, or Pacific Islander directors went up.

 Race/Ethnicity (S&P 500)

Source: The Conference Board/ESGAUGE, 2022

  • Larger companies’ boards continue to be more racially/ethnically diverse than those of their smaller counterparts. In 2021, 25.7 percent of directors at companies with annual revenue of $50 billion or higher were non-White, compared to 20.6 percent of directors at companies with annual revenue under $100 million.
  • In the Russell 3000 in 2021, companies in the IT sector (26.2 percent) had the most racially/ethnically diverse boards, followed by those in the utilities sector (24.6 percent). Boards of nonutility energy companies (14.3 percent) were the least diverse.

Director Sexual Orientation

  • Disclosure of directors’ sexual orientation remained low in 2021 but seems to be increasing in 2022. In 2021, 6.6 percent of S&P 500 companies disclosed their directors’ sexual orientation, compared to 3.5 percent in the Russell 3000. However, as of April 2022, this percentage has gone up dramatically in both indexes, to 22.7 percent in the S&P 500 and 25.4 percent in the Russell 3000. [8]

Direct Sexual Orientation – Disclosure Rate, by Index

Source: The Conference Board/ESGAUGE, 2022

  • Not all boards that are now disclosing director sexual orientation actually have directors who are—or are willing to identify for purposes of corporate public disclosure document as—LGBTQ+. As disclosure of directors’ sexual orientation increases even for those who are not LGBTQ+, the percentage of corporate directors who are LGBTQ+ decreases, from 6.7 percent in 2021 to 3.9 percent thus far in 2022 in the S&P 500, and from 7.1 percent in 2021 to 2.2 percent in 2022 in the Russell 3000.
  • Unlike gender and race, there is no apparent correlation between disclosure rates of sexual orientation and company size. In 2021, directors’ sexual orientation was disclosed by 0.9 percent of companies with revenue under $100 million and 9.6 percent in the $25-49.9 billion group, but by none of the companies with revenues of $50 billion or higher.
  • There is also no clear correlation between director self-identification of sexual orientation and company size. However, in 2021, the highest percentage of directors who self-identify as LGBTQ+ was seen among the smallest companies: 20 percent of directors at companies with an annual revenue under $100 million self-identified as LGBTQ+ versus no directors at companies with an annual revenue of $50 billion or higher. This may reflect the fact that directors at smaller companies believe that they can have a bigger impact on the firm and its culture by such disclosure. [9]

Insights for What’s Ahead in Board Composition

  • The decline in directors with business strategy experience should raise a yellow, if not red, flag for boards, management, and investors: boards should not sacrifice business strategy experience to achieve functional expertise. While boards understandably want to add functional experience in technology, cybersecurity, human capital, climate, and other areas, directors will bring meaningful value only if they can make the connection between these functional areas and business strategy. Indeed, that is equally true of C-suite executives, which is why directors without broad strategic experience can actually be a drag on board deliberations and be ineffective partners for management. This is especially true as ESG topics are no longer siloed but are being integrated into board strategy.
  • Although boards are becoming more gender diverse, many companies will need to further ramp up their efforts to meet investors’ future demands. Some major institutional investors and proxy advisors (e.g., State Street Global Advisors and Glass Lewis) are moving away from static gender diversity targets (i.e., a minimum of one or two female directors) and have pledged to vote against the nominating committee chairs of boards that are not at least 30 percent gender diverse, starting in 2023. To illustrate the challenge this presents: in the Russell 3000, the average board size was 9.2 in 2021, and almost 60 percent of companies had nine or more directors on board. Yet only 37.1 percent of companies had three or more female directors and would meet the 30 percent threshold.
  • Companies should also anticipate a greater push on racial/ethnic diversity, which will increasingly spill over into director elections. Disclosure of director race/ethnicity surged in 2021, but disclosure alone won’t be enough: investors and proxy advisors alike have begun setting targets for the racial makeup of boards and will (advise to) vote against directors, particularly of the nominating and governance committee, if those targets are not met. Companies, especially the smaller ones and those in the nonutility energy sector, will want to augment the racial/ethnic diversity of their board by executing a succession plan where the focus on strategic skills and expertise is accompanied by the pursuit of racially diverse board members.
  • Disclosure on sexual orientation, and other personal and less visible traits, needs to be undertaken with sensitivity to the directors’ individual and collective views. Companies typically collect information about board characteristics through an annual Directors & Officers (D&O) questionnaire. Before adding new questions about board diversity, it’s important to have a conversation with the nominating committee (and through the committee, with the board), about what additional topics you might cover and why. At some companies, for example, directors may want the company to make a statement about LGBTQ+ inclusion at the board level; at other companies, directors may be hesitant to do so or may personally want to opt out of answering the question. It’s also helpful to discuss how the company could disclose these traits, including on an individual or aggregate basis.
  • Even though companies have traditionally focused on recruiting directors with “hard skills,” boards need to keep an eye on “soft skills” in recruiting new directors. From the COVID-19 pandemic to social and economic disruptions to supply chain disturbances, staggering inflation, labor shortages, and now the war in Ukraine—corporate America has been faced with crisis after crisis. Even though traditional skills and expertise (e.g., in business strategy, finance, technology, operations) are still important, boards need to give full attention to other competencies as well when vetting new directors, including crisis management, the ability to listen, eagerness to learn, and openness to change. [10]

