La gouvernance des coopératives d’économie sociale


Dans cet article, nous nous attarderons sur certains rouages de la gouvernance des entreprises d’économie sociale en aide à domicile (EÉSAD). Celles-ci occupent une place singulière dans le paysage québécois.

Ancrées dans la communauté, elles conjuguent mission sociale et rigueur de gestion. À la fois bras complémentaire du réseau public de santé et entreprise collective, elles créent des emplois locaux tout en favorisant le maintien à domicile des personnes vulnérables.

Leur statut de coopérative de solidarité confère à leur gouvernance une complexité unique. Trois catégories de membres (utilisateurs, travailleurs et membres de soutien) cohabitent dans un même espace décisionnel. Cette pluralité impose de concilier rentabilité sociale, satisfaction des membres et viabilité financière. C’est une gouvernance d’équilibre, à la fois humaine, lucide et responsable.

Les entreprises d'économie sociale résistent mieux aux crises | Le Devoir

Les principes directeurs d’un modèle de gouvernance coopératif moderne

Un modèle de gouvernance efficace pour une EÉSAD repose sur cinq grands principes : la représentativité équilibrée, la compétence et la responsabilité, la transparence, l’éthique, et l’amélioration continue. Le conseil d’administration doit refléter la pluralité coopérative. Un tiers de membres travailleurs, un tiers d’utilisateurs et une proportion variable de membres de soutien assurent l’équité des voix et la cohésion sociale.

La démocratie coopérative n’exclut surtout pas la compétence et l’expertise. Chaque administrateur doit notamment être formé à la mission de l’entreprise, aux finances, à la Loi 25, et à ses obligations fiduciaires. La confiance se bâtit sur la transparence et la reddition de comptes, notamment par un rapport annuel clair, des assemblées annuelles participatives, et un tableau de bord accessible.

L’éthique, enfin, doit guider chaque décision. Elle protège la dignité des usagers, l’intégrité du personnel et la confidentialité des données. Les meilleures coopératives adoptent une culture d’apprentissage collectif inspirée du cycle PDCA : planifier, déployer, contrôler, ajuster.

La structure type d’un conseil d’administration efficace

Un conseil d’administration performant agit comme un organe stratégique, pas un exécutif élargi. Sa composition doit favoriser la complémentarité des points de vue et des compétences. Le président anime le conseil d’administration, entretien des liens soutenus avec la direction générale, et représente la coopérative. Le vice-président assume l’intérim et la cohérence entre les comités. Le trésorier supervise les finances et la reddition PEFSAD (Programme d’exonération financière
pour les services d’aide à domicile), tandis que le secrétaire veille à la conformité administrative et légale.

Les administrateurs travailleurs portent la voix du terrain, les administrateurs usagers expriment les besoins et les attentes de ces derniers, et les membres de soutien apportent expertise et vision externe. La direction générale participe aux discussions sans droit de vote, garantissant ainsi le lien entre la stratégie et la mise en œuvre.

Les comités essentiels du conseil d’administration

Pour alléger la charge du conseil d’administration (CA), et approfondir le traitement des dossiers, les entreprise d’économie sociale en aide à domicile (EÉSAD) gagnent à constituer certains comités du conseil.

On peut penser à certains comités-clés dont celui de gouvernance et d’éthique qui supervise l’activité du conseil, la formation des membres, et les questions relatives à l’éthique. Le comité des finances s’occupe des budgets, audits et redditions de comptes. Le comité qualité et services veille à la satisfaction des usagers et inventorie les incidents.

Le comité RH et relations du travail surveille les conditions de travail (notamment de la direction générale), la santé et la sécurité. Enfin, le comité de technologie et de protection des données assure la conformité à la Loi 25 (Loi modernisant des dispositions législatives en matière de protection des renseignements personnels).

Ces comités permettent un suivi rigoureux sans alourdir la gouvernance.

Les piliers de conformité et de performance

La gouvernance d’une EÉSAD s’appuie sur certaines pratiques de conformité et de performance : le PEFSAD, la Loi 25, la santé et la sécurité, la qualité, l’éthique et la formation continue. Le conseil doit valider annuellement la conformité et assurer un audit interne.

Il veille à la désignation d’un responsable de la protection des renseignements personnels et à la tenue d’un registre d’incidents. Un plan annuel de santé et sécurité, des sondages de satisfaction et des politiques éthiques mises à jour complètent ce cadre.

Chaque domaine doit être accompagné d’indicateurs précis et analysé avec soin.

La gestion coopérative : une gouvernance horizontale mais exigeante

Le leadership coopératif, eu égard au CA d’une coopérative, repose sur certains principes de base : l’exercice de la collégialité, la préparation aux réunions du conseil, la compréhension du rôle de fiduciaire des administrateurs, et la veille stratégique.

Le président anime plus qu’il ne dirige, la direction générale agit sous supervision du conseil, et le conseil protège la mission de l’entreprise. La gouvernance n’est pas axée sur le strict contrôle de l’entité, mais sur un dialogue durable entre les acteurs et parties prenantes.

Les décisions s’élaborent dans l’écoute et la confiance. Une EÉSAD bien gouvernée respire la sérénité, non l’autorité.

En conclusion – Les clés d’un modèle de gouvernance exemplaire

Les coopératives de solidarité en aide à domicile prouvent qu’il est possible de concilier rigueur économique et solidarité humaine. Leur modèle repose sur une mission claire, une représentativité équilibrée et une transparence constante. L’éthique, la protection des données et la qualité du service aux usagers forment la colonne vertébrale de la performance.

Un modèle de gouvernance achevé n’est jamais figé : c’est un équilibre vivant, entretenu par la vigilance et la proactivité.

Bien gouverner, c’est servir sans dominer, orienter sans imposer et écouter avant de décider.

Quelles sont vos idées pour faire une réelle différence dans la gouvernance de ce type d’organisation ?

Le Canada face à l’administration Trump : une lecture à travers les lunettes de la gouvernance


Dans l’univers feutré mais stratégique de la gouvernance, les relations entre États ressemblent souvent à celles entre grandes organisations.

À travers ces lunettes, la stratégie de l’administration Trump envers le Canada révèle moins une doctrine qu’une logique politique où le Canada sert tantôt d’allié utile, tantôt de variable d’ajustement.

Il ne s’agit plus ici d’un débat géopolitique, mais d’une réflexion sur ce que signifie la gouvernance dans le contexte d’un pays voisin influent, imprévisible et profondément transactionnel.

Une gouvernance fondée sur l’instinct, pas sur les institutions

L’un des traits distinctifs de Donald Trump – que les conseils d’administration reconnaissent bien – est la centralisation absolue du pouvoir décisionnel.

Les institutions, qu’elles soient internes ou internationales, deviennent secondaires. On gouverne par intuition, non par cadre stratégique.

Pour le Canada, cela crée un système relationnel instable : les engagements deviennent négociables au jour le jour, les dossiers évoluent selon les cycles politiques américains, la prévisibilité – fondement de la bonne gouvernance – s’effrite.

Les conséquences pour le Canada sont claires : nécessité d’investir davantage dans la gestion du risque diplomatique, et multiplier les scénarios d’atténuation.

Le Canada comme acteur dans une logique de gouvernance transactionnelle

Trump ne conçoit pas la relation Canada–États-Unis comme une alliance stratégique, mais comme une suite de transactions bilatérales. Cette approche rappelle les dirigeants d’entreprise pour qui tout partenariat doit générer un gain immédiat et quantifiable.

Dans cette optique les accords commerciaux deviennent des contrats à renégocier régulièrement, les tarifs douaniers deviennent des leviers, la frontière devient une barrière à monnayer.

Pour les conseils d’administration canadiens, cela sonne comme un rappel :

quand l’environnement devient transactionnel, la gouvernance doit devenir stratégique.

Autrement dit, l’ère du bon voisinage automatique est révolue.

Affaiblir les mécanismes de gouvernance multilatéraux : une stratégie indirecte

Les États-Unis sous Trump cherchent à réduire l’influence des institutions multilatérales qui, historiquement, protègent les États moyens comme le Canada.

OMC paralysée, OTAN fragilisée, accords climatiques attaqués : autant de structures de gouvernance collective affaiblies.

Ce retrait n’est pas anodin. Il renforce la capacité des États-Unis à négocier bilatéralement, il réduit la marge d’action du Canada dans les conflits commerciaux, il fragilise la gouvernance internationale basée sur les règles de droit.

Dans une gouvernance saine, on cherche la stabilité. Dans l’approche trumpienne, l’instabilité est un outil de négociation.

L’usage de la pression pour influencer la gouvernance interne du Canada

Qu’on le veuille ou non, l’administration Trump exerce une forme de pression normative destinée à repositionner le Canada : moins multilatéral, moins environnementaliste, plus aligné sur les priorités américaines.

Ce mécanisme s’apparente à ce que vivent parfois les filiales face à une maison-mère dominante : le centre impose subtilement sa culture, souvent sans le dire ouvertement.

Le Canada se voit ainsi poussé à reconsidérer son autonomie énergétique, ses normes environnementales et sa posture diplomatique.

Pour nos organisations, c’est un rappel :

la gouvernance, c’est aussi la capacité de résister aux pressions externes tout en préservant ses valeurs.

Une politique étrangère guidée par la politique interne : un défi de gouvernance pour le Canada

Les décisions américaines sur le Canada répondent surtout à des impératifs électoraux américains. Le Canada n’est pas un enjeu géopolitique, il est un outil narratif.

Dans une démocratie mature, cela crée une asymétrie qui complique la gouvernance canadienne. Comment planifier stratégiquement quand les décisions du voisin répondent à des cycles électoraux internes ?

Les conseils d’administration ont appris depuis longtemps que :

quand un partenaire est guidé par des impératifs internes changeants, il faut bâtir des structures de résilience.

Cela vaut autant pour les entreprises que pour les nations.

En conclusion : une gouvernance de vigilance, pas de confrontation

L’administration Trump ne poursuit pas une stratégie cohérente envers l’avenir du Canada.

Elle suit plutôt une logique de pouvoir brut, de communication politique et de transactions successives.

Une gouvernance mature ne réagit pas, elle anticipe. Et même lorsqu’un voisin imprévisible occupe la scène, elle conserve son cap, et son calme !

Face à cette dynamique, le Canada doit renforcer ses propres institutions de gouvernance, protéger ses partenariats stratégiques, diversifier ses alliances internationales, moderniser ses infrastructures économiques, énergétiques et militaires, et, surtout, maintenir une vision claire de ses intérêts à long terme.

Matrice des nouveaux rôles liés à l’IA, adaptée au contexte québécois


Voici une matrice des nouveaux rôles liés à l’IA, adaptée au contexte québécois, où l’on valorise à la fois l’éthique, l’efficacité, la formation continue et la collaboration humaine.

L’article a été rédigé avec l’aide de l’intelligence artificielle, suivi d’une vérification minutieuse du contenu et des références.

Vos commentaires sont appréciés.

Bonne lecture.

Matrice des nouveaux rôles liés à l’IA au Québec (2025)

Catégorie Nouveau rôle / Titre émergent Mission principale Compétences clés Entreprises / Secteurs québécois concernés Commentaires et adaptations locales
1. Gouvernance et stratégie IA Chef de stratégie IA (Chief AI Officer) Définir et piloter la vision IA de l’organisation ; assurer l’intégration éthique de l’IA. Leadership stratégique, gouvernance numérique, gestion du changement, éthique. Grandes entreprises (Desjardins, Hydro-Québec, CN, Intact, Banque Nationale). Souvent combiné au rôle de Chief Digital Officer au Québec. Requiert forte sensibilité à la Loi 25 et aux enjeux de souveraineté des données.
Responsable de la gouvernance éthique de l’IA Développer une charte d’éthique IA, évaluer les risques et biais des modèles. Éthique, droit numérique, gestion des risques, conformité. Institutions publiques, Santé Québec, universités, OBNL. Poste émergent dans le secteur public et parapublic, généralement sous la  Direction générale ou le CA.
Architecte IA Concevoir les interactions entre multiples systèmes IA (agents, API, humains). Architecture logicielle, prompt engineering, Cloud, Python. Industriel, logistique, manufacturier (Bombardier, CAE, Zetane). Poste technique crucial dans la transition vers des usines ou des chaînes intelligentes.
2. Opérations et productivité GRH-AI Collaboration Lead Encadrer la collaboration entre employés et systèmes IA ; améliorer l’adhésion et la productivité. Gestion du changement, pédagogie, ergonomie cognitive, RH. Entreprises de services, santé, finances, télécommunications. Rôle clé pour l’acceptabilité sociale : transformer la peur de l’IA en compétence collective.
Stratège d’adoption IA Traduire les objectifs d’affaires en projets IA adoptables par les équipes. Transformation numérique, communication, innovation. Firmes de conseil (KPMG, Deloitte, Raymond Chabot), PME en transformation. Permet d’éviter le « syndrome du gadget IA ».
Responsable de la performance algorithmique Suivre et ajuster les performances des modèles IA internes. Data science, statistiques, optimisation continue. Entreprises de données (Coveo, CGI, IVADO Labs). Ces experts deviennent  les « contrôleurs de qualité » de l’IA.
3. Conception et création de contenu IA Prompt engineer / Designer conversationnel Créer et affiner les instructions données aux modèles IA ; concevoir le ton, la personnalité et la cohérence des dialogues. Linguistique, créativité, compréhension des LLM, psychologie de l’usager. Médias, marketing, formation (Radio-Canada, Cossette, Sid Lee). En forte croissance : le Québec, terre de communication, s’y adapte vite !
AI Content Curator Utiliser l’IA pour générer, valider et publier des contenus multimédias. Outils génératifs (ChatGPT, Midjourney), révision, sens critique. Communication, éducation, tourisme, culture. Rôle hybride combinant marketing numérique et créativité locale.
4. Technique et infrastructure Architecte de données IA Structurer les entrepôts de données, normaliser l’accès, la sécurité et la qualité. Données massives, SQL/Python, gouvernance, sécurité. Institutions financières, santé, gouvernement. Crucial au Québec où la protection des données personnelles (Loi 25) est prioritaire.
Ingénieur IA responsable Concevoir des modèles respectant les principes d’équité, transparence et durabilité. ML, audit éthique, supervision de modèles. Recherche appliquée (MILA, IVADO, Zetane). Poste déjà présent dans les écosystèmes académiques et de R&D.
Agent d’opérations IA (AI Ops Manager) Surveiller le fonctionnement quotidien des modèles IA, détecter anomalies, obsolescence. DevOps, analyse de logs, maintenance prédictive. Technologie, transport, manufacturier. Souvent fusionné avec les équipes TI existantes.
5. Ressources humaines et formation Conseiller en compétences IA Identifier les besoins de formation, créer des parcours IA pour les employés. RH, pédagogie, design d’apprentissage, analyse de compétences. Organisations publiques, PME, institutions de formation. Soutient l’essor d’une culture IA inclusive.
Coach IA / Facilitateur humain-technologie Former et accompagner les gestionnaires et employés dans l’utilisation quotidienne de l’IA. Animation, communication, maîtrise des outils IA. Tous secteurs. Rôle souvent assumé par des formateurs internes ou des consultants.
6. Analyse et recherche Architecte de connaissances (Knowledge Architect) Construire des graphes de connaissances et structurer le savoir interne. Ontologies, sémantique, modélisation des données. Conseils, recherche, ingénierie. Poste importé des États-Unis, mais appelé à croître à Montréal et Québec (CGI, Polytechnique).
Chercheur en interaction humain-IA Étudier comment les employés collaborent avec les systèmes IA. Psychologie du travail, ergonomie cognitive, design UX. Universités, laboratoires, santé. Soutien aux politiques de santé mentale numérique et de performance durable.

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Lecture stratégique de la matrice

    • Les grands groupes (Hydro-Québec, Desjardins, CAE, Banque Nationale) tendent à institutionnaliser ces rôles à travers des unités dites de  Transformation IA.
    • Les PME optent pour des fonctions hybrides : par exemple, un « analyste marketing IA » qui combine stratégie et usage de copilotes.
    • Les OBNL et municipalités commencent à recruter des chargés d’innovation numérique intégrant une dimension IA responsable (souvent reliée à la Loi 25).
    • Les centres de recherche et incubateurs (MILA, IVADO, SCALE AI, CEIM) deviennent des réservoirs de talents pour ces postes émergents.

