Compte rendu hebdomadaire de la Harvard Law School Forum on Corporate Governance | 23 février 2017


Voici le compte rendu hebdomadaire du forum de la Harvard Law School sur la gouvernance corporative au 23 février 2017.

J’ai relevé les principaux billets.

Bonne lecture !

 

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  1. A Trump Appointed AG May Not Translate to Less Aggressive Enforcement
  2. It’s Time for the Pendulum to Swing Back
  3. SEC Enforcement in Financial Reporting and Disclosure—2016 Year in Review
  4. Tactical Approaches to Proxy Season 2017
  5. The Activist Investing Annual Review 2017
  6. Company Stock Reactions to the 2016 Election Shock: Trump, Taxes and Trade
  7. Directors Must Navigate Challenges of Shareholder-Centric Paradigm
  8. A Broader Perspective on Corporate Governance in Litigation

 

Se poser les bonnes questions en cette période incertaine | Deloitte


Deloitte a récemment publié un document très important intitulé Courage under fire : Embracing disruption (en anglais seulement) dans lequel trois administrateurs chevronnés échangent leurs points de vue sur les grandes perturbations que les organisations mondiales sont appelées à connaître en 2017.

Les questions posées sont les suivantes :

Étant donné les attentes croissantes envers les conseils d’administration, quelles devraient être les priorités des administrateurs ?

Les appels à une meilleure communication de l’information ne cessent de se faire entendre. Comment les conseils réagissent-ils ?

Les organisations sont nombreuses à subir des perturbations numériques. Est-ce un risque incontrôlable de plus à gérer ?

Les perturbations numériques créent beaucoup d’incertitude. Les conseils d’administration réussissent-ils à bien s’adapter à cette réalité ?

Vous pouvez télécharger le document ci-dessous.

Bonne lecture !

Courage under fire : Embracing disruption |  Deloitte

 

 

Séparation des fonctions de PDG et de président du conseil d’administration | Signe de saine gouvernance !


Selon le modèle de gouvernance des entreprises privées canadiennes et américaines, le PDG (CEO) relève du conseil d’administration (CA) de l’entreprise. En effet, ce sont les actionnaires qui, lors de l’assemblée générale annuelle (AGA), votent pour des administrateurs dont la responsabilité fiduciaire est de les représenter sur le conseil d’administration de l’entreprise.

Ainsi, lors des AGA des entreprises publiques (cotées en bourse), les actionnaires sont appelés à voter sur une recommandation du CA développée par le comité de gouvernance. Il existe également des règles qui permettent aux actionnaires de faire inscrire des candidats sur la liste présentée par le CA.

 

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Michael Sabia, PDG de la Caisse de dépôt et placement et Robert Tessier, président du conseil d’administration

 

Le CA a la responsabilité de veiller aux intérêts supérieurs des actionnaires tout en considérant les intérêts des diverses parties prenantes.

Les actionnaires ne votent pas pour un PDG (CEO) ; ils votent pour des représentants en qui ils ont confiance dans la supervision de leurs affaires, notamment dans le choix du premier dirigeant (PDG – CEO).

Il est clair pour tous que c’est le CA qui a la responsabilité d’embaucher le PDG (CEO), de l’orienter, de le rémunérer, de l’évaluer et de mettre en place un processus de relève et de transition.

Personnellement, je ne crois pas approprié que le PDG soit aussi un administrateur au sein du CA, bien qu’il doive y assister à titre de premier dirigeant, mais sans droit de vote.

Cette prise de position implique, a fortiori, que le PDG ne soit pas désigné comme président (Chairman of the Board) du CA.

Bien que notre mode de gouvernance semble exclure le cumul des fonctions de président du conseil et de PDG, il n’existe aucune obligation juridique à le faire.

Ainsi, comme mentionné dans un billet daté du 5 juillet 2016 (la séparation des fonctions de président du conseil et de président de l’entreprise [CEO] est-elle généralement bénéfique ?), les autorités réglementaires, les firmes spécialisées en votation et les experts en gouvernance suggèrent que les rôles et les fonctions de président du conseil d’administration soient distincts des attributions des PDG (CEO).

En fait, on suppose que la séparation des fonctions, entre la présidence du conseil et la présidence de l’entreprise (CEO), est généralement bénéfique à l’exercice de la responsabilité de fiduciaire des administrateurs, c’est-à-dire que des pouvoirs distincts permettent d’éviter les conflits d’intérêts, tout en rassurant les actionnaires.