Board Size

  • The average board size of S&P 500 companies has been relatively steady in recent years. Yet preliminary data from 2022 indicate that it is increasing, from an average of 10.8 directors in the past four years to an average of 11.2 directors as of April. Additionally, in 2022, the number of companies with more than 10 directors increased compared to previous years, from 73.9 percent in 2018 to 82.4 percent in 2022.
    • The increase in board size holds true for smaller companies as well: in the Russell 3000, the average board size increased from nine directors in 2018 to 9.8 directors in 2022 (as of April). Similarly, the number of companies with more than 10 directors increased from 37.8 percent in 2018 to 51.4 percent in 2022.
  • Larger companies tend to have larger boards. In 2021, manufacturing and nonfinancial services companies with an annual revenue of $50 billion or over had an average board size of 11 directors, with 81.8 percent having 10 or more directors, and 18.2 percent with 13 or more directors. By comparison, companies with an annual revenue under $100 million had an average board size of 7.5, with just 8.9 percent reporting 10 or more directors, and none reporting more than 12. Likewise, the smallest boards, with fewer than six directors, are seen almost exclusively among small companies. Indeed, at companies with a revenue under $100 million, 12.8 percent have fewer than six directors. By comparison, no boards with fewer than six directors are found at companies with an annual revenue of $50 billion or higher.

Board Size, by Index

Source: The Conference Board/ESGAUGE, 2022

  • Across business sectors in the Russell 3000, financial services companies had the largest boards in 2021, with an average of 10.7 directors, followed by those in utilities (average of 10.5 directors). These sectors also reported the biggest shares of boards with 10 or more directors (70.6 percent for utilities and 63.4 percent for financial services). The smallest boards were found in the health care sector, where the average board size was 8.3 directors and only 23.8 percent of companies reported having a board of 10 directors or more. One driver of board size may be the way these industries are regulated. For example, the Dodd-Frank Act requires a separate risk committee composed of independent directors for publicly traded nonbank financial companies supervised by the Federal Reserve as well as publicly traded bank holding companies with $10 billion or more in assets. Similarly, those in the utilities sector are far more likely than other companies to have a finance committee (41 percent versus 10 percent).

Insights for What’s Ahead in Board Size

  • Expect boards to continue to increase in size as companies seek to increase diversity, add new skills and expertise, and populate new board committees providing ESG oversight. As companies are seeking to increase diversity on their boards, they cannot wait until a retirement creates an opening to add a new director because the attractive candidates may have other offers before then. Instead, they need to strike while the iron is hot, which means at least temporarily increasing the size of the board to allow for some overlap. That temporary increase, however, is likely to become permanent due to two factors: (1) the pressure to add directors with additional expertise will continue, particularly with the proposed SEC rules requiring additional disclosure on the role of the board and its expertise relating to cybersecurity and climate change; and (2) workload: while some boards are adding ESG and other responsibilities to existing committees, other boards are establishing new committees. In either case, boards need to be careful not to stretch their existing directors too thin by having them serve on too many committees. [11]