En résumé

Le Québec avance avec prudence, mais aussi avec créativité.
Il ne s’agit pas d’imiter les États-Unis dans leur frénésie de nouveaux titres, mais d’intégrer intelligemment les rôles IA dans notre tissu économique : en misant sur l’éthique, la formation, la gouvernance et la valeur humaine ajoutée.


** Voici une explication claire et contextualisée (en français) de chacune de ces abréviations et notions, avec leur signification et leur rôle concret dans le contexte québécois de l’intelligence artificielle.

Organismes et structures québécoises en IA

IVADO

Institut de valorisation des données

  • Regroupe les universités de Montréal, Polytechnique Montréal et HEC Montréal.
  • Mission : soutenir la recherche appliquée et la formation en science des données et intelligence artificielle, et relier les chercheurs aux entreprises (Hydro-Québec, Desjardins, CAE, etc.).
  • C’est un pôle scientifique majeur du Québec en IA.

MILA 

Institut québécois d’intelligence artificielle

MILA a pour mission de repousser les frontières de la recherche fondamentale et appliquée en intelligence artificielle, tout en favorisant son utilisation éthique et responsable.

Son action s’articule autour de quatre volets :

    1. Recherche – en deep learning, en apprentissage automatique (ML), en traitement du langage naturel (LLM), en vision par ordinateur, etc.
    2. Formation – collaboration avec l’Université de Montréal, Polytechnique Montréal, HEC Montréal, et d’autres institutions.
    3. Transfert industriel – accompagnement des entreprises dans leurs projets IA (partenariats avec Hydro-Québec, Ubisoft, Air Canada, etc.).
    4. Éthique et société – réflexion sur les impacts sociaux, environnementaux et moraux de l’IA.

SCALE AI

Supply Chain and Logistics Excellence Artificial Intelligence Supercluster

    • L’un des supergrappes d’innovation financées par le gouvernement fédéral du Canada.
    • Mission : accélérer l’adoption de l’IA dans les chaînes d’approvisionnement (transport, distribution, logistique, commerce).
    • Basée à Montréal, elle finance de nombreux projets d’entreprises québécoises (ex. : Metro, CN, Couche-Tard).

CEIM

Centre d’entreprises et d’innovation de Montréal

    • Un incubateur et accélérateur d’entreprises technologiques.
    • Mission : soutenir les startups et PME innovantes, notamment dans les domaines de l’IA, de la cybersécurité et du numérique.
    • C’est souvent le premier tremplin pour les jeunes entreprises IA québécoises.

Concepts et technologies liés à l’intelligence artificielle

Human-AI

Human–Artificial Intelligence Collaboration

    • Désigne la collaboration entre les humains et les systèmes d’IA.
    • Objectif : combiner la créativité et le jugement humain avec la rapidité et la puissance analytique de l’IA.
    • Exemple : un médecin qui utilise un outil IA pour analyser des images médicales, mais garde la décision finale.

API

Application Programming Interface

    • Interface de programmation d’application.
    • Permet à deux logiciels de communiquer entre eux automatiquement.
    • Exemple : une entreprise québécoise peut connecter son CRM à ChatGPT via une API pour générer automatiquement des résumés clients.

LLM

Large Language Model (Grand Modèle de Langage)

    • Modèle d’intelligence artificielle entraîné sur d’immenses volumes de textes pour comprendre et générer du langage humain.
    • ChatGPT, Claude, Gemini, Mistral sont des exemples de LLM.
    • Sert à la traduction, au résumé, à la génération de contenu ou à la rédaction automatisée.

Curator

Conservateur / Sélectionneur de contenu

    • Dans le contexte de l’IA, un AI content curator sélectionne, valide et organise des contenus générés automatiquement.
    • Exemple : un journaliste ou un responsable marketing qui utilise l’IA pour produire des textes, mais assure la révision humaine avant diffusion.

SQL

Structured Query Language

    • Langage standard pour interroger et gérer les bases de données.
    • Permet de chercher, organiser ou modifier des données (clients, ventes, transactions, etc.).
    • Indispensable pour les architectes de données et les ingénieurs IA.

ML

Machine Learning (Apprentissage automatique)

    • Branche de l’IA qui permet à une machine d’apprendre à partir de données sans être programmée explicitement.
    • Exemple : un algorithme de ML apprend à reconnaître les fraudes bancaires en analysant des milliers de transactions passées.

Ontologies

    • En informatique, une ontologie est une représentation structurée des connaissances d’un domaine : les concepts, leurs relations et les règles qui les lient.
    • Exemple : une ontologie médicale relie les notions de symptôme, diagnostic et traitement pour qu’une IA puisse raisonner sur ces liens.
    • Essentiel pour les knowledge architects (architectes de connaissances).

UX

User Experience (Expérience utilisateur)

    • Fait référence à la qualité de l’expérience vécue par l’usager lors de l’utilisation d’un produit ou service numérique.
    • En IA, l’UX vise à rendre les interactions homme-machine naturelles, efficaces et plaisantes.
    • Exemple : un designer UX crée une interface de chatbot conviviale et rassurante.

Quelles sont les conséquences de l’implantation de l’IA pour les entreprises québécoises ?


Voici un article qui brosse un portrait succinct sur la façon dont les entreprises québécoises s’adaptent à l’arrivée massive de l’IA, et sur quelques leaders qui participent à ce phénomène.

Les nouveaux rôles liés à l’IA — tels que « knowledge architect », « orchestration engineer », « human-AI collaboration lead » — fleurissent notamment aux États-Unis dans des entreprises comme Walmart, KPMG ou Salesforce. (Voir l’article du Washington Post https://www.washingtonpost.com/business/2025/10/29/ai-new-jobs/ ).

Le Québec n’est pas en reste : les organisations y intègrent l’IA — générative ou non — de façon croissante, mais avec des nuances..

L’article a été rédigé avec l’aide de l’intelligence artificielle, suivi d’une vérification minutieuse du contenu et des références.

L’état des lieux

    • Une étude de KPMG montre que 76 % des organisations québécoises ont adopté l’IA générative — un taux plus élevé que la moyenne canadienne (61 %). KPMG
    • Parmi ces entreprises québécoises, 46 % de celles qui ont adopté l’IA générative déclarent l’avoir intégrée « pleinement » à leurs opérations ou flux de travail principaux — là encore au-dessus de la moyenne nationale (36 %). KPMG
    • Les usages les plus cités : la conformité réglementaire (environ 50 % des répondants), l’automatisation de tâches via des copilotes (37 %), la génération de matériel marketing (30 %). KPMG
    • Toutefois — et c’est un élément à ne pas négliger —, un rapport du Conseil du patronat du Québec (CPQ) souligne que « les entreprises du Québec ne savent pas toujours par où commencer » en matière d’IA. Conseil du patronat du Québec
    • On observe cependant une fracture : les grandes entreprises avancent plus vite que les PME dans l’IA générative. croo.io
    • Enfin, on note une très bonne adaptation des entreprises québécoises à ces nouvelles fonctions

Puisque de nombreux nouveaux rôles sont créés autour de l’IA (pilotage, architecture, collaboration homme-machine, ingénierie d’orchestration), comment les entreprises québécoises s’ajustent-elles ?

Voici quelques tendances :

    • Stratégie et gouvernance interne : les organisations québécoises prennent conscience que l’IA n’est pas qu’un projet techno mais un levier stratégique. Elles mettent en place des cadres pour l’éthique, la gestion des risques, et la formation des employés afin de préparer des rôles comme « human-AI collaboration lead ».
    • Formation et montée des compétences : face aux défis de compréhension et d’adoption (78 % des répondants voient « l’adoption par les employés » comme un défi) KPMG, il y a un mouvement vers la formation continue, l’hybridation métiers/IA.
    • Optimisation des processus métiers existants : plutôt que de créer immédiatement une armée de nouveaux postes, plusieurs entreprises adaptent leurs rôles existants (ex : analyste, ingénieur de données, chef de projet digital) en y incorporant des responsabilités IA-centric.
    • Partenariat et externalisation : beaucoup de PME déplacent la création de nouveaux rôles vers des partenariats avec des firmes externes spécialisées IA ou consultants, plutôt que tout internaliser dès le départ.
    • Pilotage et maturité progressive : les entreprises québécoises s’orientent souvent vers des projets pilotes, testant des automations, copilotes, générateurs de contenus ou surveillance réglementaire, avant d’évoluer vers des rôles mieux définis et intégrés.

Quelques entreprises-phare québécoises de l’IA

Pour illustrer les propos par des exemples concrets, voici trois acteurs québécois très visibles dans l’écosystème IA (et qui servent aussi de partenaires pour d’autres entreprises).

Coveo (Montréal)

https://cdn.coveo.com/image/authenticated/s--rt3M4A4l--/d_placeholder.png/f_auto/v1/web/web01/en/library/images/pages/contact/montreal_office-optimized
https://cdn.coveo.com/image/authenticated/s--COI_1jd4--/d_placeholder.png/f_auto/v1/web/web01/en/library/images/pages/contact/quebec-office-quality
https://cdn.coveo.com/image/authenticated/s--NDwmGpqs--/c_scale%2Cd_placeholder.png%2Cw_700/f_auto/v1/web/web/en/library/images/pages/lob_-_commerce/overview/meta/ecommerce-overview-og

Spécialisée dans l’intelligence artificielle appliquée à la recherche et à la personnalisation (e-commerce, support client, recherche interne), Coveo est un bon exemple de firme québécoise qui transforme l’IA en produit commercialisable. Wikipédia+1 http://www.coveo.com

En tant qu’entreprise utilisatrice, elle a intégré des fonctions de personnalisation intelligente, d’IA de recommandation et de traitement du langage naturel. Elle prépare ainsi des rôles internes d’« IA architecte », d’ingénieur IA, de designer de conversation (dans ses services).
Pour les entreprises clientes, travailler avec Coveo permet de « délocaliser » l’expertise IA jusqu’au partenaire, plutôt que de recruter immédiatement le tout en interne.

Leçons : une solution «plug-in» IA permet de pallier l’absence initiale de nouveaux rôles internes.

Gestisoft (Montréal)

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https://uploads-ssl.webflow.com/5e45e7fa0ca16f06c09e1e56/60d63ee94ba1d5376ef0b007_Banniere-blog-7-1024x268.png
https://cms.gestisoft.com/uploads/Blog-images/_2000xAUTO_crop_center-center_none_ns/logiciel-automatisation-vente-1.webp

Gestisoft est une entreprise québécoise certifiée B-Corp spécialisée dans l’intégration de Microsoft Dynamics 365 et l’IA dans les processus clients, notamment pour les PME, associations, municipalités. gestisoft.com+1
Elle illustre l’adaptation «de proximité» de l’IA : l’IA n’est pas seulement pour les géants, mais s’invite dans les PME et les organisations intermédiaires. Gestisoft permet à ses clients de créer des «copilotes» internes (dans CRM/ERP), d’intégrer des fonctions de prédiction des besoins, de personnalisation, d’automatisation de la relation client.

Leçons : l’implantation IA commence souvent par des rôles «hybrides» (analyste CRM + IA), avant de créer des titres exotiques comme «conversation designer».

Zetane Systems (Montréal)

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https://media.licdn.com/dms/image/sync/v2/D4D27AQFrmAzpiiFPMA/articleshare-shrink_480/articleshare-shrink_480/0/1712206633471?e=2147483647&t=DHN_8y68mxZZ5Pke1lIOdlfrs8Z3hue-EfmFt1UEzIo&v=beta
https://jacquesgrisegouvernance.com/wp-content/uploads/2025/11/a50c8-12ai1yb16ebbgi6phuaiawxva.png

 

Cette firme est spécialisée dans l’IA industrielle : elle propose des plateformes permettant aux entreprises de valider, tester et déployer des modèles IA dans des environnements sensibles (manufacturier, industriel) https://zetane.com

Dans ce contexte, on retrouve des nouveaux rôles clairement définis : ingénieur d’orchestration (connecter plusieurs agents IA), architecte IA responsable (garde-fous, fiabilité, interprétabilité), etc. Pour des entreprises manufacturières ou d’ingénierie au Québec, travailler avec Zetane veut dire avancer vers des fonctions IA structurées.

Leçons : dans les secteurs plus «durs» (manufacturier, ingénierie), l’IA impose aussi de nouveaux postes plus techniques, ce qui incite les entreprises québécoises à anticiper.

Enjeux et recommandations pour les entreprises québécoises

        Enjeux

    • Le manque de talents spécialisés reste un frein majeur. Même parmi les entreprises qui ont adopté, 28 % déclarent qu’elles comprennent bien la valeur de l’IA et comment l’utiliser; 22 % sont en désaccord. KPMG
    • Le fossé PME vs grandes entreprises se creuse. Les grandes avancent vite, les plus petites restent hési­tantes. croo.io
    • Les questions d’éthique, de biais, de transparence, et de conformité réglementaire sont considérées comme «très difficiles» par plus de 75 % des répondants. KPMG
    • Malgré l’adoption, beaucoup d’organisations manquent encore de stratégie globale (une feuille de route IA, des rôles définis, des mesures de retour sur investissement).

Recommandations

    • Élaborer une feuille de route IA : déterminer dès maintenant quels nouveaux rôles sont pertinents pour l’entreprise (ex : prompt engineer, human-AI collaboration lead, adoption strategist), comment ils s’articuleront avec les rôles existants.
    • Commencer petit, piloter, apprendre : un projet pilote permet d’expérimenter des fonctions comme copilote, automatisation ou génération de contenu, avant de déployer à grande échelle.
    • Former et accompagner le capital humain : prévoir des programmes de montée en compétence, intégrer l’IA dans la culture d’entreprise (ex : «comment je travaille avec l’IA?»).
    • Définir des garde-fous et une gouvernance IA : en éthique, biais, confidentialité, transparence — afin de crédibiliser l’adoption et de légitimer les nouveaux rôles.
    • Mesurer les retombées : définir des indicateurs clairs (ex : productivité, rentabilité, délai de traitement, satisfaction client) pour évaluer les rôles et investissements IA.
    • Collaborer avec l’écosystème : profiter des ressources québécoises (clusters IA, centres de recherche comme MILA) et des fonds (ex : SCALE AI a annoncé près de 99 M$ pour 23 projets au Québec) Scale AI

En conclusion

Le Québec entre dans une phase de transformation où l’IA ne se limite plus aux grandes firmes technologiques : elle touche aussi les entreprises intermédiaires, les PME et les OBNL.

Les nouveaux rôles liés à l’IA — qu’il s’agisse d’architecte de connaissances, de prompt engineer ou de leader de collaboration homme-IA — exigent que les organisations repensent leurs structures, leurs compétences et leur gouvernance.

Mais ne craignons pas ces titres exotiques : pour beaucoup d’entreprises québécoises, l’essentiel est de faire le premier pas — déterminer «où nous voulons aller», «quel rôle devrais-je créer) ?» et «comment l’IA va servir notre mission». Ensuite, les titres spécialisés viendront naturellement, lorsque la maturité aura progressé.

Charte éthique du Conseil d’administration face à l’intelligence artificielle


 

Voici un exemple concret de charte éthique qu’un conseil d’administration pourrait mettre en œuvre dans un avenir rapproché.

À tout le moins, le conseil devrait examiner le contenu des articles de la charte proposée afin de se familiariser avec les principaux enjeux liés à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA).

L’article a été rédigé avec l’aide de l’intelligence artificielle, suivi d’une vérification minutieuse du contenu et des références.

SOQUIJ dévoile son cadre éthique pour une utilisation responsable de l'IA | SOQUIJ

Préambule

Le Conseil d’administration reconnaît que l’intelligence artificielle (IA) modifie en profondeur les modes de gouvernance, de décision et de reddition de comptes. Outil de performance, elle peut aussi devenir source de risques éthiques majeurs : biais, atteinte à la vie privée, manipulation de données ou dilution de la responsabilité humaine.

Le présent document établit les principes éthiques fondamentaux qui guideront l’utilisation, la supervision et la gouvernance de l’IA dans toutes les activités de l’organisation. Il s’inscrit dans les valeurs fondatrices du Conseil : intégrité, transparence, responsabilité et respect de la dignité humaine.

Article 1 — Primauté de l’humain

L’intelligence artificielle (IA) est un outil d’aide à la décision, non un substitut à la décision humaine. Le Conseil réaffirme que la responsabilité finale de toute décision demeure entre les mains des administrateurs et des gestionnaires. Aucune application d’IA ne peut, en aucun cas, déléguer ou transférer cette responsabilité à un algorithme.