Cependant, cette pratique cède trop souvent sa place à la volonté bien arrêtée de plusieurs PDG d’exercer le pouvoir absolu, comme c’est encore le cas pour plusieurs entreprises américaines.

Dans un autre billet daté du 17 novembre (Séparation des fonctions de président du conseil [PCA] et de chef de la direction [PCD] : un retour sur un grand classique !), on note que les études contemporaines démontrent une nette tendance pour la séparation des deux rôles.

Le Canadian Spencer Stuart Board Index estime qu’une majorité de 85 % des 100 plus grandes entreprises canadiennes cotées en bourse a opté pour la dissociation entre les deux fonctions.

Aux États-Unis, en 2013, 45 % des entreprises de l’indice S&P500 dissociaient les rôles de PDG et de président du conseil. Plus de 50 % de ces entreprises combinent les deux fonctions !

L’article d’Yvan Allaire, publié dans le journal Les Affaires du 21 novembre 2016, mentionne « deux arguments invoqués pour appuyer la séparation des rôles » :

1- Le PDG relève du conseil qui doit en évaluer la performance, établir sa rémunération, le remplacer si cette performance est inadéquate, proposer de nouveaux membres pour le conseil ; comment peut-on, comme PDG, présider également le conseil, lequel doit prendre ces décisions critiques pour le PDG ;

Environ 50 % des grandes sociétés américaines sont présidées par un administrateur indépendant, comparativement à 23 % il y a 15 ans.

Toute la question du bien-fondé de la dualité des rôles PDG/Chairman est encore ambiguë, même si les experts de la gouvernance et les actionnaires activistes sont généralement d’accord avec la séparation des fonctions.

2-  En notre époque alors que la gouvernance est plus exigeante, plus prenante de temps et d’énergie pour la société ouverte cotée en Bourse, comment une même personne peut-elle s’acquitter de ces deux rôles sans que l’un soit négligé au profit de l’autre ? Dans le nouveau contexte de gouvernance, postérieur à Sarbanes-Oxley, les exigences pour le PCA sont telles qu’il n’est pas souhaitable qu’une même personne assume ces deux fonctions (PCA et PDG).

En conséquence, 85 % des 100 plus grandes entreprises canadiennes cotées en Bourse se sont donné un président du conseil distinct du PDG, mais dans 38 % des cas ce président du conseil ne se qualifiait pas comme indépendant. (Spencer Stuart, février 2012).

La situation n’est certainement pas limpide, mais la tendance est évidente. L’indépendance du président du conseil ainsi que la séparation du pouvoir entre Chairperson du CA et CEO devrait, selon moi, trouver son application dans tous les types d’organisations : OBNL, sociétés d’État, petites et moyennes entreprises, et coopératives.

Évidemment, chaque organisation a ses particularités, lesquelles sont ancrées dans des pratiques de gouvernance assez diverses. La séparation des rôles n’est pas une panacée; c’est une meilleure assurance d’une saine gouvernance.

Vos commentaires sont les bienvenus

La gouvernance des Cégeps | Le rapport du Vérificateur général du Québec


Nous publions ici un billet de Danielle Malboeuf* qui fait état des recommandations du vérificateur général eu égard à la gouvernance des CÉGEP.

Comme à l’habitude Danielle nous propose son article à titre d’auteure invitée.

Je vous souhaite bonne lecture. Vos commentaires sont appréciés.

 

La gouvernance des Cégeps et le rapport du Vérificateur général du Québec

par

Danielle Malboeuf*  

 

À l’automne 2016, le Vérificateur général du Québec produisait un rapport d’audit concernant la gestion administrative de cinq cégeps. Ses travaux ont porté plus précisément sur la gestion des contrats, la gestion des bâtiments, les services autofinancés ainsi que sur la rémunération du personnel d’encadrement et les frais engagés par celui-ci.

