Nous publions ici un autre billet de Danielle Malboeuf* laquelle nous a déjà soumis ses réflexions sur les grands enjeux de la gouvernance des institutions d’enseignement collégial à titre d’auteure invitée.
Dans un premier article, publié le 23 novembre 2013 sur ce blogue, elle insistait sur l’importance, pour les CA des Cégeps, de se donner les moyens pour assurer la présence d’administrateurs compétents, dont le profil correspond à celui recherché par l’organisation.
D’où les propositions adressées à la Fédération des cégeps et aux CA pour développer un profil de compétences et pour faire appel à la Banque d’administrateurs certifiés du Collège des administrateurs de sociétés (CAS), le cas échéant. Un autre enjeu identifié dans ce billet concernait la remise en question de l’indépendance des administrateurs internes.
Le deuxième article, publié le 27 novembre 2013, abordait l’enjeu entourant l’exercice de la démocratie par différentes instances au moment du dépôt d’avis au conseil d’administration.
Son troisième article, publié le 23 septembre 2015, portait sur l’efficacité du rôle du président du conseil d’administration (PCA).
Le quatrième article, publié le 4 septembre 2015, insistait sur les qualités et les caractéristiques des bons administrateurs dans le contexte du réseau collégial québécois (CÉGEP).
Aujourd’hui, l’auteur nous entretient de la nécessité absolue d’impliquer les gestionnaires dans la gouvernance du réseau collégial.
Bonne lecture !
Impliquer les gestionnaires | une condition essentielle à une « bonne gouvernance » dans le réseau collégial
par
Danielle Malboeuf*
Pour assurer une « bonne gouvernance », le conseil d’administration (CA) est appelé à créer des sous-comités où ses membres travaillent en étroite collaboration avec les gestionnaires de l’organisation.
Depuis, toujours, on demande aux directeurs de différents services d’assister aux réunions du CA pour y présenter leurs dossiers ; programmes, politiques ou projets. Souvent, les membres du CA encouragent des sommaires exécutifs qui résument bien les différents dossiers et qui mettent l’accent sur les enjeux stratégiques. L’objectif étant de fournir une information juste qui permet une prise de décision éclairée.
Sachant qu’actuellement, parmi les moyens privilégiés pour assurer une « bonne gouvernance », on encourage la création de sous-comités au CA, les occasions pour les administrateurs et les gestionnaires de travailler ensemble n’iront qu’en augmentant. Pensons aux comités de vérification, de ressources humaines, de gouvernance et éthique qui interpellent le directeur des ressources financières, le directeur des ressources humaines et le secrétaire général. Considérant que dans le secteur public, on met également en place d’autres types de comités comme des comités de ressources technologiques et immobilières. On peut s’attendre qu’éventuellement, les directeurs des ressources informationnelles, matérielles et immobilières soient également interpellés.
Dans le cadre des travaux de ces comités, les gestionnaires auront à transmettre des informations. Sachant que l’on confie des responsabilités diverses à ces comités, ils devront moduler les informations à transmettre en fonction des mandats qui leur sont confiés. Le défi sera toujours de transmettre des informations qui vont à l’essentiel, mais qui permettent une prise de décisions éclairées sur la base des orientations stratégiques de l’institution.
Ces travaux exigeront des gestionnaires du réseau des compétences de synthèse et de communication, mais aussi une excellente maîtrise des objectifs stratégiques et de la vision à long terme du CÉGEP. Les administrateurs devront quant à eux, démontrer de l’ouverture et des compétences d’analyse. Des capacités à établir des relations interpersonnelles harmonieuses et à bien comprendre les enjeux seront des atouts pour les deux groupes.
Mais avant tout, l’établissement d’un climat de confiance entre les administrateurs, les dirigeants et les gestionnaires de nos institutions est essentiel. En tête de liste, ce sont les présidents de CA et les directeurs généraux qui sont appelés à jouer un rôle majeur en mettant en place des moyens pour créer ce contexte de travail. Des mandats clairs et respectueux des responsabilités de chacun ainsi que l’implantation de modalités de fonctionnement adaptées font partie de ces moyens.
La bonne gouvernance n’est pas uniquement l’affaire des hautes instances de l’institution, toute l’équipe de gestion doit avoir une contribution et sentir que celle-ci est significative dans l’atteinte des objectifs de l’organisation.
*Danielle Malboeuf est consultante et formatrice en gouvernance ; elle possède une grande expérience dans la gestion des CÉGEPS et dans la gouvernance des institutions d’enseignement collégial et universitaire. Elle est CGA-CPA, MBA, ASC, Gestionnaire, consultante et administratrice retraitée du réseau collégial.
Articles sur la gouvernance des CÉGEPS publiés sur mon blogue par l’auteure :
(1) LE RÔLE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION (PCA) | LE CAS DES CÉGEPS
(2) Les grands enjeux de la gouvernance des institutions d’enseignement collégial
(3) L’exercice de la démocratie dans la gouvernance des institutions d’enseignement collégial
(4) Caractéristiques des bons administrateurs pour le réseau collégial | Danielle Malboeuf