Article 2 — Transparence et explicabilité

Tout système d’IA utilisé par l’organisation ou ses partenaires doit pouvoir être expliqué et justifié. Les administrateurs exigent la transparence sur les finalités de chaque usage d’IA, la nature des données exploitées et les critères de décision. L’opacité algorithmique n’est pas compatible avec une gouvernance responsable.

Article 3 — Respect des droits fondamentaux

Toute utilisation d’IA doit respecter la vie privée, la protection des données personnelles et les principes de non-discrimination. L’organisation s’engage à respecter la Loi 25 au Québec, qui reprend l’esprit du RGPD européen (Règlement Général sur la Protection des Données) et, le cas échéant, le AI Act européen. Les administrateurs veillent à ce que les technologies employées ne portent atteinte ni à la réputation, ni à la dignité des personnes.

Article 4 — Équité et lutte contre les biais

Le Conseil s’assure que les systèmes d’IA soient soumis à des évaluations de biais et à des audits indépendants lorsque nécessaire. Les algorithmes doivent être entraînés, testés et révisés de manière à garantir l’équité des traitements entre individus, groupes et territoires.

Article 5 — Supervision et gouvernance éthique

Un Comité éthique du numérique et de l’IA est institué par le Conseil. Ce comité évalue les projets et usages d’IA à fort impact, émet des avis sur les risques éthiques et recommande des mesures de mitigation et de formation. Il agit sous l’autorité du CA, en collaboration avec les comités d’audit, de risque et de gouvernance.

Article 6 — Formation et sensibilisation

Les administrateurs ont le devoir de maintenir leurs compétences sur les enjeux éthiques et technologiques. Des formations régulières sont organisées sur les impacts de l’IA sur la gouvernance, la gestion des biais, la cybersécurité et les obligations légales émergentes.

Article 7 — Redevabilité et traçabilité

Toute décision influencée par une IA doit pouvoir être retracée et auditée. L’organisation doit conserver des preuves documentaires permettant d’identifier la source, les données et le raisonnement algorithmique ayant conduit à la recommandation. Le Conseil veille à ce que la traçabilité soit garantie sur toute la chaîne de décision.

Article 8 — Communication et confiance publique

Le Conseil promeut une communication honnête et mesurée sur les capacités de l’IA. Il s’interdit toute affirmation trompeuse visant à faire croire à une autonomie ou une neutralité parfaite des systèmes utilisés. La confiance du public repose sur une communication transparente et vérifiable.

Article 9 — Innovation responsable

Le Conseil encourage l’innovation, mais dans un cadre de prudence et de proportionnalité. Avant tout déploiement de technologies d’IA, un test d’impact éthique doit être réalisé : bénéfices attendus, risques pour les individus et alignement avec les valeurs et la mission de l’organisation.

Article 10 — Révision et amélioration continue

La présente charte fait l’objet d’une évaluation annuelle. Le Conseil peut la réviser à la lumière des avancées réglementaires, des nouvelles pratiques de gouvernance et des leçons tirées de l’expérience. Une version mise à jour est communiquée à tous les dirigeants, employés et partenaires externes.

Engagement solennel

En adoptant la présente charte, les membres du Conseil d’administration s’engagent à promouvoir une utilisation éthique, transparente et responsable de l’intelligence artificielle; à exercer un jugement indépendant face à toute recommandation automatisée; et à incarner les valeurs de confiance, d’équité et de respect humain dans la gouvernance numérique. Eu égard à la loi 25, un CA doit désormais :

    • Nommer formellement le responsable de la protection des renseignements personnels ;
    • Recevoir au moins un rapport annuel sur la conformité et les incidents ;
    • S’assurer que les politiques internes (charte de gouvernance, éthique, RH, TI, IA, fournisseurs) respectent la Loi 25 ;
    • Intégrer les risques de confidentialité au registre de risques organisationnels ;
    • Appuyer la formation du personnel et la sensibilisation à la vie privée.

Pricipales références

Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). (2019, 22 mai). Recommendation of the Council on Artificial Intelligence (OECD/LEGAL/0449). OECD. Disponible à : https://legalinstruments.oecd.org/en/instruments/oecd-legal-0449 OECD+3Instruments juridiques de l’OCDE+3World Employment Confederation+3

Quels sont les Principes de l’OCDE sur l’IA? Éditions OCDE. DOI ou lien : https://doi.org/10.1787/f4b17318-fr OECD


Règlement (UE) 2024/1689 du Parlement européen et du Conseil du 13 juin 2024 portant « laying down harmonised rules on artificial intelligence and amending … » (souvent désigné « AI Act »). Journal officiel de l’Union européenne, L 249, 12.7.2024. Disponible à : https://eur-lex.europa.eu/eli/reg/2024/1689/oj/eng EUR-Lex+1


EQS Group. (2025, 16 oct.). Charte éthique : comment l’adapter aux usages de l’IA. Blog Ressources Compliance. Disponible à : https://www.eqs.com/fr/ressources-compliance/blog/charte-ethique-adapter-usages-ia/ EQS Group


Collège des administrateurs de sociétés (CAS).

Les conseils d’administration et l’intelligence artificielle

Rôle du président du conseil d’administration (PCA) et activités clés eu égard au CA et au PDG


Le rôle du président du conseil d’administration (PCA) est à la fois symbolique et très concret : il incarne l’autorité du conseil, veille à son bon fonctionnement et assure la cohésion entre les administrateurs et la direction.

Dans cet article, nous nous pencherons aussi sur les activités du président du conseil en relation avec la direction générale, plus particulièrement avec le PDG. Cet article a été écrit avec l’aide de l’intelligence artificielle (AI).

Rôle du president du conseil syndical | Condo Stratégis

Rôle du président du conseil d’administration

    • Garant de la bonne gouvernance
      1. Le président est le gardien du processus décisionnel.
      2. Il veille au respect des règles de gouvernance, de transparence et d’éthique.
      3. Il s’assure que les décisions sont prises dans l’intérêt supérieur de la société et de ses parties prenantes.
    • Animateur du conseil
      1. Le président convoque et dirige les réunions du conseil, établit l’ordre du jour avec le secrétaire ou en concertation avec la direction.
      2. Il garantit des débats de qualité, ouverts, où chaque administrateur peut s’exprimer.
      3. Il veille à ce que les discussions ne soient pas monopolisées par certains et que les décisions soient collégiales.
    • Lien entre le conseil et la direction
      1. Le président est l’interlocuteur privilégié du chef de la direction (CEO ou DG).
      2. Il facilite la communication, sans toutefois empiéter sur le rôle opérationnel de la direction.
      3. Dans les bons modèles de gouvernance, il agit comme un contrepoids équilibré, ni marionnette de la direction, ni obstacle inutile.

Activités clés du président eu égard au conseil d’administration

Planification et organisation

      • Préparer l’ordre du jour en priorisant les enjeux stratégiques.
      • S’assurer que les administrateurs reçoivent l’information nécessaire, complète et à temps.
      • Établir un calendrier annuel des réunions et suivis.

Conduite des réunions

      • Ouvrir, diriger et clore les réunions avec efficacité.
      • Maintenir la discipline, gérer le temps, favoriser la participation équilibrée.
      • Résumer les débats et clarifier les décisions avant l’adoption de résolutions.

Supervision du fonctionnement du conseil

      • S’assurer que les comités du conseil (audit, gouvernance, ressources humaines, etc.) fonctionnent bien.
      • Évaluer la performance du conseil et des administrateurs (autoévaluation ou avec experts externes).
      • Promouvoir la formation continue des administrateurs.

Représentation institutionnelle

      • Le président est souvent porte-parole du conseil auprès des actionnaires et des partenaires.
      • Dans certains contextes, il participe à des rencontres stratégiques, mais en gardant sa casquette de gouvernance, non de gestion opérationnelle.

Succession et continuité

      • Il contribue à la planification de la relève du PDG et parfois même du conseil lui-même.
      • Il veille à maintenir une composition équilibrée du conseil en termes de compétences, diversité et indépendance.

_________________________

En résumé, le président du conseil ne gère pas l’entreprise. Son rôle est de gérer le conseil.

      • La direction(PDG/DG) gère l’organisation au quotidien.
      • Le président du conseil(PCA) assure que le conseil joue pleinement son rôle : surveiller, approuver la stratégie, contrôler la performance et protéger les intérêts de la société et de ses parties prenantes.

Les dilemmes éthiques courants des leaders…et comment les affronter avec intégrité et confiance


Voici un article qui aborde les nombreuses situations de dilemmes éthiques que les leaders sont appelés à renconter. Comment procéder avec intégrité ? Cet article a été écrit avec l’aide de l’intelligence artificielle (AI).

Un leader n’est jamais simplement un décideur : il est un gardien de la confiance collective. Pourtant, le pouvoir décisionnel l’expose régulièrement à des dilemmes éthiques subtils ou corrosifs. En voici les principaux, accompagnés de stratégies pour les naviguer avec hauteur.

 

Principe éthique : -

1. Le conflit d’intérêts

Le dilemme :

Favoriser, volontairement ou non, un individu ou un groupe avec lequel on a un lien personnel, financier ou professionnel.

Exemples : Négocier un contrat avec un proche, promouvoir un collaborateur ami, investir dans une entreprise partenaire.

Comment naviguer :

Déclaration proactive de tout lien pertinent.

Mise à l’écart volontaire des décisions concernées.

Recours à un comité indépendant pour éviter les biais perçus ou réels.

Favoriser la culture de la transparence dans l’ensemble de l’organisation.

2. La pression des résultats à court terme

Le dilemme :

Satisfaire les attentes (actionnaires, CA, clients) peut mener à des raccourcis douteux : manipuler des chiffres, éviter des règles, négliger des principes.

Comment naviguer :

Affirmer des balises non négociables.

Mesurer le succès au-delà des indicateurs financiers.

Récompenser l’intégrité autant que la performance.

Prendre le temps de bâtir une performance durable.

3. La loyauté envers l’organisation vs l’obligation morale de dénoncer

Le dilemme :

Que faire lorsqu’on découvre une faute, une fraude ou une injustice ? Parler expose, mais se taire trahit.

Comment naviguer :

Favoriser des mécanismes internes de dénonciation sécurisés.

Offrir une protection explicite aux lanceurs d’alerte.

Se demander : “Et si cette situation concernait un proche ?”

Considérer que le silence, parfois, est une faute.

4. L’équité dans les décisions difficiles

Le dilemme :

Doit-on congédier, promouvoir ou répartir des ressources dans des contextes sensibles (crise, redressement, fusions) ?

Comment naviguer :

Établir des critères objectifs et documentés.

Communiquer avec humanité et clarté.

Faire preuve d’écoute même dans la rupture.

Montrer l’exemple en acceptant soi-même des sacrifices.

5. Les différences culturelles ou morales

Le dilemme :

Comment respecter les valeurs de l’entreprise lorsqu’elles entrent en tension avec les normes locales d’un marché ou d’un partenaire ?

Comment naviguer :

Ancrer l’action dans les valeurs fondamentales de l’organisation.

Éviter le relativisme moral tout en restant respectueux.

Former les équipes aux enjeux interculturels éthiques.

Adopter une posture d’apprentissage, sans compromis sur l’essentiel.

6. La vérité partielle ou le silence stratégique

Le dilemme :

Dire la vérité… oui, mais jusqu’où ? Et à quel moment ? Trop en dire peut nuire, trop en cacher détruit la confiance.

Comment naviguer :

Privilégier l’honnêteté, même si elle est inconfortable.

Contextualiser sans dissimuler.

Admettre les erreurs rapidement : cela humanise et rassure.

Préparer les équipes à la complexité, pas à la perfection.

La boussole du leader éthique

Avant de prendre une décision importante, posez-vous trois questions simples mais implacables :

1. Serais-je à l’aise si cette décision était publiée dans un journal demain ?

2. Agirais-je ainsi si mes intérêts personnels n’étaient pas en jeu ?

3. Cette décision renforcera-t-elle la confiance que les autres ont en moi ?

Si vous hésitez à répondre “oui” à l’une d’elles, prenez un pas de recul. Le leadership véritable commence souvent dans l’inconfort de la réflexion.

Vos commentaires sont les bienvenus.

Gouvernance des sociétés : Les nouveautés marquantes en 2025 au Canada et aux États-Unis


Voici un résumé des principales nouveautés en gouvernance des sociétés en 2025, au Canada et aux États-Unis. Cet article a été écrit avec l’aide de IA.

Introduction

L’année 2025 s’annonce comme un tournant délicat pour la gouvernance des sociétés en Amérique du Nord. Les conseils d’administration avancent sur un terrain mouvant : d’un côté, un retour aux fondements classiques — rigueur, indépendance, reddition de comptes — et de l’autre, des enjeux très contemporains : intelligence artificielle, cybersécurité, divulgation climatique, diversité et transparence des propriétaires réels.

Au Canada comme aux États-Unis, plusieurs décisions réglementaires et judiciaires ont remodelé l’agenda des conseils. Certaines réformes se sont accélérées, d’autres ont été mises en pause, mais toutes imposent aux administrateurs de rester attentifs et vigilants.

L'IA doit être incluse dans les conversations sur la gestion des risques.»  #IA #CA #gouvernance | Les Affaires

Canada : transparence accrue, climat et diversité en pause, mais l’IA monte à l’ordre du jour

Climat et diversité : un arrêt temporaire stratégique

En avril 2025, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM, regroupement des régulateurs boursiers provinciaux) ont annoncé qu’elles suspendaient deux projets importants :

    • Une règle sur la divulgation climatique (inspirée des normes internationales de durabilité).
    • Un renforcement des obligations de divulgation sur la diversité dans les conseils.

Cette pause vise à observer l’évolution aux États-Unis et à l’international, afin d’éviter aux entreprises canadiennes des ajustements coûteux dans un contexte d’incertitude. Cependant, le Conseil canadien des normes de durabilité (CSSB) avance sur des normes volontaires — CSDS 1 et CSDS 2 — qui encadrent la communication sur les risques généraux et climatiques. Les conseils avisés commencent à les intégrer même sans obligation légale.

Donc, en pratique, les conseils d’administration doivent maintenir une certaine cohérence avec ces normes volontaires, tout en proportionnant les efforts à la matérialité réelle des risques pour l’entreprise.

Transparence des propriétaires réels : une nouvelle ère

Le Canada a renforcé les obligations de déclarer le nom des personnes ayant un contrôle significatif (propriétaires réels qui détiennent ou contrôlent une proportion importante des actions ou droits de vote).

    • Au fédéral, un registre public permet désormais de consulter ces informations.
    • Au Québec, depuis 2023, les bénéficiaires ultimes sont inscrits au Registraire des entreprises et les recherches sont ouvertes au public.
    • En Colombie-Britannique, des mesures similaires sont en voie d’être mises en place.

L’enjeu pour le conseil est de s’assurer que les données déclarées soient exactes, à jour et cohérentes avec les obligations bancaires ou de lutte contre le blanchiment.

Institutions financières : intégrité, gestion des tiers et résilience

Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF, organisme fédéral de supervision des banques et assureurs) a introduit ou renforcé plusieurs lignes directrices :

    • Politique d’intégrité et de sécurité : attentes claires sur l’éthique, la protection de l’information et le contrôle des fournisseurs.
    • Gestion des tiers (B-10) et cybersécurité (B-13) : suivi rigoureux des partenaires externes et de leurs systèmes.
    • Résilience opérationnelle (E-21) : obligation d’être prêt à continuer ses activités même en cas de crise majeure.

La conséquence de ces lignes directives est que le comité de risque d’un conseil doit inclure ces dimensions dans sa surveillance régulière.

Politiques de vote des investisseurs : l’IA entre officiellement en scène

Les deux grands conseillers en vote — ISS et Glass Lewis — ont publié leurs lignes directrices 2025. Parmi les nouveautés, la surveillance de l’intelligence artificielle devient un critère explicite.

Un conseil qui ne démontre pas comment il encadre l’utilisation de l’IA (rôles, responsabilités, limites) risque des recommandations de vote défavorables lors de l’assemblée.

