Aujourd’hui, je vous invite à lire l’article de MICHEL SAPRANIDES, paru dans la revue française Les Échos, qui explique en quoi la mise sur pied de conseils d’administration est bénéfique à toutes les petites et moyennes entreprises. En effet, celles-ci forment l’assise du développement économique de toutes les nations.
L’auteur estime qu’un conseil d’administration dans une PME favorise la discussion des stratégies de développement et de performance. Par exemple, en France, « 40 000 PME réalisent un chiffre d’affaires de plus de 3 millions d’euros ; elles sont parfaitement légitimes à bénéficier de l’apport, en expertise et en savoir-faire, d’un administrateur. »
Bonne lecture ! Vos commentaires sont les bienvenus.

Comme toute entreprise qui se développe et se structure, à l’instar des grands groupes cotés, les PME ont la possibilité de mettre en place un conseil d’administration ou un conseil stratégique. Se réunissant chaque année, chaque trimestre, chaque mois, ou dès que nécessaire, ces instances discutent les axes de développement de l’entreprise ayant une incidence sur la performance financière, en passant par la stratégie, le partage de la valeur, voire la transmission et la cession de l’entreprise.
Si de telles instances peuvent impressionner un entrepreneur de TPE, seul aux commandes de sa société, il convient de rappeler que la création d’une telle gouvernance est, d’une part, un droit et, d’autre part, un levier de développement qui transforment l’entreprise en une structure pérenne et crédible aux yeux des parties prenantes.
Quarante mille PME françaises, réalisant un chiffre d’affaires de plus de 3 millions d’euros, sont parfaitement légitimes à bénéficier de l’apport, en expertise et en savoir-faire, d’un administrateur. Cela étant, 90 % d’entre elles ne le font pas.
Trop de réticences
Cette réticence pourrait s’expliquer par différentes hypothèses. Le dirigeant voudrait-il prendre ses décisions unilatéralement ? Son ego lui fait-il craindre la contradiction, surtout venant d’une personne extérieure peut-être plus compétente que lui ? Craint-il de perdre un temps précieux qu’il pourrait dédier en priorité à son activité ?
« Le recrutement d’un administrateur indépendant implique le respect d’un processus rigoureux et d’usages qui garantissent son indépendance […]. »
L’instauration d’une gouvernance de PME implique de passer par des réseaux d’administrateurs spécialisés. Participer au conseil d’une PME, c’est un métier de spécialiste.
La mission de l’administrateur peut prendre moult formes très différentes selon l’activité et la taille de l’entreprise. Aussi, le dirigeant d’une PME manque toujours de recul, étant donné la taille de sa structure qui l’empêche de se projeter à long terme.
Axes de développement
Ainsi, le recrutement d’un administrateur indépendant implique le respect d’un processus rigoureux et d’usages qui garantissent son indépendance : sa rémunération symbolique, sa liberté de quitter ses fonctions quand il le souhaite, la durée de son mandat de trois ans renouvelable une fois.
MANAGEMENT — Conseil d’administration : comment l’ouvrir aux moins de 30 ans ?
Quid des bénéfices d’un conseil d’administration ? Une gouvernance d’entreprise professionnalisée permet de considérer des axes de développement : les mandats de protection future et posthume pour assurer la pérennité de l’entreprise, la stratégie d’orientation du développement de l’entreprise, les objectifs et la performance financière, l’équité entre les rémunérations, le recrutement de talents, les acquisitions et partenariats stratégiques, la transmission ou la cession de l’entreprise, les litiges entre actionnaires, le développement de la RSE [responsabilité sociétale des entreprises, NDLR] en réponse aux nouvelles réglementations et attentes sociétales…
Un choix déterminant
Pour les entrepreneurs de PME, l’apport d’un administrateur indépendant peut être déterminant. Il est garant de l’intérêt social de l’entreprise : il veille à ce que le conseil d’administration ou le conseil stratégique prenne des décisions conformes aux intérêts de l’entreprise ainsi que de ses parties prenantes, que sont les employés, les clients, les actionnaires, les fournisseurs, les pouvoirs publics…
GOUVERNANCE — Conseil d’administration : pourquoi nommer une personnalité indépendante ?