Director Education

  • Companies are increasingly using both in-house and outside resources to educate their directors. Relying exclusively on in-house resources remains the predominant practice. In 2021, 67.5 percent of companies in the S&P 500 relied solely on in-house education programs and 64.8 percent in the Russell 3000 did so. Yet the practice of using a combination of in-house and outside resources to develop and deliver educational programs has been increasing in both indexes in recent years. In the S&P 500, the percentage of companies taking this approach grew from 25.3 percent in 2018 to 29.1 percent in 2021. In the Russell 3000, the share grew from 11.8 percent in 2018 to 16.4 percent in 2021. The use of combined in-house and outside resources is especially common at the largest firms: 40 percent of companies with a revenue of $50 billion and over reported taking this approach, versus only 6.1 percent of companies with revenues under $100 million. Across the Russell 3000, companies in the real estate sector are most likely to organize programs entirely in-house (76.5 percent), those in the energy sector are most likely to use just outside providers (2.6 percent), and companies in the utilities sector are most likely to use a combination (30.9 percent).

Director Education (S&P 500)

Source: The Conference Board/ESGAUGE, 2022

  • Most of the firms not disclosing policies on continuing education are smaller companies with revenues under $100 million: 44.3 percent of them did not disclose information on their professional development programs for directors in 2021, while only 1.8 percent of companies with revenues of $50 billion and over, and none of the firms with revenues in the $25 billion-$49.9 billion category, lack a disclosed policy.
  • In the Russell 3000, companies in the health care and financial services sectors report the highest percentages of firms without a disclosed policy on director continuing education (31.4 percent and 24.2 percent, respectively). The lowest are materials (4 percent) and real estate (6 percent).

Insights for What’s Ahead in Director Education

  • Given the need to ensure directors are able to effectively oversee a growing number of ESG subject areas, and senior management itself may also need to be brought up to speed, more companies will likely adopt a hybrid approach of using internal and external resources for director education. While it can be useful for directors to meet with advocacy organizations in other contexts, for board education programs it’s critical for outside providers to provide trusted and objective information, benchmarking, and advice. Especially as management may also benefit from additional education, companies should consider firms that are adept at educating both the C-suite and boards.

Références

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1 See H.R.3763 – Sarbanes-Oxley Act of 2002 (July 2002) and SEC’s adoption of NASD and NYSE’s Rulemaking Relating to Corporate Governance (November 2003).(go back)

2 See H.R.4173 – Dodd-Frank Wall Street Reform and Consumer Protection Act (July 2010) and the SEC’s Final Rule on Facilitating Shareholder Director Nominations (“Proxy Access Rule”) (August 2010).(go back)

3 Merel Spierings and Paul Washington, 2022 Proxy Season Preview and Shareholder Voting Trends,Brief 2: Human Capital Management Proposals, The Conference Board, February 2022.(go back)

4 The Conference Board, in collaboration with ESG data analytics firm ESGAUGE, is keeping track of disclosures made by US public companies with respect to their board composition, director demographics, and governance practices. Our live, interactive online dashboard allows you to access and visualize practices and trends from 2016 to date by market index, business sector, and company size. The dashboard is organized in six parts: (1) Board Organization, (2) Board Leadership, (3) Board Composition, (4) New Directors, (5) Director Election & Removal, and (6) Other Board Policies.(go back)

5 On August 6, 2021, the SEC approved Nasdaq’s Board Diversity Rule, which requires board diversity disclosures for Nasdaq-listed companies. Additionally, investors continue to make their proxy voting guidelines relating to board diversity more stringent. The pressures for increased diversity are continuing, even though California’s board gender diversity quota law has been initially ruled unconstitutional.(go back)

6 Throughout this post, the data for 2022 is as of April 19, 2022.(go back)

7 To put these numbers in perspective, according to the US Census Bureau, 76.3 percent of the US population is White (population estimates from July 2021). The older the population, the higher this percentage: 69 percent of 40-year-olds, 74 percent of 50-year-olds, 78 percent of 60-year-olds, and 83 percent of 70- and 80-year-olds were White in 2017, according to data derived from the American Community Survey (source: Overflow Solutions). By comparison, in 2021, the average director age was 63 years in the S&P 500 and 62 years in the Russell 3000.(go back)