États-Unis : climat et diversité secoués, cybersécurité encadrée, et réformes juridiques en cours

Règle climat : frein brutal

La règle sur la divulgation climatique adoptée par la SEC (le régulateur des marchés américains) en 2024 a été fortement contestée en justice. En mars 2025, la SEC a décidé de ne plus défendre activement cette règle devant les tribunaux. Résultat : beaucoup d’entreprises américaines stabilisent leurs rapports actuels sans aller plus loin pour le moment.

Diversité au conseil : revirement pour le NASDAQ

En décembre 2024, une cour d’appel a annulé l’obligation imposée aux sociétés cotées au NASDAQ de publier la composition démographique de leur conseil ou d’expliquer leur absence de diversité. C’est un recul réglementaire notable, même si certaines entreprises poursuivent ces pratiques volontairement.

Cybersécurité : divulgation rapide obligatoire

Depuis fin 2023, les entreprises cotées doivent signaler tout incident de cybersécurité jugé « matériel » (important pour les investisseurs) dans un délai de 4 jours ouvrables via un formulaire officiel (Form 8-K).
En 2025, la SEC a précisé : si l’incident n’est pas matériel, il peut être communiqué de façon volontaire sous une autre rubrique, mais sans délai strict.

L’enjeu pratique ici est que l’on doit mettre en place un processus clair d’évaluation de la gravité d’un incident afin de respecter les délais.

Réformes juridiques au Delaware

Le Delaware, État où la majorité des grandes sociétés américaines sont enregistrées, continue d’ajuster ses lois :

    • Possibilité pour certaines sociétés de limiter la responsabilité des dirigeants pour des erreurs de jugement ordinaires (mais pas pour faute grave ou manquement à la bonne foi).
    • Précisions jurisprudentielles sur le devoir de surveillance (« Caremark »), qui rappellent que la perfection n’est pas exigée, mais qu’un minimum de vigilance est obligatoire.
Tendances de la saison des assemblées annuelles 2025

Le volume de propositions soumises par les actionnaires a baissé en 2025, notamment sur les sujets climatiques, en raison d’un plus grand nombre d’exclusions accordées par la SEC.

États américains « anti-ESG »

Certains États, comme le Texas, ont adopté des lois contraignantes pour les conseillers en vote, notamment lorsque leurs recommandations s’appuient sur des critères environnementaux ou sociaux. Les firmes visées contestent ces lois au nom de la liberté d’expression.

L’IA : nouveau chapitre de la gouvernance

En 2025, l’intelligence artificielle n’est plus un sujet annexe. Les investisseurs, par l’intermédiaire des conseillers en vote, exigent que le conseil :

    • Identifie clairement qui supervise l’IA.
    • Évalue les risques et bénéfices.
    • Intègre ces éléments dans ses politiques et communications aux actionnaires.

Conclusion : traditions et adaptation

L’année 2025 démontre que les principes intemporels de la gouvernance — indépendance, compétence, transparence — restent essentiels. La nouveauté est dans la nature des sujets à traiter : IA, cybersécurité, transparence des propriétaires, climat et diversité dans un contexte plus politisé.

Les conseils qui parviennent à allier rigueur traditionnelle et adaptation lucide aux enjeux émergents seront les mieux placés pour affronter 2026.


Références et lectures utiles (liens)

  1. Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM/CSA), « Mise à jour sur les projets de divulgation liés au climat et à la diversité », 23 avril 2025. securities-administrators.ca
  2. CPA Ontario, « Normes canadiennes d’information sur la durabilité (CSDS 1 et CSDS 2) – périodes ouvertes à compter du 1er janvier 2025 ». cpaontario.ca
  3. IAS Plus / Deloitte, « CSSB publie les premières CSDS (volontaires) », 18 décembre 2024. iasplus.com
  4. Corporations Canada (ISDE), « Individus ayant un contrôle important (ISC) – registre et recherche », mis à jour 22 janvier 2024. ised-isde.canada.ca
  5. Gowling WLG, « Accès public à l’information sur les ISC en vertu de la LCSA », 28 mai 2024. gowlingwlg.com
  6. Gouvernement du Québec, « Accéder au registre des entreprises (REQ) – recherche publique », 13 mai 2024. quebec.ca
  7. Gowling WLG, « Le Québec à l’avant-garde de la transparence des entreprises (recherche par nom accessible dès mars 2024) », 16 février 2023. gowlingwlg.com
  8. Province de la Colombie-Britannique, « Transparency Register – obligations pour les sociétés privées (depuis 2020) » (mise à jour 1 nov. 2024). gov.bc.ca
  9. Lawson Lundell, « À venir : registre public de transparence des sociétés en C.-B. (été 2025) », 9 juin 2025. lawsonlundell.com
  10. BSIF/OSFI, « Ligne directrice Intégrité et sécurité », 31 janvier 2024. osfi-bsif.gc.ca
  11. BSIF/OSFI, « Nouvelle ligne directrice B-10 – gestion du risque lié aux tiers » (communiqué), 24 avril 2023; entrée en vigueur 1er mai 2024. osfi-bsif.gc.ca
  12. BSIF/OSFI, « Ligne directrice B-13 – Gestion du risque technologique et cyber » (lettre finale), 13 juillet 2022; entrée en vigueur 1er janvier 2024. osfi-bsif.gc.ca
  13. U.S. SEC, « SEC Votes to End Defense of Climate Disclosure Rules », 27 mars 2025 (communiqué). sec.gov
  14. Cour d’appel du 5e circuit (en banc), Alliance for Fair Board Recruitment v. SEC, No. 21-60626, 11 décembre 2024 (opinion). ca5.uscourts.gov
  15. Harvard Law School Forum on Corporate Governance, « Fifth Circuit Vacates SEC’s Approval of Nasdaq Board Diversity Rules », 12 janv. 2025. corpgov.law.harvard.edu
  16. U.S. SEC, « Exchange Act Form 8-K – C&DI; (Item 1.05/8.01) » (page d’interprétations). sec.gov
  17. U.S. SEC – Statement of Erik Gerding, Director (Mai 2024) sur l’usage approprié de l’Item 1.05. sec.gov
  18. Richards, Layton & Finger, « Delaware enacts landmark amendments to the DGCL » (sections 144 et 220), 26 mars 2025. rlf.com
  19. Wolters Kluwer, « Delaware’s new corporation law amendments » (safe harbors §144; inspection §220), 25 mars 2025. wolterskluwer.com
  20. Jenner & Block, « Delaware’s 102(b)(7) Exculpation of Senior Officers — One Year Later » (contexte 2022-2023). jenner.com
  21. Sidley, « Chancery Rejects ‘Quibbles’ as the Basis for Caremark Claims » (rappel sur le devoir de surveillance), 14 janv. 2025. sidley.com
  22. ISS Governance – Insights, « 2025 U.S. Proxy Season: Midseason Review Finds Sharp Drop in Shareholder Resolutions on Ballot », 29 mai 2025. issgovernance.com
  23. Harvard Law School Forum, « The 2025 Proxy Season in 7 Charts », 17 juil. 2025. corpgov.law.harvard.edu
  24. Reuters, « US investors back away from climate and social reforms », 11 juil. 2025. reuters.com
  25. Reuters, « Glass Lewis and ISS sue Texas over law limiting DEI, ESG proxy advice », 24 juil. 2025. reuters.com
  26. Financial Times, « Texas overplays its hand with new anti-ESG law », 8 août 2025. ft.com
  27. Glass Lewis, « 2025 U.S. Benchmark Policy Guidelines » (PDF), nov. 2024. glasslewis.com
  28. Glass Lewis, « 2025 Canada Benchmark Policy Guidelines » (PDF), 2024. glasslewis.com
  29. Glass Lewis – News, « Publishes its 2025 proxy voting policy guidelines »  (mise à jour AI & réunions), 14 nov. 2024. glasslewis.com
  30. Akin Gump, « ISS, Glass Lewis and BlackRock issue 2025 voting guidelines » (synthèse), 15 janv. 2025. akingump.com
  31. Harvard Law School Forum, « ISS 2025 U.S. Benchmark Policy Guidelines » (synthèse), 17 févr. 2025. corpgov.law.harvard.edu
  32. NIST, « Artificial Intelligence Risk Management Framework (AI RMF 1.0) » (janv. 2023). nvlpubs.nist.gov
  33. NIST, « Privacy Framework 1.1 – Initial Public Draft » (14 avril 2025). nvlpubs.nist.gov
  34. NIST, « Cybersecurity Framework 2.0 » (26 févr. 2024).  nvlpubs.nist.gov

Quand la gouvernance façonne la diplomatie : leçons pour le monde des affaires


Dans un monde où les frontières entre sphères nationale et internationale s’estompent, la gouvernance d’un État n’est plus un enjeu strictement interne. Elle façonne directement sa crédibilité, sa stabilité et son influence à l’échelle mondiale.

Ce constat, largement valable pour les États, mérite aussi d’être transposé à la gouvernance des entreprises. Cet article a été écrit avec l’aide de IA.

Donald Trump et Carney sur le « 51e État »

Gouvernance interne et influence externe : un lien indissociable

Comme dans le monde des affaires, la cohérence entre les principes internes et les comportements externes est devenue essentielle. Un État bien gouverné, transparent, stable et responsable inspire la confiance, attire les partenaires et renforce son rôle dans la définition des normes collectives.

À l’inverse, les régimes autoritaires, instables ou incohérents exportent leurs failles : instabilité, décisions arbitraires, repli sur soi, affaiblissement des mécanismes collectifs. Cette logique se reflète aussi dans les entreprises mal gouvernées, dont les comportements à l’international minent leur réputation et fragilisent leur performance durable.

États-Unis vs Canada : deux styles de gouvernance démocratique

Les États-Unis illustrent bien cette dynamique de tension.
Selon l’administration en place, le pays peut incarner :

    • un leader mondial engagé dans la défense de la démocratie et du multilatéralisme,
    • ou au contraire un acteur impulsif et imprévisible, minant les institutions qu’il avait lui-même contribué à créer.

Le Canada, quant à lui, mise sur une gouvernance plus stable, plus cohérente avec ses valeurs : respect des institutions, prévisibilité, transparence. Cette posture constante renforce sa légitimité diplomatique, même s’il reste un acteur modeste sur le plan militaire ou stratégique.

Cette comparaison met en lumière une vérité que le monde des affaires connaît bien : la stabilité, la transparence et l’alignement entre discours et action sont des facteurs clés de confiance et de performance, à l’interne comme à l’externe.

En conclusion : une leçon de gouvernance applicable aux conseils d’administration

Cette série d’analyses sur la gouvernance démocratique visait à montrer que les principes de bonne gouvernance ne s’arrêtent pas aux frontières d’un État ou aux décisions d’un conseil d’administration. Ils ont des répercussions profondes :

    • sur la résilience institutionnelle,
    • sur la valeur perçue par les parties prenantes,
    • et sur la capacité d’influencer positivement l’environnement externe.

Les États-Unis et le Canada illustrent deux modèles démocratiques contrastés :

    • l’un fondé sur la séparation des pouvoirs, mais vulnérable à la polarisation ;
    • l’autre plus centralisé mais stable, misant sur la collaboration et la responsabilité partagée.

Dans les deux cas, la gouvernance démocratique – comme la gouvernance d’entreprise – demeure un projet vivant, fragile, perfectible. Elle nécessite vigilance, adaptation et engagement constant.

Alors, en gouvernance comme en diplomatie, la vraie question demeure :

Quelle organisation voulons-nous bâtir, et sur quelles règles partagées allons-nous fonder sa légitimité et sa durabilité ?

La taxe sur les services numériques (DST) au Canada : un équilibre délicat entre justice fiscale et tensions commerciales


À l’ère du numérique, les géants technologiques ont bâti des empires économiques dont les revenus sont souvent déconnectés des frontières physiques. Face à ce phénomène, plusieurs pays ont cherché à adapter leur fiscalité. Le Canada, comme la France, le Royaume-Uni ou l’Italie, a introduit une taxe sur les services numériques (DST).

Adoptée par le projet de loi C-59 et entrée en vigueur en juin 2024, cette taxe de 3 % s’applique rétroactivement aux revenus numériques générés au Canada depuis 2022 par les grandes entreprises mondiales. Bien que justifiée par une volonté d’équité fiscale, cette mesure soulève des débats nourris quant à son efficacité économique, ses répercussions commerciales et sa compatibilité avec une solution fiscale internationale concertée.

Taxe GAFA : les Etats-Unis sanctionnent la France... avec sursis

La justification première de la DST repose sur le principe d’équité fiscale. Depuis des années, les grandes entreprises du numérique (Amazon, Google, Meta et autres) génèrent des milliards de dollars de revenus publicitaires ou d’abonnement sur les marchés nationaux sans y payer d’impôt proportionnel. Le modèle d’affaires fondé sur les plateformes numériques leur permet d’atteindre les consommateurs canadiens sans présence physique significative, ce qui réduit leur assujettissement à l’impôt sur les bénéfices des sociétés.

Dans ce contexte, la DST constitue un outil de rééquilibrage fiscal. Elle vise à taxer les revenus tirés de la publicité ciblée, de l’intermédiation de marché et de la monétisation des données personnelles, autant de ressources générées par l’activité des utilisateurs canadiens. Le gouvernement fédéral estime que la taxe pourrait rapporter environ 7,2 milliards de dollars sur cinq ans, une somme non négligeable dans un contexte de pressions budgétaires accrues et de volonté de financer les services publics ou soutenir la création de contenu culturel canadien.

La DST permettrait également de rétablir une forme de neutralité concurrentielle. En taxant les revenus des plateformes étrangères, elle vise à offrir un espace économique plus équitable aux entreprises canadiennes de médias, de commerce en ligne ou de services numériques, souvent désavantagées par la domination algorithmique et financière de leurs concurrentes américaines.

Toutefois, les avantages escomptés de la DST s’accompagnent de répercussions indirectes potentiellement préjudiciables. Bien qu’elle cible les revenus des multinationales, la taxe est susceptible d’être répercutée en aval, c’est-à-dire sur les entreprises locales ou les consommateurs. Par exemple, une PME qui fait de la publicité sur Facebook ou Google Ads pourrait voir ses coûts augmenter, les plateformes choisissant d’intégrer la taxe dans leurs tarifs. Le fardeau fiscal serait ainsi transféré à ceux que la DST prétend défendre.

De même, les utilisateurs de plateformes comme Amazon Prime, Netflix ou Spotify pourraient faire face à une hausse du prix des abonnements, les entreprises compensant la ponction fiscale par des ajustements tarifaires. Si cette dynamique s’installe, la taxe perd une part de son efficacité redistributive et peut même nuire à l’accès au numérique pour certains segments de la population.

S’ajoute à cela la complexité administrative. La DST oblige les entreprises à distinguer les revenus canadiens de leurs revenus globaux, à identifier les utilisateurs en fonction de leur localisation et à ajuster leur comptabilité rétroactivement pour les années 2022 et 2023. Cela implique des coûts importants de conformité, en particulier pour les entreprises opérant dans plusieurs juridictions, et pourrait freiner l’innovation ou dissuader certains acteurs de maintenir leurs services au Canada.

Au-delà des considérations économiques internes, la DST canadienne soulève un enjeu de politique commerciale internationale. Les États-Unis, dont les entreprises sont les principales cibles de la mesure, voient d’un très mauvais œil cette taxation unilatérale. Washington a d’ailleurs exprimé son opposition en invoquant les règles de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) et en menaçant d’imposer des mesures de rétorsion commerciale si la taxe était maintenue.

L’hostilité américaine repose sur deux arguments. D’une part, la taxe serait discriminatoire, dans la mesure où elle cible quasi exclusivement des entreprises américaines, ce qui constituerait une forme de protectionnisme déguisé. D’autre part, son application rétroactive serait contraire aux principes fondamentaux de sécurité juridique et d’équité procédurale.

Ce contexte crée une zone d’incertitude diplomatique et économique pour le Canada. Si les tensions se durcissent, elles pourraient affecter d’autres secteurs d’échange avec les États-Unis, comme l’agriculture, l’automobile ou l’énergie. Le Canada se retrouve alors dans une posture délicate : d’un côté, il cherche à défendre sa souveraineté fiscale et son modèle de redistribution ; de l’autre, il doit ménager une relation commerciale cruciale pour son économie.

Conscient des limites de l’approche nationale, le Canada a affirmé son intention de retirer sa DST dès qu’une solution multilatérale sera en place. Depuis 2021, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) travaille à un cadre fiscal international sous le nom de « Pilier Un ou Pillar One », destiné à répartir plus équitablement les droits d’imposition entre les pays en fonction de la localisation des utilisateurs numériques.