Parmi les recommandations formulées à l’endroit des cégeps audités, on en retrouve une qui concerne plus précisément la gouvernance : « S’assurer que les instances de gouvernance reçoivent une information suffisante et en temps opportun afin qu’elles puissent exercer leur rôle quant aux décisions stratégiques et à la surveillance de l’efficacité des contrôles…»[1]

À la lecture de ce rapport et des constats de ces travaux d’audit, on ne peut qu’être qu’en accord avec cette recommandation qui invite les administrateurs à exercer leur rôle. Mais justement, quel rôle ont-ils ? Du point de vue légal, la Loi sur les collèges d’enseignement général et professionnel est peu éclairante à ce sujet.  Contrairement à la Loi sur la gouvernance des sociétés d’État qui précise clairement les fonctions qui sont confiées au conseil d’administration (CA), dont l’obligation d’évaluer l’intégrité des contrôles internes. On y exige également la création de trois sous-comités dont le comité de vérification ou d’audit à qui on confie entre autres, la responsabilité de mettre en place des mécanismes de contrôle interne. De plus, ce sous-comité doit compter sur la présence d’au moins une personne ayant une compétence en matière comptable ou financière.

À mon avis, la gouvernance d’un cégep devrait s’apparenter à celle des sociétés d’État. À ce sujet, dans son rapport publié en mai 2011 soumettant un bilan de l’implantation de la Loi sur la gouvernance des sociétés d’État, l’auteur de ce rapport, l’Institut sur la gouvernance des organismes publics et privés (IGOPP) allait dans le même sens. Il formulait comme première recommandation : « Imposer les nouvelles règles de gouvernance aux nombreux organismes du gouvernement qui ne sont pas inclus dans la loi actuelle sur la gouvernance. »[2]

Malgré le fait que les cégeps n’ont pas l’obligation légale de créer un comité d’audit, plusieurs l’ont fait dans un souci de transparence et afin d’être soutenu par les administrateurs dans leur effort pour assurer une utilisation optimale des ressources financières de l’organisation. Toutefois, le mandat qui leur est confié se limite dans la majorité des cas à une analyse des prévisions budgétaires et des états financiers. Ce n’est pas suffisant !

Considérant la recommandation du vérificateur général, il serait tout à fait approprié d’élargir ce mandat. En plus d’examiner les états financiers et d’en recommander leur approbation au CA, le comité d’audit devrait entre autres, veiller à ce que des mécanismes de contrôle interne soient mis en place et de s’assurer qu’ils soient adéquats et efficaces ainsi que de s’assurer que soit mis en place un processus de gestion des risques.[3] Sachant que les cégeps ne comptent pas de vérificateur interne, il est d’autant plus important de mettre en place un tel comité et de lui confier des fonctions de contrôle financier et de gestion des risques.

Une fois le comité d’audit mis en place, il devrait se pencher prioritairement sur la surveillance du processus de gestion contractuelle. Rappelons que les étapes du processus de gestion contractuelle sont : l’établissement des besoins et l’estimation des coûts, la préparation de l’appel d’offres et la sollicitation des fournisseurs, la sélection du fournisseur et l’attribution du contrat, le suivi du contrat et l’évaluation des biens et des services reçus[4].

À ce sujet, le Vérificateur général, dans son rapport, nous fait part de ses préoccupations. Il a identifié des lacunes dans les modes de sollicitation et constaté des dépassements de coûts et des prolongations dans les délais d’exécution, et ce, sans pénalité. Il précise que «Des activités prévues dans le processus de gestion contractuelle des cégeps audités ne sont pas effectuées de façon rigoureuse.»[5] En jouant son rôle, le comité d’audit du CA pourrait s’assurer que le processus mis en place et le partage des responsabilités retenu sont adéquats et efficaces. Il ne devrait d’ailleurs pas hésiter à faire appel à des ressources externes pour évaluer la performance du Cégep à l’égard de sa gestion contractuelle, le cas échéant.

En terminant, rappelons l’importance de retrouver sur le comité d’audit des administrateurs compétents qui ont une connaissance approfondie de la structure, des politiques, directives et exigences réglementaires. Ils doivent avoir la capacité d’assurer l’efficacité des mécanismes de contrôle interne et de la gestion des risques (un sujet que je développerai dans un article ultérieur).

En présence de telles compétences, il sera plus facile d’assurer la crédibilité du CA et de ses décisions. Il s’agit d’un atout précieux pour toutes institutions collégiales.

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[1] Rapport du Vérificateur général du Québec à l’Assemblée nationale pour l’année 2016-2017, p.35.

[2] Gouvernance des sociétés d’État, bilan et suggestions, IGOPP, p.48.

