WOW ! Voici un article choc de Steve Denning , contributeur au magazine Forbes qui montre que les hauts dirigeants des grandes entreprises américaines (et probablement de la plupart des autres sociétés internationales), encouragées par leurs conseils d’administration, sont plus intéressés par l’extraction de la valeur de leurs entreprises (à leur profit) que par la création de valeur.
L’auteur fait le procès du système de financiarisation américain et montre que le modèle de gouvernance en place a échoué lamentablement. Les rémunérations des hauts dirigeants se sont accrues à un rythme effréné dans une période où le salaire moyen des ménages a diminué en terme réel.
Selon lui, le système doit changer radicalement, dans le sens des idées de Drucker, et mettre le focus sur la satisfaction des besoins des clients et non sur la valeur des actions à court terme.
Pour Denning, la société américaine doit opérer un vaste virage et se questionner sérieusement sur ses valeurs. L’article, bien que radical, est fascinant à lire et procure beaucoup de matière à réflexion. Selon lui une révolution de la gouvernance s’impose afin de faire cesser tous les abus des représentants des actionnaires !
Je me permets de citer les propos d’une de mes connaissances, experte en finance (formation et expérience), qui après avoir lu le billet sur mon blogue m’a fait parvenir les commentaires suivants :
« Je lis, de façon sélective, les billets de ton blogue sur la gouvernance. Le dernier billet qui propose la lecture d’un article de Steve Denning vient renforcer mes propres conclusions sur le sujet de la fonction et de la rémunération des CEO.
J’argumente qu’un changement de paradigme s’impose non pas parce que le capitalisme tel qu’imaginé par Adam Smith est fautif, mais précisément parce qu’on l’a dénaturé. Comme tu sais, aujourd’hui il est sacrilège de critiquer le modèle « free enterprise and open market system ». C’est un peu comme proposer des caricatures de Mahomet !
Bref, je suis encouragé de savoir qu’une vague de fond s’élève contre l’usurpation du pouvoir et la spoliation de capital de cette nouvelle classe de mercenaires bureaucrates dont le seul intérêt est de s’enrichir de façon éhontée au dépend de toutes les parties prenante de la corporation dans la société. Inutile d’ajouter que je souscrits à la thèse de Denning et de tous ceux qu’il cite ».
Voici un bref extrait de l’article. Je vous invite à en prendre connaissance et à exprimer votre point de vue sur les grands changements à apporter aux institutions, à la société, au système de formation des étudiants en administration, aux règles de gouvernance, etc.
Bonne lecture !
As the economy continues to struggle in the seventh year of its supposed recovery after the Great Recession–despite unprecedented amounts of free government money from the Fed–CEO compensation continues to soar.
“The party goes on,” writes David Gelles in the New York Times, with a horrifying list of examples of corporate greed and value extraction. At the top of the list is a coven of four CEOs associated with John Malone at Discovery Communications who received some $350 million in 2014. Not bad for a year’s work, at a time when median compensation for workers has not increased significantly in decades.
Bloomberg calls it “gluttony.”
Harvard Business Review calls it “the biggest financial bubble of them all.”
The New Yorker says, that the effect of reforms such as say-on-pay, aimed at containing excesses in C.E.O. salaries, has been “approximately zero. Executive compensation…is now higher than it’s ever been.”
Shareholder votes “have done little to curb lavish executive pay,” writes David Gelles. Greater public disclosure based on the view that somehow the companies would be ashamed and change their ways ”hasn’t worked.” He quotes Regina Olshan, head of the executive compensation practice at Skadden, Arps, Slate, Meagher & Flom: “I don’t think those folks are particularly ashamed. If they are getting paid, they feel they deserve those amounts. And if they are on the board, they feel like they are paying competitively to attract talent.”
“At root, the unstoppable rise of CEO pay,” says James Surowiecki in the New Yorker, “involves an ideological shift. Just about everyone involved now assumes that talent is rarer than ever, and that only outsize rewards can lure suitable candidates and insure stellar performance…CEO pay is likely to keep going in only one direction: up.”
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Auteur : Gouvernance des entreprises | Jacques Grisé
Ce blogue fait l’inventaire des documents les plus pertinents et récents en gouvernance des entreprises. La sélection des billets, « posts », est le résultat d’une veille assidue des articles de revue, des blogues et sites web dans le domaine de la gouvernance, des publications scientifiques et professionnelles, des études et autres rapports portant sur la gouvernance des sociétés, au Canada et dans d’autres pays, notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France, en Europe, et en Australie. Chaque jour, je fais un choix parmi l’ensemble des publications récentes et pertinentes et je commente brièvement la publication.
L’objectif de ce blogue est d’être la référence en matière de documentation en gouvernance dans le monde francophone, en fournissant au lecteur une mine de renseignements récents (les billets quotidiens) ainsi qu’un outil de recherche simple et facile à utiliser pour répertorier les publications en fonction des catégories les plus pertinentes.
Jacques Grisé est professeur titulaire retraité (associé) du département de management de la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval. Il est détenteur d’un Ph.D. de la Ivy Business School (University of Western Ontario), d’une Licence spécialisée en administration des entreprises (Université de Louvain en Belgique) et d’un B.Sc.Comm. (HEC, Montréal). En 1993, il a effectué des études post-doctorales à l’University of South Carolina, Columbia, S.C. dans le cadre du Faculty Development in International Business Program.
Il a été directeur des programmes de formation en gouvernance du Collège des administrateurs de sociétés (CAS) de 2006 à 2012. Il est maintenant collaborateur spécial au CAS.
Il a été président de l’ordre des administrateurs agréés du Québec de 2015 à 2017.
Jacques Grisé a été activement impliqué dans diverses organisations et a été membre de plusieurs comités et conseils d'administration reliés à ses fonctions : Professeur de management de l'Université Laval (depuis 1968), Directeur du département de management (13 ans), Directeur d'ensemble des programmes de premier cycle en administration (6 ans), Maire de la Municipalité de Ste-Pétronille, I.O. (1993-2009), Préfet adjoint de la MRC l’Île d’Orléans (1996-2009).
Il est présentement impliqué dans les organismes suivants : membre de l'Ordre des administrateurs agréés du Québec (OAAQ), membre du Comité des Prix et Distinctions de l'Université Laval. Il préside les organisations suivantes : Société Musique de chambre à Ste-Pétronille Inc. (depuis 1989), Groupe Sommet Inc. (depuis 1986), Coopérative de solidarité de Services à domicile Orléans (depuis 2019)
Jacques Grisé possède également une expérience de 3 ans en gestion internationale, ayant agi comme directeur de projet en Algérie et aux Philippines de 1977-1980 (dans le cadre d'un congé sans solde de l'Université Laval). Il est le Lauréat 2007 du Prix Mérite du Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ) et Fellow Adm.A. En 2012, il reçoit la distinction Hommage aux Bâtisseurs du CAS. En 2019, il reçoit la médaille de l’assemblée nationale.
Spécialités : Le professeur Grisé est l'auteur d’une soixantaine d’articles à caractère scientifique ou professionnel. Ses intérêts de recherche touchent principalement la gouvernance des sociétés, les comportements dans les organisations, la gestion des ressources humaines, les stratégies de changement organisationnel, le processus de consultation, le design organisationnel, la gestion de programmes de formation, notamment ceux destinés à des hauts dirigeants et à des membres de conseil d'administration.
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Une réflexion sur “Rémunérations excessives des hauts dirigeants | Extraction ou création de valeur”