Ce projet, soutenu par plus de 140 pays, vise à instaurer une règle de répartition des bénéfices excédentaires des multinationales les plus rentables, combinée à un impôt minimum mondial. Si cet accord était ratifié, il constituerait un tournant majeur pour la fiscalité internationale. Toutefois, sa mise en œuvre a été plusieurs fois repoussée, et son avenir demeure incertain, notamment en raison des échéances électorales aux États-Unis et des divergences persistantes entre les pays membres.

Dans cette attente, le Canada a donc opté pour une mesure transitoire, considérant que l’inaction serait encore plus dommageable. Cette posture se veut pragmatique, mais elle comporte le risque de ralentir les négociations multilatérales ou de décourager d’autres pays de coopérer s’ils perçoivent une prime à l’unilatéralisme.

La taxe sur les services numériques canadienne reflète les tensions profondes entre la souveraineté fiscale nationale et les dynamiques globales du numérique. Bien qu’elle soit imparfaite, critiquée pour son application rétroactive, sa complexité ou son potentiel conflictuel, elle constitue une réponse politique crédible à un déséquilibre réel. Elle affirme la volonté du Canada de ne pas rester passif face à l’érosion des bases fiscales et à la concentration des profits par des entreprises souvent insensibles aux réalités locales.

Le défi, pour le Canada, sera de gérer les répercussions à court terme (réactions commerciales, transfert de coûts, incertitude réglementaire), tout en soutenant l’élan vers une solution fiscale internationale harmonisée.

Il faudra aussi veiller à ce que les recettes générées soient affectées à des secteurs porteurs – culture, innovation, éducation numérique – afin que cette taxe ne soit pas perçue uniquement comme une mesure punitive, mais bien comme un levier pour renforcer la souveraineté économique dans un monde interconnecté.

Gouvernance et relations internationales : crédibilité, alliances et pouvoir d’influence


Introduction

La manière dont un État se gouverne à l’interne influence directement sa façon d’agir à l’externe. Les régimes autoritaires ont tendance à exporter leurs pratiques — opacité, centralisation, rapport conflictuel au droit — dans leurs relations diplomatiques. À l’inverse, les démocraties solides favorisent généralement un ordre international fondé sur des règles, la coopération et la responsabilité.

Ce dixième, et dernier article, explore les effets de la gouvernance démocratique ou autoritaire sur la politique étrangère des États-Unis et du Canada. Il interroge leur crédibilité diplomatique, leur rôle dans les institutions multilatérales, et la manière dont leur gouvernance interne façonne leur pouvoir d’influence dans un monde en mutation.

Managing the Canada-US Relationship From the Honeymoon to the Long-term |  Wilson Center

États-Unis : entre leadership mondial et repli stratégique

Longtemps considérés comme les architectes et les garants de l’ordre libéral mondial fondé sur le multilatéralisme (ONU, OTAN, OMC, accords de Paris), les États-Unis se distinguent par une attitude ambivalente : ils soutiennent activement ces institutions… mais peuvent aussi s’en retirer ou les contourner dès lors que leurs intérêts nationaux immédiats sont en jeu. Cette ambivalence nuit à la prévisibilité et à la cohérence de leur leadership mondial.

Forces :

    1. Un réseau d’alliances sans égal

Les États-Unis sont au cœur des alliances militaires et diplomatiques les plus influentes : ONU, OTAN (défense collective transatlantique), G7 (puissances économiques avancées), AUKUS (pacte indo-pacifique avec le Royaume-Uni et l’Australie), de nombreux traités bilatéraux (ex. avec Israël, Corée du Sud, Japon). Ce réseau permet une projection globale de leur influence.

    1. Une puissance militaire et économique dominante

Le budget militaire américain est supérieur à celui des 10 pays suivants réunis.
Leur économie, malgré la montée de la Chine, reste un centre financier, technologique et universitaire mondial.

    1. Un leadership diplomatique réactif

Même lorsque leur engagement multilatéral est critiqué, les États-Unis disposent de ressources diplomatiques, financières et logistiques leur permettant de réagir vite et efficacement aux grandes crises mondiales — souvent en position de leadership ou de coordination.

En cas de crise mondiale (sanitaire, climatique, militaire), les États-Unis sont toujours en mesure d’organiser des coalitions, de fournir de l’aide ou de fixer l’agenda.

Failles :

    1. Inconstance stratégique

Les écarts majeurs entre administrations successives (Obama → Trump → Biden→Trump) donnent l’impression d’une politique étrangère erratique. Cela affaiblit la confiance des alliés et partenaires dans la parole américaine.

    1. Déclin de la crédibilité démocratique

L’attaque du Capitole (6 janvier 2021), la remise en cause des résultats électoraux de 2020, les lois restrictives sur le vote, et les tensions raciales ont fragilisé leur légitimité morale comme modèle démocratique.

    1. Diplomatie instrumentalisée

Sous Trump, la politique étrangère est devenue un outil de rapport de force, y compris contre les alliés traditionnels (ex. retrait de l’UNESCO, menaces sur l’OTAN, guerre commerciale contre l’UE). Cela a contribué à l’affaiblissement des normes internationales (libre-échange, coopération climatique, droit international).

Les effets d’une gouvernance intérieure instable se répercutent dans la diplomatie : perte de fiabilité, affaiblissement des normes internationales, et retrait partiel du leadership mondial.

        • Perte de fiabilité auprès des alliés historiques (Canada, Europe, OTAN).
        • Montée d’alternatives (Chine, Russie, BRICS) cherchant à combler le vide laissé par l’hésitation américaine.
        • Retrait relatif du leadership mondial, même si les États-Unis demeurent incontournables.

Canada : diplomatie de la modération et cohérence démocratique

Bien qu’il soit de puissance moyenne, le Canada jouit d’une image généralement positive sur la scène internationale. Il se positionne comme médiateur, bâtisseur de consensus et promoteur du multilatéralisme, en accord avec ses pratiques de gouvernance interne.

Forces du Canada à l’international

    1. Cohérence politique

Le Canada bénéficie d’un système parlementaire stable, d’une alternance régulière du pouvoir sans crise majeure, et d’institutions publiques solides (Parlement, tribunaux, gouvernements provinciaux). Cette stabilité favorise :

        • la prévisibilité diplomatique dans ses positions à l’étranger ;
        • la confiance des partenaires internationaux et investisseurs ;
        • la continuité de ses engagements, malgré les changements de gouvernement.

Exemple : Même avec des différences entre gouvernements conservateurs et libéraux, le Canada est resté engagé envers l’OTAN, le libre-échange et la diplomatie multilatérale.

    1. Leadership moral

Le Canada est souvent perçu comme une voix modérée et engagée pour :

        • la défense des droits de la personne (y compris LGBTQ+, autochtones, réfugiés) ;
        • L’égalité des genres (par exemple, la diplomatie féministe, le développement ciblé) ;
        • la gouvernance démocratique (soutien aux élections libres, à la société civile) ;
        • la lutte contre les changements climatiques (signature de l’Accord de Paris, taxe carbone).

Ce leadership moral est parfois contesté par des incohérences internes, mais il demeure un élément central du positionnement international du Canada.

    1. Engagement multilatéral

Le Canada est l’un des rares pays à être :

        • membre fondateur de l’ONU, actif dans les opérations de paix et les forums de gouvernance mondiale ;
        • partenaire fiable de l’OTAN (sécurité), de l’OMC (commerce), de la Francophonie et du Commonwealth (identité culturelle et diplomatique) ;
        • membre influent du G7, où il défend les intérêts démocratiques et de développement durable ;
        • partie prenante de l’ALENA, devenu ACEUM, renforçant son intégration économique avec les États-Unis et le Mexique.

Ce multilatéralisme permet au Canada :

        • d’amplifier sa voix en travaillant en coalition ;
        • de contribuer à l’élaboration des normes internationales ;
        • et de compenser son poids militaire modeste par une diplomatie active.

Faiblesses :

    1. Capacité d’influence limitée

Le Canada n’est ni une puissance militaire majeure ni une superpuissance économique. Ses forces armées sont bien formées, mais leur taille est modeste, et ses capacités d’intervention à l’étranger sont limitées par rapport à celles des États-Unis, de la Chine ou de la France.

Sur le plan économique, bien que le Canada soit un membre du G7, son influence reste modérée sur les grandes décisions globales.

    1. Contradictions internes

Le Canada promeut une image d’État de droit, de paix et de respect des droits de la personne sur la scène internationale. Mais cette image peut être fragilisée par des tensions ou incohérences internes :

        • Relations avec les peuples autochtones :
          Le Canada reconnaît les droits des Premières Nations, mais plusieurs communautés vivent encore dans des conditions précaires (accès à l’eau potable, logement, santé). Les conflits territoriaux, comme ceux autour de projets d’oléoducs, mettent en lumière des contradictions entre réconciliation et développement économique.
        • Exploitation des ressources naturelles :
          L’exploitation des sables bitumineux et les projets d’infrastructures énergétiques suscitent des critiques environnementales, y compris à l’international. Cela peut nuire à la crédibilité climatique du pays.
        • Ventes d’armes :
          Le Canada vend du matériel militaire à des pays aux pratiques douteuses en matière de droits de la personne (ex. Arabie saoudite), ce qui entre en contradiction avec ses engagements internationaux en faveur de la paix et des droits de la personne.

Ces contradictions réduisent la force morale du Canada lorsqu’il tente de défendre certains principes sur la scène internationale.

    1. Dépendance stratégique aux États-Unis

Le Canada partage avec les États-Unis une frontière, une défense (via NORAD), et une économie profondément intégrée (75 % de ses exportations vont aux États-Unis).
Cette interdépendance limite sa marge de manœuvre autonome dans plusieurs domaines :

        • Commercial : Ottawa doit souvent s’adapter aux décisions américaines (tarifs, normes).
        • Sécuritaire : Le Canada s’aligne sur plusieurs opérations militaires ou politiques étrangères menées par Washington.
        • Diplomatique : Bien qu’il cherche parfois à se distinguer, il reste souvent dans l’orbite géostratégique des États-Unis.

La force du Canada réside dans sa capacité à parler d’une seule voix — une conséquence directe de sa gouvernance démocratique relativement apaisée — et dans son attachement à un ordre international fondé sur le droit.

Tableau comparatif

Dimension États-Unis Canada
Vision stratégique Leadership global, parfois unilatéral Multilatéralisme coopératif
Alliances principales L’OTAN, Le G7, L’AUKUS, Les traités bilatéraux L’OTAN, le G7, la Francophonie et le Commonwealth
Consistance diplomatique Variable selon l’administration Stable, modérée
Image internationale Ambivalente, parfois perçue comme dominatrice Positive, axée sur la paix et les droits
Crédibilité démocratique Fragilisée par des tensions internes Relativement forte
Poids économique et militaire Très élevé Moyen
Influence normative Forte, mais polarisée Morale, mais limitée

Quand la gouvernance intérieure façonne la diplomatie

Il existe une relation étroite entre la manière dont un pays se gouverne à l’intérieur et la manière dont il agit sur la scène internationale.
Autrement dit, la cohérence démocratique interne rejaillit sur la crédibilité diplomatique externe.

    • Un régime démocratique stable et prévisible, fondé sur des institutions solides et une culture de responsabilité, inspire la confiance de ses partenaires internationaux. Il favorise la coopération, le respect du droit international et le renforcement des normes collectives.
    • À l’inverse, un régime autoritaire ou instable tend à exporter ses dérives : imprévisibilité, instrumentalisation des relations bilatérales, désengagement des engagements multilatéraux, voire cynisme stratégique.

Les États-Unis illustrent bien cette tension : selon le président en place, ils peuvent incarner tour à tour un rempart contre l’autoritarisme ou un acteur impulsif, unilatéral, voire coercitif.

Le Canada, de son côté, mise sur une gouvernance interne stable, des institutions respectées et une politique étrangère généralement alignée sur ses valeurs démocratiques. C’est de cette cohérence entre principes internes et actions internationales qu’il tire une grande partie de sa légitimité diplomatique.


Conclusion de la série

Cette série de dix articles a voulu démontrer que la gouvernance démocratique dépasse le simple cadre national. Elle influence profondément la cohésion sociale, la performance économique, la résilience institutionnelle… mais aussi la position géopolitique d’un État.

Les États-Unis et le Canada, bien qu’unis par des alliances solides, incarnent deux façons distinctes de vivre la démocratie :

    • L’un s’appuie sur une séparation stricte des pouvoirs et un système de contrepoids puissants, mais est affaibli par la polarisation politique et une tendance à l’unilatéralisme diplomatique.
    • L’autre adopte un modèle plus centralisé mais stable, misant sur la coopération intergouvernementale, la responsabilité publique, et une culture du consensus démocratique.

Dans les deux cas, la démocratie n’est jamais acquise. Elle demeure un projet fragile, exigeant, et perfectible, qui nécessite d’être constamment défendu, adapté et renouvelé.

Au fond, la question dépasse la comparaison institutionnelle.
Elle nous ramène à l’essentiel :

    • Quelle société souhaitons-nous construire ?
    • Et quelles règles collectives sommes-nous prêts à respecter pour y parvenir ?

Le bien-être social comme indicateur de gouvernance démocratique


Introduction

Le bien-être social n’est pas seulement un objectif moral : c’est une manifestation concrète du type de gouvernance qu’un État choisit d’adopter. L’accès à des soins de santé, à l’éducation, à la sécurité du revenu et à un environnement sain est un droit dans certains pays, un privilège dans d’autres. Ces choix ne sont pas neutres. Ils traduisent des valeurs collectives et reflètent le degré d’engagement de l’État envers ses citoyens.

Ce neuvième article, d’une série de dix, analyse les politiques sociales aux États-Unis et au Canada, non seulement à travers les dépenses publiques, mais aussi en lien avec la confiance institutionnelle, l’égalité des chances et la capacité d’une société à protéger ses plus vulnérables — des marqueurs essentiels d’une gouvernance démocratique responsable.

Mesurer l'impact des entreprises sur le bien-être des personnes et sur le  développement durable

États-Unis : individualisme, fragmentation et inégalités

Le système social américain repose sur une philosophie libérale centrée sur la responsabilité individuelle et la méfiance envers l’État providence. Cette approche engendre une fragmentation institutionnelle, des filets de sécurité faibles et une dépendance accrue envers le secteur privé.

Santé :

  • Système mixte dominé par les assurances privées.
  • Medicare (pour les personnes âgées) et Medicaid (pour les plus pauvres) sont sous-financés et inégalement accessibles.
  • L’Affordable Care Act (Obamacare) a amélioré la couverture, mais fait l’objet de contestations continues.
  • Conséquence : près de 30 millions d’Américains n’ont toujours pas d’assurance maladie.

Éducation :

  • L’éducation publique est en grande partie financée localement, principalement par les impôts fonciers perçus par chaque district scolaire (school district).
  • L’accès aux études supérieures est freiné par l’endettement massif des étudiants (environ 1,7 trillions $ de dette étudiante).

Sécurité du revenu :

  • Le salaire minimum fédéral n’a pas été augmenté depuis 2009.
  • Le soutien aux familles, aux chômeurs ou aux personnes handicapées est souvent conditionnel, partiel et peu généreux.

Impacts :

  • Taux de pauvreté relativement élevé, même chez les travailleurs.
  • Inégalités structurelles croissantes (notamment raciales) dans la qualité de l’éducation, selon l’endroit où l’on habite.
  • Méfiance envers les institutions sociales, terrain propice à la désinformation et aux discours populistes.

Canada : État providence universel, mais sous pression

Le modèle canadien repose sur une tradition d’État providence modéré, fondé sur l’universalité des services, une fiscalité progressive et la reconnaissance des droits sociaux.

Santé :

  • Système public universel financé par l’État.
  • Accès équitable, peu de barrières financières pour les citoyens.
  • Tensions actuelles : délais d’attente, manque de personnel, déséquilibres interprovinciaux.

Éducation :

  • Éducation publique gratuite jusqu’au cégep. Environ 92,1 % des élèves fréquentent des écoles publiques, assurant un accès large et équitable à l’éducation.
  • Universités financées en partie par l’État, avec des droits de scolarité relativement faibles (surtout au Québec).
  • Environ 57 % des adultes possèdent un diplôme d’études postsecondaires, ce qui place le pays au premier rang mondial.
  • Bonnes performances dans les évaluations internationales (ex. : tests PISA).