[3] Loi sur la gouvernance des sociétés d’État, art 24, 3.

[4] Rapport du Vérificateur général du Québec à l’Assemblée nationale pour l’année 2016-2017, annexe 4.

[5] Rapport du Vérificateur général du Québec à l’Assemblée nationale pour l’année 2016-2017, p.9.

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*Danielle Malboeuf est consultante et formatrice en gouvernance ; elle possède une grande expérience dans la gestion des CÉGEPS et dans la gouvernance des institutions d’enseignement collégial et universitaire. Elle est CGA-CPA, MBA, ASC, Gestionnaire et administratrice retraitée du réseau collégial et consultante.


Articles sur la gouvernance des CÉGEPS publiés sur mon blogue par l’auteure :

(1) LE RÔLE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION (PCA) | LE CAS DES CÉGEPS

(2) Les grands enjeux de la gouvernance des institutions d’enseignement collégial

(3) L’exercice de la démocratie dans la gouvernance des institutions d’enseignement collégial

(4) Caractéristiques des bons administrateurs pour le réseau collégial | Danielle Malboeuf

(5) La gouvernance des CÉGEPS | Une responsabilité partagée

L’éthique attendue et l’éthique réfléchie | Un billet de René Villemure


Aujourd’hui, je poursuis notre habitude de collaboration avec des experts avisés en matière de gouvernance et d’éthique.

Ainsi, je partage avec vous un excellent billet de René Villemure* publié le 6 février 2017.

L’article nous invite à ne pas repousser notre réflexion sur l’éthique à demain. Il convient donc de se doter d’objectifs en matière d’éthique pour 2017.

Voici donc la réflexion que nous propose René. Vous pouvez visiter son site à www.ethique.net pour mieux connaître ses intérêts.

Vos commentaires sont appréciés. Bonne lecture.

L’éthique attendue et l’éthique réfléchie

Conférence de René Villemure au Club Premier de Bell Helicopter Conférence de René Villemure au Club Premier de Bell Helicopter

Le temps est une fraction de la durée, un moment entre deux autres moments.

La chenille ne peut se transformer en papillon plus rapidement parce qu’on lui crie de le faire plus vite.  La Nature a son propre rythme;  elle prend quelques semaines pour faire un papillon, toute une vie pour faire un adulte, et encore, disait Malraux….

Malheureusement, depuis quelques années, on tente d’aller toujours plus vite, on tente de réduire à presque rien ce moment entre deux moments ; avec la vitesse, nous  sommes passés du temps réel à l’instantané, cette imitation du temps, croyant ne rien perdre ce faisant.

Pourtant, réagissant dans l’instant plutôt qu’agir dans le temps, on oublie qu’il faut du temps pour se faire une tête, qu’il faut plus de temps pour lire un livre que pour consulter un résumé sur Internet, qu’il faut également du temps pour se cultiver, pour se faire une opinion, pour être en mesure de penser par soi-même ou pour créer. Rien de valable ou de durable ne se fait dans l’instant.

En conséquence, ayant décidé par avance que nous n’avions plus le temps, on évacue la réflexion et on tente de créer du nouveau en copiant du vieux, croyant ainsi faire illusion.

Choisissant trop souvent de ne pas prendre le temps nécessaire à la réflexion, face à un problème éthique on cherche une norme ou une règle sur un site web, on va voir ce que d’autres ont fait, on va voir ce que nos compétiteurs ont comme valeurs en termes d’éthique, on copie et on colle. Voilà ! Travail terminé. Réflexion, zéro. Niveau éthique de la décision ? On ne sait pas, on espère…

C’est ce que l’on appelle l’éthique prétendue, celle qui est constituée de généralités souvent pensées par un grand cabinet de consulting spécialisé en tout, pour une autre entreprise que la vôtre, dans un contexte qui n’est pas le vôtre. L’éthique prétendue n’est qu’une recette.

En 2017, sur le plan de l’éthique, au lieu de réfléchir et de créer on est encore à copier ou à emprunter sur le web des éléments d’éthique. L’expérience nous a enseigné que peu d’organisations choisissent de faire une réflexion critique ou éclairée sur l’éthique, sur les valeurs ou sur les outils éthiques dont elles ont réellement besoin et qui sont adaptés à leur culture et leur contexte d’affaires. Quelle en est la raison ? Simple : les décideurs ne réalisent pas le potentiel que recèle l’éthique. Ils ne voient celle-ci que comme une contrainte.