8 This increase may be due to Nasdaq’s Board Diversity Rule, which requires companies to explain why they do not have at least one director who identifies as female and one who identifies as LGBTQ+ or another underrepresented group. Similarly, BlackRock now encourages companies to have at least one director who identifies as a member of an underrepresented group, which includes individuals who identify as LGBTQ+.(go back)

9 Nasdaq’s Board Diversity Rule may have had an impact here as well, as Nasdaq tends to have companies with smaller average market capitalization than the NYSE. Having said that, Nasdaq permits the smallest companies some flexibility in satisfying the threshold with two female directors(go back)

10 Lindsay Beltzer and Paul Washington, Crisis Management in the Era of “No Normal,”The Conference Board, September 2021.(go back)

11 If a board has four committees with five members each, it will have 20 slots to fill. That requires at least 10 independent directors if each serves on two committees. Given that committee chairs often serve on only one committee, that suggests a board with 12 independent directors.(go back)

Comment effectuer de bonnes évaluations du conseil ?


 

Voici un texte publié par Maria Moats, Paul DeNicola et Catie Hall de la firme PricewaterhouseCoopers* et paru sur le site du Harvard Law Shool on Corporate Governance.

Les évaluations du conseil et des comités sont un élément essentiel de l’amélioration continue de la performance du conseil. Une évaluation bien exécutée peut aider à fournir de véritables informations sur le fonctionnement d’un conseil d’administration et sur la manière dont les administrateurs travaillent les uns avec les autres. Il comprendra à la fois des aspects quantitatifs et qualitatifs.

Je vous invite à lire la version française de l’article, effectuée par Google, que j’ai corrigée. Ce travail de correction est certainement encore perfectible, mais le résultat est très satisfaisant.

Bonne lecture !

Dans notre sondage annuel 2021 auprès des administrateurs de sociétés, 47 % des administrateurs ont indiqué qu’au moins un de leurs pairs devrait être remplacé. Disposer d’un cadre d’évaluation solide ne doit pas être considéré comme un moyen de se débarrasser des sous-performants. Il devrait plutôt être considéré comme un moyen de fournir une rétroaction constructive dans le cadre du processus d’amélioration continue du conseil. De nombreux administrateurs ont tendance à considérer les évaluations comme des « cases à cocher » et pensent qu’il est difficile d’être franc. [1]

Quelles sont donc les pratiques phares ? Et comment les conseils utilisent-ils les évaluations pour devenir plus efficaces, évaluer les lacunes dans la composition du conseil et améliorer leur surveillance de la direction ?

Quel est le but de l’évaluation ?

Dès le début, il est essentiel que les administrateurs s’entendent sur ce qu’ils veulent aborder dans le processus d’évaluation. Certains des domaines d’intérêt les plus courants comprennent :

Évaluation de la composition du conseil

Les conseils d’administration ont besoin d’un mélange de compétences, d’expertise et d’expérience pour superviser efficacement l’entreprise. Comprendre les lacunes est la première étape pour assurer une composition optimale du conseil. L’examen de la composition du conseil offre également l’occasion d’aborder la sous-performance des administrateurs et donne au conseil une perspective sur les changements qu’il pourrait souhaiter apporter.

Mise en place et suivi de la culture du conseil

Les évaluations sont une excellente occasion d’examiner la culture et la dynamique du conseil d’administration. La culture encourage-t-elle la discussion ouverte et les désaccords ? Favorise-t-elle l’amélioration continue, la rétroaction ouverte et le coaching ? Favorise-t-elle la collaboration et le partage d’informations ? Ou, y a-t-il des acteurs qui dominent les discussions, brimant ainsi les autres points de vue ?

Améliorer les pratiques du conseil

Les conseils peuvent également utiliser des évaluations pour analyser la qualité et la quantité des documents qu’ils reçoivent de la direction, évaluer leurs pratiques de gouvernance ou envisager des changements de processus à apporter à l’avenir. Les évaluations peuvent être utilisées pour déterminer si les conseils utilisent leur temps lors des réunions sur les bons sujets et si leurs ordres du jour sont équilibrés pour inclure des sujets stratégiques, de conformité et tactiques.