Sécurité du revenu :

  • Assurance-emploi, programmes d’aide sociale et crédits d’impôt pour les familles.
  • Système de pensions publiques pour les retraités et les aînés (RPC, PSV).
  • Programmes de soutien aux enfants, proches aidants, et personnes en situation de handicap.

Forces :

  • Taux de pauvreté plus bas, surtout chez les aînés et les enfants.
  • Confiance relativement élevée dans les institutions publiques.
  • Moindre polarisation sur les questions sociales.

Défis :

  • Coût croissant des services.
  • Inégalités régionales et autochtones.
  • Pressions pour privatiser ou restreindre certains services (notamment, en santé).

Tableau comparatif

Domaine États-Unis Canada
Système de santé Privé, fragmenté, inégal Public, universel, sous tension
Éducation Inégalité et endettement élevé Équitable, soutenu par l’État
Filet de sécurité Partiel, conditionnel Large, universel ou ciblé
Fiscalité Moins redistributive Plus progressive
Taux de pauvreté Élevé (env. 12—13 %) Plus faible (env. 8—9 %, < 5 % au Québec)
Inégalités Très élevées Moins marquées
Confiance institutionnelle Moyenne, polarisée Assez élevée, stable

Lien entre bien-être et gouvernance démocratique

Le niveau de bien-être social influence directement :

  • La stabilité politique : une population en détresse est plus vulnérable aux discours extrêmes.
  • La cohésion sociale : les politiques universelles favorisent la solidarité intergénérationnelle et interculturelle.
  • La participation citoyenne : la confiance dans les institutions encourage le vote, l’engagement et le respect du contrat social.

Les systèmes de protection sociale sont donc bien plus que des dispositifs administratifs : ils sont le reflet d’une vision du pouvoir, de ses responsabilités, et du type de société que l’on souhaite construire.

 Conclusion

Le bien-être collectif est un indicateur puissant de la qualité démocratique d’une nation. Aux États-Unis, la gouvernance repose sur un marché roi et une protection sociale minimale, avec des conséquences profondes sur l’égalité et la cohésion.

Le Canada, avec ses institutions sociales plus robustes, démontre qu’un État actif peut soutenir la démocratie sans l’étouffer — à condition d’éviter les excès de centralisation ou d’exclusion.

Le dixième, et dernier article de la série, portera sur les relations internationales : nous y verrons comment les choix de gouvernance intérieure influencent la posture diplomatique d’un pays, ses alliances et sa crédibilité mondiale.

Contraintes réglementaires et gouvernance économique : entre efficacité et équité


Introduction

Dans une démocratie libérale, la gouvernance économique repose sur un principe de base : la liberté d’entreprendre doit coexister avec des règles destinées à encadrer les excès, protéger les citoyens et préserver le bien commun. Mais la frontière entre un État régulateur et un État interventionniste suscite d’importants débats — d’autant plus qu’une dérive autoritaire peut se nourrir, paradoxalement, d’un discours anti-réglementaire… ou d’une régulation instrumentalisée à des fins politiques.

Ce huitième article explore les contraintes réglementaires et les formes de gouvernance économique aux États-Unis et au Canada, en s’attardant aux logiques qui orientent les politiques publiques, aux différences d’approche, et aux tensions entre performance économique, justice sociale et préservation de l’environnement.

Data Governance – Definition, Vorteile, Tipps, Tools

États-Unis : un discours de déréglementation enraciné, mais un État puissant

Depuis les années Reagan, la politique économique américaine est marquée par une rhétorique de déréglementation : moins d’intervention de l’État, plus de pouvoir au marché, responsabilisation individuelle. Ce discours a nourri une méfiance envers les agences fédérales, vues par certains comme une entrave à la liberté économique.

Paradoxe :

  • D’un côté, les États-Unis disposent d’un vaste appareil réglementaire : SEC, FDA (alimentation et médicaments), EPA (environnement), OSHA (santé et sécurité au travail), etc.
  • De l’autre, les administrations républicaines ont fréquemment réduit le budget ou l’autorité de ces agences, au nom de l’efficacité économique ou de la souveraineté des États fédérés.

Dynamiques autoritaires :

  • Contournement des régulations par des décrets exécutifs (ex. : suspension de normes environnementales).
  • Ciblage d’agences jugées politiquement hostiles (ex. : tentative de démantèlement de l’EPA).
  • Usage sélectif de la réglementation pour favoriser des groupes amis ou punir des opposants (ex. : menaces contre des entreprises critiques).

La gouvernance économique aux États-Unis est donc marquée par une tension constante entre idéologie de libre marché et pouvoir exécutif fort, ce qui crée un terrain fertile aux glissements autoritaires déguisés en « réformes de simplification ».

Canada : un État régulateur stable, mais contesté

Au Canada, la tradition réglementaire est plus stable et acceptée socialement. L’État joue un rôle central dans la régulation de l’économie, la protection des consommateurs, et la promotion de la justice sociale, notamment à travers les normes fiscales, environnementales et sociales.

Caractéristiques du modèle canadien :

  • Gouvernance partagée entre les paliers fédéral et provinciaux : la fiscalité, l’environnement, la santé et le travail relèvent souvent de juridictions croisées.
  • Approche proactive : l’État agit souvent par la planification, les consultations, et l’harmonisation des normes (ex. : normes environnementales pancanadiennes).
  • Culture réglementaire robuste, soutenue par des institutions publiques indépendantes (ex. : Conseil canadien des normes, Commissariat à l’environnement).

Enjeux démocratiques :

  • Déficit de participation citoyenne : les politiques réglementaires sont souvent décidées par les fonctionnaires, éloignant les citoyens du processus.
  • Tensions fédérales-provinciales : certaines provinces rejettent les interventions fédérales (ex. : taxe carbone), alimentant des récits populistes de résistance à Ottawa.
  • Poids du lobbying : bien que moins intense qu’aux États-Unis, l’influence des groupes économiques demeure significative.

Le Canada dispose d’un appareil réglementaire cohérent, mais sa légitimité repose sur la transparence, l’inclusion, et l’équilibre entre efficacité administrative et justice sociale

Tableau comparatif

Aspect États-Unis Canada
Vision de l’État Minimaliste, orienté vers le marché Actif, orienté vers la cohésion sociale
Culture réglementaire Méfiance, perçue comme une contrainte Acceptée comme outil d’équité
Niveaux de régulation Fédéral + États, souvent en conflit Fédéral et provinces : une collaboration plus organisée
Risques autoritaires Capture, contournement, instrumentalisation Centralisation, technocratisme
Capacité de réforme Forte, mais instable Stable, mais parfois lente

Contraintes réglementaires et gouvernance démocratique

Les contraintes réglementaires ne sont pas des entraves à la liberté ; elles sont des garanties de justice, de sécurité et de durabilité. Lorsqu’elles sont conçues de manière transparente, fondées sur des données probantes, et mises en œuvre de façon équitable, elles renforcent la légitimité démocratique.

En revanche, dans un contexte autoritaire :

  • La réglementation peut devenir un outil de punition sélective ;
  • Les normes peuvent être affaiblies pour favoriser des intérêts privés ;
  • La déréglementation peut affaiblir les contre-pouvoirs et laisser les citoyens sans protection.

C’est dans ce cadre que le rôle des institutions de gouvernance devient central : leur indépendance, leur transparence et leur capacité à arbitrer entre libertés économiques et droits collectifs sont des indicateurs clés de la santé démocratique d’un régime

Conclusion

La gouvernance économique repose sur un équilibre délicat entre liberté et encadrement. Trop peu de régulation ouvre la porte à l’anarchie économique ou à la domination des puissants ; trop de régulation, mal conçue, peut conduire à l’inefficacité ou à l’abus de pouvoir.

Ni le modèle américain ni le modèle canadien n’est exempt de tensions. L’un privilégie l’initiative individuelle, mais se heurte à l’instabilité institutionnelle ; l’autre valorise la régulation concertée, mais court le risque d’une technocratie éloignée des citoyens.

Dans le prochain article, le neuvième de la série, nous aborderons une dimension centrale de toute gouvernance : le bien-être social. Comment les politiques publiques américaines et canadiennes façonnent-elles la qualité de vie des citoyens, et que nous disent-elles du rapport entre démocratie et solidarité ?

Régulation des marchés et gouvernance : la SEC, les autorités canadiennes et le pouvoir exécutif


Introduction

Dans toute démocratie moderne, la stabilité économique repose sur un pilier souvent discret, mais essentiel : la régulation des marchés financiers. Les agences de surveillance, comme la Securities and Exchange Commission (SEC) aux États-Unis ou les autorités réglementaires provinciales au Canada veillent à l’intégrité des marchés, à la transparence des sociétés cotées, et à la protection des investisseurs.

Mais au-delà de leur mission technique, ces institutions jouent aussi un rôle politique fondamental : elles constituent des contrepoids au pouvoir exécutif, des garants de la prévisibilité économique, et des sentinelles contre les dérives autoritaires qui pourraient instrumentaliser les marchés pour des objectifs politiques ou idéologiques.

Ce septième article explore les structures, les forces, les vulnérabilités et les effets démocratiques de la régulation financière en Amérique du Nord.

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La SEC : pilier réglementaire sous pression

Créée en 1934 à la suite de la crise de 1929, la SEC a pour mandat de protéger les investisseurs, de maintenir l’équité des marchés, et de faciliter la formation du capital.

Missions :

  • Veiller à la transparence des marchés financiers (disclosure).
  • Sanctionner les délits d’initié, la fraude comptable et les pratiques trompeuses.
  • Superviser les agences de notation, les courtiers et les bourses.

Forces :

  • Indépendance formelle : la SEC est une agence indépendante du gouvernement fédéral.
  • Pouvoir d’enquête et de sanction : elle peut intenter des poursuites civiles, imposer des amendes et interdire l’activité de certains acteurs.
  • Accès à des données confidentielles : elle dispose d’un levier d’analyse de l’information financière unique.

Faiblesses :

  • Capture réglementaire : plusieurs critiques dénoncent l’influence excessive de Wall Street sur la SEC, en raison notamment des portes tournantes entre la finance et la régulation.
  • Instabilité politique : les présidents nomment les commissaires, ce qui peut conduire à une politisation du leadership (ex. : Trump vs Biden).
  • Attaques idéologiques : certains partis cherchent à réduire le champ d’action de la SEC au nom de la déréglementation économique.

La conséquence est un affaiblissement potentiel de l’autorité réglementaire, au moment même où les marchés exigent davantage de transparence sur les enjeux climatiques, les critères ESG, et la gouvernance d’entreprise.

Le Canada : régulation provinciale, coordination fédérale

Contrairement aux États-Unis, le Canada n’a pas d’autorité fédérale unique de régulation des marchés. Ce sont les provinces qui exercent cette fonction, par l’entremise d’organismes comme l’Autorité des marchés financiers (AMF) au Québec, la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO), ou la BC Securities Commission.

Particularités :

  • Modèle fédéral décentralisé : les lois sur les valeurs mobilières relèvent des provinces.
  • Organisation coopérative : les régulateurs provinciaux collaborent à travers le Conseil canadien des responsables de la réglementation des valeurs mobilières (CCRVM).
  • Tentatives d’harmonisation : le projet d’une Autorité canadienne de réglementation des marchés de capitaux (ACRMC) a échoué devant la Cour suprême du Canada, qui a réaffirmé l’autonomie des provinces.

Forces :

  • Proximité du terrain : les autorités provinciales sont souvent plus proches des entreprises et des marchés locaux.
  • Moins politisées : elles subissent moins directement les pressions des gouvernements centraux.
  • Culture de surveillance proactive : notamment au Québec, où l’AMF joue un rôle exemplaire en matière de régulation prudente et de protection du consommateur.

 Faiblesses :

  • Fragmentation : la multiplicité des régulateurs crée des disparités d’application et des complexités réglementaires.
  • Moins de moyens que la SEC : les agences provinciales ont des ressources moindres et une portée plus limitée.
  • Coordination lente : en cas de crise boursière, une réponse fragmentée peut poser problème.

 Tableau comparatif

Critère États-Unis — SEC Canada — Autorités provinciales
Portée Nationale et centralisée Provinciale et fragmentée
Mandat Surveillance des marchés financiers Surveillance des valeurs mobilières
Nomination des dirigeants Par le président américain Par les gouvernements provinciaux
Indépendance Formelle, mais politisée Élevée, mais variable selon la province
Capacité de sanction Élevée (poursuites, amendes, interdictions) Moyenne à élevée, selon les juridictions
Coordination fédérale Forte et institutionnalisée Faible, fondée sur la coopération volontaire
Risques Politisation, capture de l’élite financière Fragmentation, inégalité de régulation

Rôle dans la gouvernance démocratique

Les agences de réglementation financière, bien qu’elles soient peu connues du grand public, sont essentielles au maintien d’un système démocratique sain.

  • Elles assurent l’intégrité économique et la protection des investisseurs ;
  • Elles limitent les abus de pouvoir économique, souvent liés à des dynamiques politiques ;
  • Elles fournissent des données et des sanctions impartiales, indépendantes de la volonté du gouvernement.

Mais lorsqu’elles sont politisées ou capturées par des intérêts privés, ces agences peuvent devenir des outils de domination ou d’instrumentalisation au service du pouvoir exécutif ou des élites économiques.

Dans une logique autoritaire, il y a tendance à vouloir contrôler ou à neutraliser ces organismes afin d’imposer une vision économique centralisée, d’affaiblir les mécanismes de reddition de compte ou de favoriser des acteurs économiques « loyaux ».

Conclusion

La SEC et les autorités canadiennes de régulation des marchés illustrent deux modèles distincts, chacun avec ses forces et ses fragilités. Leur efficacité repose sur un équilibre délicat entre indépendance, responsabilité et transparence.

Protéger ces institutions, c’est protéger une part fondamentale de la gouvernance démocratique : la capacité de l’État à encadrer l’économie sans se soumettre à elle… ni l’instrumentaliser à des fins politiques.

Le prochain article se penchera sur un enjeu très concret pour les citoyens : les contraintes réglementaires et la gouvernance économique. Comment les règles, les normes et les interventions de l’État influencent-elles la liberté d’action et la justice sociale ?

Contrepoids institutionnels et transparence : la démocratie à l’épreuve du pouvoir


Introduction

Toute démocratie repose sur un principe fondamental : le pouvoir doit être limité. Cette limitation s’incarne dans des mécanismes de contrôle mutuel — ou checks and balances — qui assurent que nul organe de l’État ne devienne tout-puissant. À ces contrepoids institutionnels s’ajoute un principe tout aussi essentiel : la transparence, sans laquelle les citoyens ne peuvent ni juger leurs gouvernants ni participer activement à la vie publique.

Ce sixième article examine comment les États-Unis et le Canada structurent leurs mécanismes de contrôle démocratique, qu’il s’agisse des comités parlementaires, des agents de surveillance, des institutions indépendantes ou des médias. Nous mettons aussi en lumière les fragilités qui, dans chaque système, peuvent ouvrir la porte à la dérive autoritaire.

Quels sont les trois pouvoirs du gouvernement au Canada? | Connaissez-vous  les trois pouvoirs du gouvernement du Canada? Regardez cette nouvelle vidéo  pour comprendre comment la collaboration entre pouvoirs... | By Parlement

Les États-Unis : des contrepoids puissants, mais vulnérables à la polarisation

Le système américain a été conçu dès l’origine pour éviter la concentration du pouvoir. L’indépendance des branches exécutive, législative et judiciaire est contrebalancée par un système de contrôle mutuel.

Contrepoids clés :

  • Le Congrès : il détient le pouvoir de mettre en œuvre les lois, de contrôler le budget fédéral, d’enquêter sur l’exécutif et, en dernier recours, de lancer une procédure de destitution.
  • Les comités d’enquête : puissants et parfois très médiatisés (ex. : l’affaire Watergate ou les enquêtes sur le 6 janvier 2021), ils peuvent convoquer des témoins et obtenir des documents.
  • Les agences indépendantes : le Government Accountability Office (GAO), l’Office of Special Counsel et d’autres vérifient la légalité et la performance des programmes fédéraux.
  • La presse : souvent qualifiée de « quatrième pouvoir », elle joue un rôle central dans la surveillance du pouvoir, parfois au péril de sa propre crédibilité en période de polarisation.