Il faut arrêter de prétendre que l’on a réfléchi en empruntant du contenu éthique sur le web ou en appliquant une recette toute faite ; ces actions ne sont que poudre aux yeux.

L’éthique réfléchie est celle qui permet à l’entreprise de naviguer à travers les mers déchaînées des conflits d’intérêts ou des traditionnelles fautes éthiques, générant à terme un capital de confiance qui consolide sa réputation. À l’heure actuelle, les dirigeants visionnaires s’appuient sur l’éthique réfléchie en tant qu’élément central à la stratégie de leur entreprise, un élément qui permettra à leur entreprise de durer, de dépasser ses compétiteurs en évitant les pièges de la non-éthique.

Les dirigeants visionnaires misent sur l’éthique réfléchie, qui est adaptée à la culture et au contexte de leur entreprise ils en font un avantage stratégique et distinctif. Au même moment, l’éthique prétendue fait croire à une gestion éthique et tente de panser les blessures prévisibles encourues par le manque de réflexion éthique.

L’éthique prétendue est celle de la vitrine alors que l’éthique réfléchie est celle de l’éthique dans les circonstances.

La distinction entre les deux est immense : c’est la différence  entre la conformité de façade et la justesse, entre avoir l’air d’être éthique et l’être.

Si vous n’êtes pas certain de tout comprendre, rappelez-vous Volkswagen, qui avait pourtant paraphé toutes les ententes de conformité attendues tout en évitant la sincérité éthique.

Reporter la réflexion sur l’éthique à demain, c’est encourir sa perte à petit feu dès aujourd’hui. IL convient de réfléchir avant d’agir.

Quels seront vos objectifs en éthique pour 2017?


*RENÉ VILLEMURE EST ÉTHICIEN ET CHASSEUR DE TENDANCES. IL A FONDÉ L’INSTITUT QUÉBÉCOIS D’ÉTHIQUE APPLIQUÉE EN 1998, ETHIKOS EN 2003 ET L’ÉTHIQUE POUR LE CONSEIL EN 2014.

Les administrateurs doivent susciter le débat sur l’avenir de l’entreprise


Je vous recommande la lecture de l’article de Stuart Jackson publié dans la Harvard Business Review de janvier 2017.

L’auteur suggère, qu’en général, les conseils d’administration ne font pas suffisamment preuve de combativité et qu’ils ne jouent pas leur rôle principal, soit d’offrir une vision à long terme et de se concentrer sur la création de valeur.

Les administrateurs doivent offrir diverses perspectives de changement et proposer des stratégies propres à pérenniser l’organisation.

Les administrateurs doivent faire preuve de courage et apprendre à formuler des critiques positives envers le PDG. Le conseil d’administration est essentiellement un lieu de débat sur le futur de l’entreprise.

Les membres du conseil doivent être capables de réfléchir à l’évolution du modèle d’affaires et prévoir un plan d’action opérationnel pour un changement à long terme.

L’auteur propose une limitation de la durée des mandats des administrateurs afin d’éviter la complaisance susceptible de se manifester avec le temps. Également, on doit viser le choix d’administrateurs indépendants, capables de questionner et de contester les actions de la direction.

À cet égard, il me semble que les administrateurs devraient suivre une solide formation en gouvernance, notamment une formation telle que celle offerte par le Collège des administrateurs de sociétés (CAS) qui propose une simulation des débats autour de la table du conseil.

On constate que le rôle d’un administrateur est très exigeant et que celui-ci doit penser en termes de compétitivité de l’entreprise.

Bonne lecture ! Vos commentaires sont les bienvenus.

 

Boards Must Be More Combative

 

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Boards of directors play two roles. They must protect value by helping companies avoid unnecessary risks, and they must build value by ensuring that companies change quickly enough to address emerging competitive threats, evolving customer preferences, and disruptive technologies.

With technology and business model cycles becoming shorter and companies facing unrelenting pressure to innovate or suffer the consequences, more and more boards need to focus on the second of these roles. To do so, they must be willing to challenge executive teams and stress-test their strategies to ensure they go far enough and fast enough. For boards used to preserving the status quo, this shift can be uncomfortable. Here are four ways boards can become better challengers and champions of change.