Planification de la relève du conseil

Les évaluations du conseil d’administration peuvent jouer un rôle déterminant dans la planification de la relève du conseil d’administration, en aidant à identifier les compétences et les antécédents qui seront nécessaires en fonction de la stratégie à long terme de l’entreprise. Et les évaluations peuvent encourager les conseils à adopter une approche plus stratégique et moins réactive de la relève au conseil. En fait, près des trois quarts (73 %) des administrateurs affirment que la réalisation d’une évaluation complète du conseil ou des comités est un moyen efficace de promouvoir le renouvellement du conseil. [2]

Qui doit être évalué ?

La NYSE exige que les conseils d’administration des sociétés cotées procèdent à une évaluation annuelle des performances pour « déterminer si le conseil et ses comités fonctionnent efficacement ». [3] Le NASDAQ n’exige pas la même chose, mais de nombreux conseils d’administration de sociétés cotées au NASDAQ procèdent à des auto-évaluations dans le cadre d’une bonne gouvernance d’entreprise. Presque tous  les conseils d’administration du S&P 500 (98 %) révèlent qu’ils effectuent une forme d’évaluation annuelle des performances. [4]

Les évaluations peuvent porter sur :

Le conseil en totalité

Cela permet au conseil d’évaluer sa performance globale, de repérer les tendances et de reconnaître les domaines à améliorer. Et pour déterminer s’ils apportent de la valeur à l’équipe de direction.

Les comités du conseil

Cela donne un aperçu sur la façon dont les comités du conseil sont structurés et sur leur performance en rapport avec leurs chartes. Les évaluations des comités peuvent également aider le conseil à surveiller l’attribution de la surveillance. Les évaluations individuelles des administrateurs menées par près de la moitié des responsables des conseils d’administration du S&P 500 sont-elles réparties de manière appropriée entre l’ensemble du conseil d’administration et ses comités ?

Les administrateurs individuels

Cela fournit des informations sur la contribution de chaque administrateur et sur la valeur qu’il apporte au conseil d’administration. Les évaluations individuelles permettent également d’évaluer la participation de l’administrateur aux réunions du conseil et des comités et s’il se tient au courant des activités de l’entreprise. Les évaluations individuelles des administrateurs peuvent également porter sur ce que les administrateurs apprécient chez leurs collègues administrateurs et sur les comportements qu’ils aimeraient moins voir. Un nombre croissant d’entreprises (47 % des conseils d’administration du S&P 500) déclarent procéder à une forme d’évaluation individuelle des administrateurs. [5]

Le débat sur les évaluations par les pairs

Certains conseils choisissent une approche qui amène chaque administrateur à évaluer les autres administrateurs du conseil. Cela se fait de manière anonyme et parfois facilité par un tiers. Les évaluations par les pairs peuvent fournir un aperçu plus approfondi de la façon dont la culture et la performance du conseil sont influencées par chacun des administrateurs. Mais certains conseils hésitent à procéder à des évaluations par les pairs ; les administrateurs peuvent croire qu’ils peuvent nuire à la dynamique et à la collégialité du conseil.

Si elles sont effectuées de manière constructive, les évaluations par les pairs peuvent fournir une rétroaction utile à chaque administrateur. Cette contribution peut aider les administrateurs à mieux comprendre où ils pourraient ne pas être à la hauteur et comment ils peuvent améliorer leur performance individuelle. Pour les conseils qui ne procèdent pas actuellement à des évaluations par les pairs, mais qui envisagent de le faire, le moment naturel pour commencer est la prochaine fois que vous ajouterez de nouveaux administrateurs.

Des évaluations individuelles des administrateurs sont effectuées par près de la moitié des conseils d’administration du S&P 500

Raisons pour lesquelles les conseils choisissent de ne pas effectuer d’évaluations individuelles

Source : PwC, Sondage annuel 2019 auprès des administrateurs de sociétés, octobre 2019.

Qu’est-ce que les conseils devraient évaluer?