Failles du modèle américain :

  • Obstruction partisane : lorsque le Congrès est divisé, les enquêtes peuvent devenir des outils politiques.
  • Non-respect des convocations : en pratique, les membres de l’exécutif peuvent ignorer les assignations à comparaître, affaiblissant le pouvoir d’enquête.
  • Attaques contre les médias : la remise en question de leur légitimité affaiblit leur rôle de contre-pouvoir.

Le Canada : des mécanismes moins visibles, mais souvent plus stables

Le Canada repose sur un système parlementaire dans lequel le pouvoir exécutif dépend de la confiance de la Chambre des communes. Cela crée une responsabilité directe du gouvernement devant les élus.

Contrepoids clés :

  • Le Parlement : les périodes de questions, les débats en Chambre et les comités permettent de scruter l’action gouvernementale.
  • Les agents du Parlement : des institutions comme le Vérificateur général, le Commissaire à l’éthique, le Directeur parlementaire du budget ou le Commissaire à l’information jouissent d’une indépendance fonctionnelle et d’un mandat clair.
  • Les commissions d’enquête publique : elles peuvent être déclenchées pour faire la lumière sur des enjeux systémiques (ex. : GRC, soins de longue durée, interférence étrangère).
  • Les médias publics et privés : bien que moins confrontés à la politisation qu’aux États-Unis, ils jouent un rôle actif dans l’éclairage des enjeux publics.

Failles du modèle canadien :

  • Centralisation du pouvoir exécutif : le contrôle exercé par le cabinet du premier ministre sur les députés et les comités peut neutraliser les contre-pouvoirs internes.
  • Discipline de parti : elle limite la capacité des députés à critiquer leur propre gouvernement.
  • Nomination politique des agents : bien que structurées, les nominations peuvent parfois susciter des soupçons de partialité.

 Comparaison des contrepoids institutionnels – États-Unis vs Canada

Contrepoids institutionnels

 

États-Unis Canada
Indépendance du pouvoir législatif Forte (séparation des pouvoirs) Faible (fusion exécutif/législatif)
Comités parlementaires Puissants, mais souvent polarisés Moins visibles, souvent contrôlés par l’exécutif
Agents de surveillance Multiples agences indépendantes (GAO, Inspecteurs généraux, etc.) Agences indépendantes bien établies (ex. : commissaires, vérificateurs généraux)
Médias Très diversifiés, mais fortement polarisés Moins polarisés, mais vulnérables aux pressions économiques
Culture de transparence Forte historiquement, en déclin récent Bonne, mais dépend fortement du gouvernement en place

 

Transparence : une condition fragile de la démocratie

La transparence, dans les deux pays, est à géométrie variable. Si l’accès à l’information est garanti par la loi, les obstacles administratifs, les documents caviardés, les délais excessifs ou le secret ministériel peuvent en limiter la portée.

De plus, la complexité croissante des décisions politiques et la multiplication des plateformes d’information rendent plus difficile une compréhension citoyenne éclairée. Le danger est double : soit les citoyens se désengagent, soit ils se tournent vers des discours simplificateurs, souvent populistes.

Conséquences pour la gouvernance démocratique

Des contrepoids efficaces et une transparence réelle sont indispensables pour prévenir les dérives autoritaires. Quand le pouvoir exécutif peut gouverner sans véritable surveillance, la tentation de contourner les règles s’accroît.

Aux États-Unis, la fragilité réside dans la polarisation partisane, qui empêche parfois les institutions de jouer leur rôle de garde-fou. Au Canada, le risque vient d’une culture politique qui tolère une trop grande concentration du pouvoir autour du premier ministre et d’un certain désintérêt citoyen pour la vie parlementaire.

Conclusion

La démocratie n’est pas qu’une question d’élections libres : c’est aussi la capacité de contrôler ceux qui exercent le pouvoir entre deux scrutins. Les contrepoids institutionnels et la transparence ne sont pas des accessoires, mais des piliers du contrat démocratique.

Dans le prochain article, nous examinerons le rôle d’un acteur crucial pour le bon fonctionnement des marchés et la confiance dans le système économique : la SEC (Securities and Exchange Commission) aux États-Unis et les autorités réglementaires au Canada. Nous verrons comment leur indépendance — ou leur capture — influence la gouvernance.

Le pouvoir exécutif : président ou premier ministre, quel équilibre démocratique ?


Introduction

Le pouvoir exécutif est au cœur de la gouvernance étatique. Il incarne à la fois l’autorité de l’État, la direction de l’administration publique et la mise en œuvre des lois. Mais la manière dont ce pouvoir est structuré et exercé varie considérablement d’un pays à l’autre.

Ce cinquième article de la série compare deux figures emblématiques de l’exécutif nord-américain : le président des États-Unis et le premier ministre du Canada. Bien qu’ils soient tous deux chefs de l’exécutif, leur pouvoir s’inscrit dans des logiques institutionnelles fondamentalement différentes : l’une fondée sur la séparation des pouvoirs, l’autre sur leur fusion.

Quels effets ces structures ont-elles sur la gouvernance démocratique ? Quelles dérives autoritaires ou quels déséquilibres peuvent-elles engendrer ? Cette analyse propose d’évaluer ces figures de leadership à travers le prisme de l’efficacité, de la responsabilité et de la concentration du pouvoir.

La Composition Du Gouvernement Américain: Tout Savoir Sur les 3 Branches Du Pouvoir – TresAmerican

Le président des États-Unis : une figure puissante, mais encadrée

Le président américain est à la fois chef d’État et chef du gouvernement. Il est élu au suffrage universel indirect (par le collège électoral), pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois.

Forces :

    • Indépendance du pouvoir exécutif : Le président ne dépend pas directement du Congrès pour gouverner.
    • Capacité de gouverner en cas de majorité opposée : Il peut agir même si son parti n’a pas le contrôle du Congrès (dans certaines limites).
    • Visibilité internationale : Il est le visage de la nation sur la scène mondiale, avec des pouvoirs élargis en matière de politique étrangère.

Faiblesses :

    • Tendance à la présidentialisation excessive : Le pouvoir exécutif est parfois exercé de manière unilatérale, notamment par le recours massif aux décrets présidentiels.
    • Risque de paralysie en cas de Congrès hostile : Sans majorité législative, l’agenda présidentiel peut être bloqué.
    • Personnalisation du pouvoir : Le président devient souvent le centre de toutes les tensions politiques et médiatiques, ce qui fragilise les institutions en cas de crise.

Sous un président autoritaire, la tentation est grande de contourner les contre-pouvoirs (Congrès, tribunaux, agences indépendantes) pour gouverner par décret, influencer la justice ou manipuler l’opinion publique.

Le premier ministre du Canada : chef du gouvernement

Le premier ministre canadien est le chef du gouvernement, mais le chef d’État est le gouverneur général (représentant de la monarchie constitutionnelle). Le premier ministre est choisi parmi les députés élus, habituellement le chef du parti ayant obtenu le plus de sièges à la Chambre des communes.

Forces :

    • Lien direct avec le Parlement : Le gouvernement doit maintenir la confiance de la Chambre, ce qui renforce la responsabilité démocratique.
    • Capacité à légiférer rapidement : Un gouvernement majoritaire peut adopter des lois de manière efficace.
    • Collégialité apparente : Le Conseil des ministres permet une certaine répartition du pouvoir au sein de l’exécutif.

Faiblesses :

    • Concentration informelle du pouvoir : En pratique, le premier ministre contrôle l’agenda législatif, les nominations, la communication gouvernementale, voire le fonctionnement du caucus.
    • Risque de gouvernance autoritaire en majorité : Avec une majorité parlementaire, un premier ministre peut imposer sa volonté sans véritable contrepoids, notamment en utilisant la discipline de parti.
    • Rôle effacé du gouverneur général : Bien que chef d’État, le gouverneur général n’a qu’un rôle symbolique et ne constitue pas un réel contrepoids.

Au Canada, le glissement autoritaire peut survenir non pas par rupture institutionnelle, mais par centralisation excessive des décisions dans le cabinet du premier ministre, à l’abri d’un véritable débat public.

Tableau comparatif

Dimension Président des États-Unis Premier ministre du Canada
Mode d’élection Suffrage indirect, mandat fixe Chef du parti majoritaire à la Chambre
Rôle institutionnel Chef d’État et chef du gouvernement Chef du gouvernement seulement
Séparation des pouvoirs Oui (président indépendant du Congrès) Non (fusion exécutif-législatif)
Capacité législative Limitée sans appui du Congrès Forte en majorité
Risque de blocage institutionnel Élevé, notamment en période de cohabitation Faible, sauf en gouvernement minoritaire
Concentration du pouvoir Élevée par constitution Élevée par culture et contrôle du parti
Risque de dérive autoritaire Unilatéralisme exécutif Centralisation partisane

Implications pour la gouvernance démocratique

Dans les deux cas, le pouvoir exécutif peut représenter à la fois une force de stabilité et un danger pour la démocratie. Aux États-Unis, les freins institutionnels formels sont puissants, mais peuvent être contournés par un président déterminé, notamment en période de crise. Au Canada, le système repose largement sur la culture politique et les conventions, ce qui rend sa résilience dépendante de la volonté du chef de gouvernement.

En démocratie, l’autorité doit être balisée non seulement par des règles, mais aussi par une culture de la retenue. C’est cette culture — fondée sur l’équilibre, la transparence et la reddition de comptes — qui distingue un leadership démocratique d’un leadership autoritaire.

Conclusion

Président ou premier ministre, le pouvoir exécutif doit être contrôlé, équilibré et redevable. Ce n’est pas tant la forme institutionnelle qui garantit la démocratie, mais la manière dont elle est habitée et pratiquée. Le leadership éclairé repose sur une autorité légitime, mais limitée.

Le prochain article portera sur un autre rouage essentiel : les contrepoids institutionnels et les mécanismes de transparence. Nous verrons comment les Congrès, comités, agents indépendants et médias jouent (ou non) leur rôle dans la prévention des abus de pouvoir.

L’indépendance judiciaire : pilier ou point de rupture démocratique ?


Introduction

Dans toute démocratie libérale, l’indépendance du pouvoir judiciaire est l’un des garde-fous essentiels contre les dérives autoritaires. Un système judiciaire libre de toute influence politique assure la primauté du droit, protège les minorités et garantit que les lois soient appliquées équitablement, peu importe l’identité ou le rang de la personne visée.

Mais cette indépendance est-elle également protégée et respectée dans tous les régimes démocratiques ? Aux États-Unis comme au Canada, le pouvoir judiciaire joue un rôle clé dans la gouvernance. Pourtant, les mécanismes de nomination, les cultures politiques, et les rapports entre tribunaux et pouvoirs exécutif et législatif diffèrent fortement — avec des conséquences concrètes sur l’équilibre démocratique.

Indépendance et impartialité des juges : même concept? | Actualités |  Éducaloi

Les États-Unis : une Cour suprême puissante, mais politisée

Le système judiciaire américain, organisé en trois niveaux (cours de district, cours d’appel, Cour suprême), est réputé pour sa puissance. La Cour suprême peut invalider une loi votée par le Congrès ou une décision du président si elle est jugée inconstitutionnelle. Cette capacité de contrôle est une force… mais elle présente aussi des risques.

Forces :

  • Indépendance formelle : Les juges de la Cour suprême sont nommés à vie. Ils ne peuvent être démis qu’en cas de faute grave.
  • Pouvoir de contrôle : Les tribunaux jouent un rôle central dans l’interprétation des droits constitutionnels (ex. : avortement, port d’armes, libertés religieuses).

Faiblesses :

  • Nomination hautement politisée : Les juges sont nommés par le président, avec confirmation du Sénat. Cette procédure a mené à des nominations controversées, devenues des enjeux électoraux.
  • Déséquilibre idéologique durable : Comme les juges siègent à vie, un président peut influencer l’orientation de la Cour pendant des décennies — ce qui fragilise la confiance publique.
  • Remises en cause de la légitimité : Des décisions fortement partisanes (ex. Bush v. Gore, Dobbs v. Jackson) a donné l’impression d’une justice instrumentalisée.

Ce phénomène soulève la question de l’influence du pouvoir judiciaire, où certains perçoivent les juges comme appliquant des idéologies plutôt que d’agir en arbitres impartiaux.

Le Canada : équilibre judiciaire et stabilité institutionnelle

Le système judiciaire canadien comprend aussi une hiérarchie de tribunaux, avec à son sommet la Cour suprême du Canada. Celle-ci a pour mission d’interpréter la Constitution, incluant la Charte des droits et libertés, et tranche les conflits entre les gouvernements fédéral et provinciaux.

Forces :

  • Nomination encadrée : Les juges des cours fédérales sont nommés par le gouvernement fédéral à partir de recommandations formulées par des comités consultatifs indépendants qui évaluent les candidatures. Dans le cas de la Cour suprême, le processus inclut en plus des consultations avec les provinces et un comité national chargé de soumettre une liste restreinte au ministre de la Justice.
  • Mandat à durée limitée : Les juges doivent prendre leur retraite à 75 ans, ce qui permet un renouvellement régulier sans dépendance à vie.
  • Culture de réserve : Contrairement aux États-Unis, les juges canadiens évitent de commenter publiquement les enjeux politiques et restent en retrait de la sphère médiatique.

Faiblesses :

  • Nominations toujours politiques : le premier ministre détient le pouvoir définitif de nomination, ce qui peut entraîner des choix stratégiques.
  • Clause dérogatoire : L’article 33 de la Charte canadienne permet à un gouvernement de suspendre temporairement certains droits fondamentaux pour une durée maximale de cinq ans. Bien que son usage soit rare, ce pouvoir reste controversé, car il peut affaiblir l’autorité des tribunaux et compromettre la primauté du droit.

Dans l’ensemble, le système judiciaire canadien demeure perçu comme plus impartial, notamment en raison d’une tradition de professionnalisme, d’un langage plus mesuré dans les jugements, et d’un rapport plus distant à la politique partisane

Tableau comparatif

Dimension États-Unis Canada
Structure judiciaire Cour suprême fédérale + tribunaux étatiques Système fédéral unifié + tribunaux provinciaux
Nomination des juges Président + confirmation du Sénat Gouvernement fédéral, avec comité consultatif
Mandat des juges suprêmes À vie Jusqu’à 75 ans
Politisation des nominations Élevée, enjeu électoral Modérée, mais dépend du gouvernement en place
Influence idéologique à long terme Très forte Plus équilibrée, renouvellement prévisible
Mécanisme de révision des lois Invalidation directe Invalidation + possibilité de clause dérogatoire
Perception publique De plus en plus divisée Généralement favorable

Implications pour la gouvernance

L’indépendance judiciaire n’est pas qu’un principe : elle est une condition de la légitimité démocratique. Quand les tribunaux sont perçus comme neutres, les citoyens acceptent plus facilement des décisions même impopulaires. À l’inverse, quand la justice semble alignée sur un parti ou un leader, elle perd sa fonction de régulation — et peut devenir un levier autoritaire.

Aux États-Unis, le risque est que la Cour suprême, en intervenant dans des questions hautement politiques avec une orientation idéologique marquée, alimente la défiance envers l’État. Au Canada, la prudence institutionnelle préserve l’indépendance judiciaire, mais la clause dérogatoire constitue une vulnérabilité unique qui pourrait être exploitée par des gouvernements majoritaires peu soucieux des droits fondamentaux.

Conclusion

L’indépendance judiciaire est un fondement de la gouvernance démocratique, mais elle n’est jamais acquise. Elle dépend non seulement des textes juridiques, mais aussi d’une culture politique, d’une tradition de retenue, et d’un engagement partagé envers la justice équitable. Et vous, qu’en pensez-vous ?

Dans le prochain article, nous nous pencherons sur le pouvoir exécutif : président américain vs premier ministre canadien — deux modèles très différents de leadership, avec leurs propres dynamiques, pouvoirs et risques.

Le processus législatif et l’état de droit : entre tensions et stabilité démocratique


Introduction

Dans toute démocratie, le processus législatif constitue le cœur battant de la gouvernance. Il reflète la capacité des institutions à débattre, décider et mettre en œuvre des politiques publiques légitimes. L’état de droit, quant à lui, garantit que ces décisions s’appliquent équitablement, sans arbitraire, et que personne — pas même les dirigeants — n’est au-dessus des lois.