Mais il existe un atout fondamental, à notre époque, à doter une PME d’un conseil d’administration. La loi Pacte de mai 2019 renforce la responsabilité sociétale des entreprises. Quand on sait le coût à court terme de la RSE pour un entrepreneur de PME, il convient de souligner l’utilité d’autant plus grande de l’administrateur indépendant qui éclairera le dirigeant sur son gain, à plus long terme, à investir pour le bien commun, et à centrer son activité en faveur de l’environnement, du social et de la gouvernance.
Dans un futur proche, seules les PME qui seront entourées d’un administrateur indépendant et mettront le cap sur la RSE tireront leur épingle du jeu.
RESPONSABILITÉ — RSE : la pression s’accroît sur les PME
*Michel Sapranides, référent RSE de l’association Administrateurs professionnels indépendants et associés
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Auteur : Gouvernance des entreprises | Jacques Grisé
Ce blogue fait l’inventaire des documents les plus pertinents et récents en gouvernance des entreprises. La sélection des billets, « posts », est le résultat d’une veille assidue des articles de revue, des blogues et sites web dans le domaine de la gouvernance, des publications scientifiques et professionnelles, des études et autres rapports portant sur la gouvernance des sociétés, au Canada et dans d’autres pays, notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France, en Europe, et en Australie. Chaque jour, je fais un choix parmi l’ensemble des publications récentes et pertinentes et je commente brièvement la publication. L’objectif de ce blogue est d’être la référence en matière de documentation en gouvernance dans le monde francophone, en fournissant au lecteur une mine de renseignements récents (les billets quotidiens) ainsi qu’un outil de recherche simple et facile à utiliser pour répertorier les publications en fonction des catégories les plus pertinentes. Jacques Grisé est professeur titulaire retraité (associé) du département de management de la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval. Il est détenteur d’un Ph.D. de la Ivy Business School (University of Western Ontario), d’une Licence spécialisée en administration des entreprises (Université de Louvain en Belgique) et d’un B.Sc.Comm. (HEC, Montréal). En 1993, il a effectué des études post-doctorales à l’University of South Carolina, Columbia, S.C. dans le cadre du Faculty Development in International Business Program. Il a été directeur des programmes de formation en gouvernance du Collège des administrateurs de sociétés (CAS) de 2006 à 2012. Il est maintenant collaborateur spécial au CAS. Il a été président de l’ordre des administrateurs agréés du Québec de 2015 à 2017. Jacques Grisé a été activement impliqué dans diverses organisations et a été membre de plusieurs comités et conseils d'administration reliés à ses fonctions : Professeur de management de l'Université Laval (depuis 1968), Directeur du département de management (13 ans), Directeur d'ensemble des programmes de premier cycle en administration (6 ans), Maire de la Municipalité de Ste-Pétronille, I.O. (1993-2009), Préfet adjoint de la MRC l’Île d’Orléans (1996-2009). Il est présentement impliqué dans les organismes suivants : membre de l'Ordre des administrateurs agréés du Québec (OAAQ), membre du Comité des Prix et Distinctions de l'Université Laval. Il préside les organisations suivantes : Société Musique de chambre à Ste-Pétronille Inc. (depuis 1989), Groupe Sommet Inc. (depuis 1986), Coopérative de solidarité de Services à domicile Orléans (depuis 2019) Jacques Grisé possède également une expérience de 3 ans en gestion internationale, ayant agi comme directeur de projet en Algérie et aux Philippines de 1977-1980 (dans le cadre d'un congé sans solde de l'Université Laval). Il est le Lauréat 2007 du Prix Mérite du Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ) et Fellow Adm.A. En 2012, il reçoit la distinction Hommage aux Bâtisseurs du CAS. En 2019, il reçoit la médaille de l’assemblée nationale. Spécialités : Le professeur Grisé est l'auteur d’une soixantaine d’articles à caractère scientifique ou professionnel. Ses intérêts de recherche touchent principalement la gouvernance des sociétés, les comportements dans les organisations, la gestion des ressources humaines, les stratégies de changement organisationnel, le processus de consultation, le design organisationnel, la gestion de programmes de formation, notamment ceux destinés à des hauts dirigeants et à des membres de conseil d'administration. Voir tous les articles par Gouvernance des entreprises | Jacques Grisé