Les évaluations du conseil d’administration, des comités et des individus peuvent aider à identifier les domaines qui doivent être améliorés. Ils peuvent permettre aux conseils d’évaluer leur état de préparation pour l’avenir. Les évaluations peuvent également révéler les problèmes qui, selon les administrateurs, devraient recevoir plus d’attention. Le processus peut également solliciter les commentaires de personnes extérieures au conseil, lesquelles travaillent en étroite collaboration avec le conseil ou les comités. Par exemple, quelqu’un devrait parler avec les membres de l’équipe de direction pour comprendre ce que le conseil fait bien de leur point de vue et où ils ont besoin de plus du conseil.

Performance du conseil ou du comité Performance individuelle des administrateurs
Si les principales responsabilités notées dans la charte ont été exécutées

Si la taille et la composition sont adéquates

Si les administrateurs ont le degré approprié de contribution à l’établissement de l’ordre du jour

Adéquation du temps de réunion alloué et de la fréquence des réunions

Qualité des informations reçues de la direction

Dans quelle mesure les administrateurs travaillent-ils ensemble, la pertinence de la communication et de la discussion, le degré de consensus atteint sur les questions clés, etc.

Si des mises à jour et des informations satisfaisantes sont reçues en dehors des réunions du conseil prévues

Niveau global d’efficacité

Quelle valeur le conseil apporte-t-il à la direction

Taux de participation aux réunions

Degré de préparation

Participation active lors des réunions

Capacité à communiquer et à exprimer des idées

Volonté d’écouter et de reconnaître d’autres points de vue

Compréhension de l’entreprise et de l’industrie

Capacité à travailler avec les administrateurs et la direction

Ce que l’administrateur fait bien

Ce que l’administrateur devrait mieux faire ou faire différemment

Niveau global de contribution

Source : PwC et The Institute of Internal Auditors Research Foundation, Board Effectiveness: What Works Best 2nd Edition .

Qui doit effectuer l’évaluation ?

De nombreuses évaluations sont menées à l’interne, par le président du conseil avec le soutien de la direction. Parfois, le comité de nomination et de gouvernance supervise les évaluations. Dans d’autres cas, la haute direction ou un facilitateur tiers peut gérer le processus. Idéalement, cependant, le processus est piloté par la direction du conseil. Les évaluations des comités sont généralement effectuées par les présidents des comités respectifs.

Certains conseils font appel à des conseillers externes pour faciliter le processus d’évaluation. Vingt et un pour cent (21 %) des sociétés du S&P 500 ont fait appel à un tiers pour faciliter le processus d’évaluation [6] — un certain nombre d’entre elles ont indiqué qu’elles faisaient appel à un tiers tous les deux ou trois ans. Les conseillers externes, en tant qu’intermédiaires neutres, peuvent aider à créer une atmosphère plus confortable qui favorise l’ouverture et l’honnêteté des administrateurs. Cependant, il est extrêmement important que tout facilitateur externe choisi par le conseil soit très expérimenté.

Quelles sont les méthodes généralement utilisées ?

Les évaluations peuvent être menées de plusieurs façons. Des questionnaires écrits ou des sondages, des discussions animées et des entrevues individuelles (avec le président du conseil ou un conseiller tiers) peuvent tous être de la partie.

Questionnaires et enquêtes

Les questionnaires peuvent être structurés en différents formats et comprennent généralement un certain nombre de questions ouvertes. Un avantage clé est qu’ils peuvent offrir l’anonymat aux participants. Les résultats sont généralement résumés et communiqués à l’ensemble du conseil (voir l’annexe pour un exemple de questionnaire d’évaluation du conseil).

Échanges entre administrateurs

Certains conseils utilisent les discussions animées comme moyen de favoriser le dialogue sur le rendement du conseil. La discussion est généralement animée par la direction du conseil ou un animateur extérieur. Souvent, les sujets de discussion sont partagés à l’avance et les administrateurs sont invités à proposer des sujets supplémentaires.

Entretiens individuels

Certains conseils utilisent des entrevues individuelles avec chaque membre du conseil ou d’un comité pour compléter les questionnaires écrits. L’intervieweur peut être l’administrateur principal, le président du comité de nomination et de gouvernance ou un tiers. Il peut également s’entretenir avec des membres de la direction.