Cet article examine comment les systèmes américain et canadien conçoivent et mettent en œuvre le processus législatif, et comment leurs mécanismes renforcent — ou fragilisent — la gouvernance démocratique. En arrière-plan se pose une question centrale : un processus législatif dysfonctionnel peut-il ouvrir la voie à des dérives autoritaires ?

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Les États-Unis : un système de contrepoids… qui finit par s’enrayer

Aux États-Unis, le Congrès est bicaméral : la Chambre des représentants (435 membres) et le Sénat (100 membres) doivent adopter une loi identique pour qu’elle soit promulguée. Ce système vise à créer un équilibre entre les grands États et les petits, et à forcer la délibération.

Mais, en pratique, ce système est souvent paralysé par :

  • L’obstruction sénatoriale (filibuster), qui permet à 41 sénateurs de bloquer presque toute législation, sauf exception budgétaire ;
  • La polarisation partisane, qui empêche les compromis et favorise le blocage systématique de l’agenda du parti opposé ;
  • Le recours croissant aux décrets exécutifs, utilisé par les présidents pour contourner le Congrès et gouverner par voie unilatérale.

Ce phénomène conduit à une forme de « dysfonctionnalité institutionnelle », où l’impossibilité de légiférer incite l’exécutif à s’approprier de plus en plus de pouvoir — un glissement préoccupant du point de vue démocratique.

Le Canada : un parlement fluide, mais un pouvoir exécutif centralisé

Le système canadien, hérité du modèle britannique, repose sur un régime parlementaire : le pouvoir exécutif (le gouvernement) est issu du pouvoir législatif (la Chambre des communes). Une majorité gouvernementale dispose donc, en général, d’un grand contrôle sur l’adoption des lois.

Les avantages :

  • Rapidité du processus législatif lorsque le gouvernement est majoritaire ;
  • Cohérence entre l’exécutif et le législatif, ce qui permet une gouvernance plus fluide et prévisible ;
  • Moins de recours aux tribunaux pour trancher des conflits institutionnels, car les rôles sont assez bien définis.

Les risques :

  • Concentration du pouvoir entre les mains du premier ministre, qui peut, avec une majorité disciplinée, faire adopter des lois controversées sans réelle opposition ;
  • Marginalisation des députés hors du cabinet ministériel, réduits souvent à un rôle de chambre d’enregistrement ;
  • Tentation d’user d’outils comme les décrets ou prorogations pour contourner les débats difficiles, comme l’a illustré la crise parlementaire de 2008.

Ainsi, si le Canada ne souffre pas du blocage législatif à l’Américaine, il doit composer avec une forte centralisation du pouvoir — un risque démocratique différent.

État de droit : Protection commune, vulnérabilités distinctes

Les deux pays affirment leur attachement à l’état de droit, mais les mécanismes de protection varient :

  • Aux États-Unis, la Constitution est rigide, la Cour suprême peut invalider toute loi fédérale jugée inconstitutionnelle, et les États ont leurs propres législatures et tribunaux. Cela crée une pluralité de normes, mais aussi un terrain propice aux conflits entre ordres de gouvernement.
  • Au Canada, la Constitution (incluant la Charte des droits) est interprétée par la Cour suprême du Canada, et le Parlement fédéral peut parfois intervenir dans les affaires provinciales avec des outils comme la clause dérogatoire — un mécanisme controversé, mais encadré.

Dans les deux cas, l’indépendance judiciaire est une pierre angulaire. Toutefois, la politisation des nominations judiciaires aux États-Unis (notamment à la Cour suprême) soulève des inquiétudes croissantes sur l’impartialité des décisions. Au Canada, bien que les nominations soient aussi politiques, elles font l’objet de consultations multipartites plus structurées.

Tableau comparatif synthétique

Dimension États-Unis Canada
Type de régime Présidentiel (séparation stricte) Parlementaire (gouvernement responsable)
Structure législative Congrès bicaméral Chambre des communes + Sénat consultatif
Blocages fréquents Oui (filibuster, polarisation) Rarement (majorité gouvernementale)
Rôle du chef de l’exécutif Président élu indépendamment Premier ministre issu du Parlement
Recours au judiciaire Fréquent pour arbitrer les lois Moins fréquent, mais plus consensuel
Risque démocratique Blocage → autoritarisme du pouvoir exécutif Centralisation → abus de prérogatives

Implications pour la gouvernance

Dans un système démocratique, l’état de droit et un processus législatif fonctionnel vont de pair. Quand le législatif est paralysé, l’exécutif tente souvent de combler le vide — ce qui peut favoriser des dérives autoritaires. Inversement, une trop grande concentration du pouvoir exécutif, même dans un système parlementaire stable, peut miner la représentativité et le débat démocratique.

Ainsi, ni le modèle américain ni le modèle canadien n’est exempt de défis. Ils révèlent simplement des fragilités différentes : l’un repose sur des contrepoids puissants, mais vulnérables au blocage, l’autre sur une fluidité efficace, mais sensible à l’hyperconcentration du pouvoir.

Conclusion

Le processus législatif n’est pas un simple rouage technique de la démocratie : il reflète sa vitalité, sa capacité d’adaptation, et sa légitimité. Aux États-Unis comme au Canada, il incarne deux visions de la gouvernance : celle de l’équilibre conflictuel et celle de l’efficacité contrôlée. Quel est votre point de vue sur ce sujet ?

Dans le prochain article, nous nous pencherons sur un acteur central de toute gouvernance démocratique : le pouvoir judiciaire et son indépendance. Ce quatrième article explorera comment les cours suprêmes des deux pays incarnent — ou menacent — l’équilibre démocratique.

L’éthique publique et l’exercice du pouvoir : une comparaison entre les États-Unis et le Canada


Introduction

L’éthique publique constitue le fondement de toute gouvernance démocratique. Elle englobe les principes et les normes qui guident le comportement des responsables publics, assurant que leurs actions servent l’intérêt général plutôt que des intérêts personnels ou partisans. Dans les démocraties libérales, l’éthique publique est essentielle pour maintenir la confiance des citoyens dans les institutions et prévenir les dérives autoritaires.​

Cet article examine comment les États-Unis et le Canada abordent l’éthique publique dans l’exercice du pouvoir, en mettant en lumière les mécanismes en place, les défis rencontrés et les implications pour la gouvernance démocratique.​

5-Éthique et citoyenneté | FFESSM

L’éthique publique aux États-Unis : entre principes et réalités

Aux États-Unis, l’éthique publique est encadrée par une série de lois et de règlements visant à prévenir les conflits d’intérêts, la corruption et l’abus de pouvoir. Des organismes tels que l’Office of Government Ethics (OGE) supervisent l’application de ces règles au sein de l’exécutif fédéral.​

Cependant, ces mécanismes sont souvent mis à l’épreuve par des défis structurels :​

  • Influence de l’argent en politique : La décision de la Cour suprême dans l’affaire Citizens United vs FEC (2010) a permis aux entreprises et aux syndicats de dépenser des sommes illimitées dans les campagnes électorales, augmentant ainsi l’influence des intérêts particuliers sur les élus.​
  • Manque de transparence : Les « Super Pacs » et autres structures de financement politique peuvent masquer l’identité des donateurs, rendant difficile la traçabilité des influences financières.​
  • Conflits d’intérêts : Les allers-retours fréquents entre les secteurs public et privé, connus sous le nom de « portes tournantes », peuvent compromettre l’impartialité des décisions politiques.​

Ces facteurs ont contribué à une érosion de la confiance du public dans les institutions américaines, alimentant le cynisme et la polarisation politique.​

L’éthique publique au Canada : un cadre plus structuré

Le Canada dispose d’un cadre plus centralisé et cohérent en matière d’éthique publique. Le Commissariat aux conflits d’intérêts et à l’éthique supervise l’application des règles pour les membres du Parlement et les titulaires de charges publiques. De plus, le Code de valeurs et d’éthique du secteur public fédéral établit des normes claires pour les fonctionnaires.​

Les caractéristiques clés du système canadien incluent :​

  • Transparence : Les déclarations de conflits d’intérêts et les rapports d’activités sont généralement accessibles au public.​
  • Responsabilité : Les manquements à l’éthique peuvent entraîner des sanctions, allant de la réprimande à la démission.​
  • Prévention : Des formations et des ressources sont disponibles pour aider les responsables publics à comprendre et à respecter les normes éthiques.​

Bien que le Canada ne soit pas exempt de scandales éthiques, le cadre institutionnel en place favorise une culture de responsabilité et de transparence.​

Comparaison des approches américaine et canadienne

Aspect États-Unis Canada
Cadre réglementaire Fragmenté, avec des variations selon les niveaux de gouvernement Centralisé, avec des normes fédérales claires
Supervision Multiple, avec des organismes aux mandats variés Commissariat unique avec un mandat défini
Transparence Variable, dépendant des lois étatiques et fédérales Élevée, avec des rapports accessibles au public
Sanctions Inégales, souvent influencées par des considérations politiques Claires et appliquées de manière cohérente
Culture éthique En déclin, avec une méfiance croissante du public Relativement forte, avec une confiance plus élevée

Implications pour la gouvernance démocratique

Une éthique publique solide est essentielle pour prévenir les dérives autoritaires et maintenir la légitimité des institutions démocratiques. Lorsque les responsables publics agissent de manière éthique, ils renforcent la confiance des citoyens et assurent la stabilité du système politique.​

À l’inverse, des manquements répétés à l’éthique peuvent conduire à une perte de confiance, à la montée du populisme et à la remise en question des principes démocratiques fondamentaux.​

Conclusion

L’éthique publique est un aspect important de la gouvernance démocratique. Bien que les États-Unis et le Canada partagent des valeurs semblables, ils ont des approches différentes en matière d’éthique publique. Le Canada possède un cadre éthique structuré et cohérent, tandis que les États-Unis rencontrent des défis associés à la fragmentation réglementaire et à l’influence de l’argent en politique.

Le renforcement de l’éthique publique est essentiel pour maintenir la viabilité de la démocratie et éviter les tendances autoritaires. Cela exige une détermination politique, des institutions robustes et une culture profondément ancrée de responsabilité.

Dans le prochain article, nous comparerons le processus législatif des États-Unis et du Canada, et examinerons leur influence sur la gouvernance démocratique.​

Gouvernance démocratique vs gouvernance autoritaire : repères fondamentaux pour mieux comprendre les enjeux


Introduction

Dans les dernières décennies, la démocratie américaine a été confrontée à de multiples tensions : polarisation idéologique extrême, crises de confiance envers les institutions, dérives populistes, et personnalisation croissante du pouvoir exécutif. L’assaut du Capitole en janvier 2021 n’est que l’un des symptômes visibles d’un système démocratique fragilisé. Plus que jamais, les États-Unis se trouvent à la croisée des chemins entre un modèle fondé sur la délibération, la reddition de comptes et les contre-pouvoirs — et une tentation autoritaire axée sur la concentration des pouvoirs et la mise en doute des règles du jeu institutionnel.

Face à ces transformations, une question s’impose : quelles formes de gouvernance contribuent réellement à la stabilité, à la justice et au bien commun ? Et que peut-on apprendre, en comparaison, de l’évolution plus stable, mais non exempte de défis, du modèle canadien ?

Cette série de dix articles vise à explorer les différences fondamentales entre les modèles de gouvernance démocratique et autoritaire, en mettant l’accent sur le contexte nord-américain. Nous analyserons les mécanismes qui assurent l’efficacité d’un système économique et social, en examinant les dimensions éthiques, législatives, judiciaires, exécutives, réglementaires, sociales et internationales.​

Définir la notion de gouvernance

Avant de comparer les modèles, il importe de préciser ce que nous entendons par gouvernance. Il ne s’agit pas uniquement de la gestion des affaires de l’État, mais d’un ensemble de mécanismes, d’institutions, de règles et de pratiques qui permettent à une société de (1) prendre des décisions, (2) de les mettre en œuvre, (3) d’en surveiller les effets et (4) d’en rendre compte.

Une gouvernance efficace repose sur plusieurs principes essentiels :

  • Légitimité : Les décisions sont prises sur la base d’un mandat démocratique ou d’une reconnaissance sociale.
  • Transparence : La transparence consiste à rendre accessibles et compréhensibles les décisions ainsi que leurs justifications.
  • Responsabilité : Les acteurs sont imputables de leurs décisions.
  • Participation : L’inclusion des citoyens et des groupes concernés dans le processus décisionnel est fondamentale.
  • Prévisibilité : Les règles doivent être stables, claires et appliquées de manière cohérente.
  • Efficacité : Les institutions doivent atteindre leurs objectifs tout en servant l’intérêt public.

La gouvernance comprend l’exécutif, le législatif, le judiciaire, les organismes de contrôle (comme la SEC aux États-Unis), les autorités réglementaires au Canada, les grandes entreprises, les médias, les syndicats et les ONG. Leur rôle est d’assurer le bon fonctionnement des marchés, la protection des droits fondamentaux, la régulation des rapports de force et la cohésion sociale.

Gouvernance démocratique et autoritaire : deux logiques opposées

Dans une démocratie libérale, la gouvernance repose sur l’équilibre des pouvoirs, la primauté du droit, le respect des procédures et une presse libre. Aux États-Unis, ces principes sont inscrits dans une Constitution inviolable et une culture politique de séparation stricte des pouvoirs. Le Canada, quant à lui, adopte un régime parlementaire de type britannique, où la fusion du législatif et de l’exécutif permet une plus grande fluidité dans l’action gouvernementale — mais aussi une dépendance plus forte à la culture politique et au respect des conventions.​

À l’opposé, une gouvernance autoritaire se caractérise par :​

  • La concentration du pouvoir exécutif entre les mains d’un leader ou d’un parti.​
  • La marginalisation des contre-pouvoirs, qu’ils soient parlementaires, judiciaires ou médiatiques.​
  • Le recours accru à la force, à la peur ou à la désinformation pour maintenir l’ordre.​
  • Une instrumentalisation des institutions à des fins partisanes ou personnelles.​

Ces logiques sont souvent en tension dans les démocraties contemporaines. Aux États-Unis, certains événements récents, tels que les pressions sur le système judiciaire, les attaques contre les médias et le refus de reconnaître des résultats électoraux, indiquent des tendances inquiétantes vers des formes d’autoritarisme institutionnalisé. Le Canada, bien que plus stable, n’est pas exempt de ces tensions. Les débats autour de l’utilisation des pouvoirs d’urgence et la concentration du pouvoir au sein du cabinet du premier ministre en sont des exemples probants.

Une grille d’analyse comparative

Cette série d’articles examinera les enjeux en comparant les parcours américain et canadien sur dix thèmes clés.​

SujetDescription
Éthique publique et exercice du pouvoirComparaison entre la culture de l’intégrité et la tolérance à l’opacité ; mécanismes de déontologie politique
Processus législatif et état de droitAnalyse du blocage institutionnel au Congrès et de la discipline partisane canadienne
Indépendance judiciaireÉtude des pressions politiques sur la Cour suprême et du respect relatif des tribunaux au Canada
Pouvoir exécutif : président vs premier ministreComparaison entre le présidentialisme et le cabinet responsable
Contrepoids institutionnels et transparenceExamen du rôle du Congrès, des comités, de la presse et des agents indépendants
La SEC et gouvernance des marchés financiersRégulation, indépendance, capture réglementaire — étude du rôle des agences provinciales au Canada
Contraintes réglementaires et gouvernance économiqueÉquilibre entre libertés économiques et régulation publique dans les deux pays
Bien-être social et politiques publiquesSanté, éducation, fiscalité redistributive — analyse comparative des visions de l’État social
Relations internationales et diplomatieUnilatéralisme, alliances, droits de l’homme — comparaison des positions du Canada
Perspectives de la gouvernance démocratique en Amérique du NordAnalyse des risques, de la résilience et des scénarios alternatifs

Conclusion

La gouvernance n’est pas une abstraction juridique ou technocratique. Elle façonne concrètement les sociétés, en déterminant qui décide, comment, dans l’intérêt de qui, et selon quelles règles. En confrontant les logiques démocratiques et autoritaires dans le contexte américain — et en les comparant au modèle canadien —, cette série d’articles synthétiques vise à éclairer les tensions de notre époque et les choix qui s’offrent aux citoyens, aux institutions et aux dirigeants.​

La gouvernance au moyen de la démocratie ne doit jamais être considérée comme une garantie ou une certitude. Elle constitue un projet collectif, exigeant et vulnérable. Comprendre ses mécanismes est essentiel pour participer à sa préservation.​