Confront Unwelcome News and Trends

Changing strategy is extremely difficult, especially for successful businesses. In the early 1990s Blockbuster commissioned a study on the future of video-on-demand technologies and how they would impact traditional video rentals. The report concluded that expanded cable offerings and broadband internet would begin to impact video rentals around 2000, and would grow rapidly thereafter. The good news was that Blockbuster had a good 10 years to prepare for the new environment. But the shift never happened: Management ignored the study’s findings and continued with the same strategy, supported by the board. In September 2010 Blockbuster filed for bankruptcy protection. In this case, value protection was not enough. The company had clear advance notice that seismic change was coming.

The board’s role was to acknowledge the warning signs and challenge management’s lack of action — even if it meant contention and dispute in the boardroom.

Make Sure You Have Challengers in Your Midst

Boards will be far more effective in their challenger role if they offer seats to individuals with professional experiences and viewpoints that are very different from those of the executive team. Directors can learn to be more direct with management, but it’s hard to fake contrarianism when everyone is of the same mind. When a board resembles the CEO in mindset and outlook, it’s a recipe for a gatekeeper board, not a challenger board. But when boards mix it up by bringing in members with different perspectives, they can effect powerful strategic changes, something I have seen many times in my work with corporate boards.

Often, these “challengers” will be tech-savvy young executives from digitally disruptive companies who can press their fellow directors and senior management about potential blind spots related to digital disruption. But disruption is not always about technology. For example, one highly successful, privately-held producer of canned foods actively sought a board member who could challenge management to think differently but who would still fit with the company’s family-oriented governance culture. The successful candidate was the CEO of a well-known, family-owned California wine business that catered to consumers who would not dream of buying canned food. The board member helped the company “think outside the can” to identify new product forms that would broaden their customer base and appeal to health-conscious consumers.

In another instance, a leading chain of retail pharmacies appointed as vice chair someone with a background in health care manufacturing and pharmacy benefit management. The new board member helped management better understand the efficiency advantages of mail-order pharmacies, which rely on automation. As a result, the company added low-cost automated pharmacy services to its existing retail outlets, giving it a competitive advantage over traditional retail pharmacies.

Stay Fresh with Term Limits and Checks and Balances

Beyond accessing the right expertise, boards can maintain a challenger perspective by ensuring they don’t become complacent and drift toward an approver role. One of the most effective ways to do this is to establish mandatory term limits as a part of the board’s bylaws. Term limits can help boards maintain a level of independence between the outside directors and executive leadership.

Moreover, if the CEO and chair roles are separated, the chair can take more active responsibility for ensuring that alternative views and perspectives are brought before the board. Separating the roles is a common practice in Europe, and it’s becoming more so in the United States. Another option is to appoint an independent lead director, a less drastic change that can have a similar effect. In fact, the New York Stock Exchange essentially requires listed companies with nonindependent chairs to appoint one of their independent directors as lead director. The lead position, among other duties, is responsible for scheduling and helming board meetings that take place without management. Today the majority of S&P companies with combined CEO and chair roles have chosen to counterbalance this arrangement by appointing an independent lead director.

Turn Courage and Candor into Core Competencies

Having directors with valuable insights is worthless if they do not feel comfortable sharing their perspectives and debating issues with management. A recent study by Women Corporate Directors and Bright Enterprises found that more than three-quarters (77%) of director respondents believed that their boards would make better decisions if they were more open to debate, and 94% said that criticism can help bring about change when it is used properly.

Nevertheless, board members are often hesitant to offer criticism, especially to CEOs. The same survey found that only about half (53%) of respondents felt that the CEOs of their companies take criticism well. This is not surprising. As a board member it is much easier to empathize with a CEO under pressure than with an abstract group of shareholders. One way to address this issue is to offer board members training in giving and receiving constructive criticism. Board members need to understand that failing to confront difficult issues will not help the CEO. If a CEO’s first indication that the board is dissatisfied is hearing they are searching for his or her replacement, then the board is not fulfilling its responsibilities.

Challenger boards are those with the strength to put the hard questions to management and to poke holes in suboptimal strategies. They bring a diversity of perspective that can help management understand the company’s vulnerabilities and how to overcome them. For companies struggling to exist in a world where disruption is rapidly becoming a business constant, challenger boards may well be one of their most important survival tools.