Les questions sont généralement ouvertes pour permettre plus d’engagements. Le conseil discute généralement des résultats du processus d’entretien, qui sont résumés sans attribution. Dans certains cas, la direction du conseil choisira de rencontrer chaque membre du conseil par la suite pour partager ses commentaires.

Avantages et inconvénients des approches d’évaluation

  Avantages Désavantages
Questionnaires écrits ou sondages électroniques Pratique, facile à utiliser

Peut être utilisé d’année en année pour suivre les changements

Rentable

Peut être considéré comme un exercice de « cocher la case »

Les options de réponse à choix multiples peuvent être limitées

Entretiens individuels avec le président du conseil d’administration L’intervieweur peut sonder les réponses pour obtenir plus d’informations contextuelles Prend du temps pour terminer

Peut être difficile ou inconfortable à mener

Beaucoup de temps pour le président

Entretiens individuels avec un facilitateur tiers L’animateur peut sonder les réponses pour obtenir plus d’informations contextuelles

Les administrateurs peuvent être plus ouverts lorsqu’ils parlent avec un tiers

Prend du temps pour terminer

Coût accru

Que se passe-t-il après l’évaluation ?

Afin de vraiment bénéficier de l’évaluation, vous devez avoir le bon suivi. Ceci est très important pour établir la culture du conseil d’administration. Les conseils efficaces utiliseront les informations pour identifier un plan d’action.

Il est essentiel que la direction du conseil surveille la façon dont le plan d’action est mis en œuvre, en tenant l’ensemble du conseil informé des progrès. La direction du conseil peut le faire en réservant du temps pour passer en revue les résultats et en ayant des comptes-rendus en personne aux comités. Les résultats de l’évaluation doivent également être pris en compte lors de l’élaboration des plans de relève du conseil et des comités.

Les évaluations du conseil incitent à agir

Pourcentage d’administrateurs qui affirment que leur conseil a pris des mesures en réponse à leur dernier processus d’évaluation

Les conseils peuvent commencer par identifier qui prendra en charge ce processus de suivi. Cette personne doit élaborer un plan d’action pour mettre en œuvre tout changement résultant de l’évaluation. Le plan peut identifier les changements à l’ordre du jour, les nouvelles compétences nécessaires au sein du conseil et les stratégies de formation des administrateurs.

L’entreprise doit-elle divulguer des informations sur l’évaluation aux actionnaires ?

Dans un monde de transparence croissante, divulguer le fait que le conseil effectue une évaluation complète du conseil, des comités ou des administrateurs individuels dans la circulaire de sollicitation de procurations devrait être le strict minimum. Certaines entreprises vont même au-delà de cette déclaration et fournissent des informations supplémentaires sur le processus. Pour plus d’informations, lisez Obtenir une valeur réelle des évaluations du conseil—Au-delà de « cocher la case ».

Réflexions finales

Un processus d’évaluation efficace contribue à une surveillance rigoureuse du conseil d’administration, à une bonne gouvernance d’entreprise et à une amélioration continue pour les administrateurs et les conseils d’administration.

Avec le bon processus, les conseils peuvent transformer les évaluations en quelque chose de très précieux. Cependant, cela nécessite un leadership fort pour guider le processus ainsi que des administrateurs qui sont ouverts dans leur participation et prêts à assurer un suivi approprié des résultats de l’évaluation.

La publication complète, y compris les notes de bas de page et les annexes, est disponible ici .

Notes de fin

1 PwC, Sondage annuel 2021 auprès des administrateurs de sociétés , octobre 2021.(retourner)

2 PwC, Sondage annuel 2018 auprès des administrateurs de sociétés , octobre 2018.(retourner)

3 Manuel des sociétés cotées à la NYSE, règle 303A.09.(retourner)

4 Spencer Stuart, 2021 US Spencer Stuart Board Index , octobre 2021.(retourner)

5 Idem.(retourner)

6 Idem.(retourner)

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*Maria Castañón Moats est leader, Paul DeNicola est directeur, et Catie Hall est directrice du Governance Insights Center, PricewaterhouseCoopers.

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